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Le quasi-candidat Macron a souhaité jeudi une réforme « systémique » des universités. Derrière la promesse de les rendre « plus fortes » et de casser la concurrence avec les « grandes écoles », il a posé, en creux, les jalons d’un projet de privatisation.
C’est l’épilogue d’un parcours de presque deux ans. Après une première lecture à l’Assemblée nationale en juillet, puis un examen au Sénat le 30 octobre, le projet de loi de programmation de la recherche (LPR) pour les années 2021 à 2030 a été adopté, lundi 9 novembre, en commission mixte paritaire. Dans ce contexte social bouleversé, les locaux des universités étant clos jusqu’à nouvel ordre, députés et sénateurs semblent en avoir profité pour ajouter au texte une disposition qui compromet l’avenir des mobilisations universitaires.
Députés et sénateurs souhaitent punir d’un an de prison et 7 500 euros d’amende “le fait de pénétrer ou de se maintenir dans l’enceinte d’un établissement d’enseignement supérieur [...] dans le but [d’en] troubler la tranquillité ou le bon ordre”. En oubliant que le procédé a souvent été le seul moyen des étudiants pour faire entendre leurs revendications.
La loi sur l’enseignement supérieur et la recherche est en passe d’être définitivement adoptée. Largement contestée, elle aggrave la précarité dans les universités, et s’attaque aussi aux libertés académiques et à l’indépendance des chercheurs.