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Chère Agnès Verdier-Molinié, Quelle semaine ! Le 27 mai, vous êtes intervenue successivement sur Europe 1, BFM-TV et LCI, quel talent, pour nous éclairer de vos lumières à propos, entre autres, de la grève des chauffeurs de taxi (c’est mal), de la « TVA sociale » (c’est bien) et de la dette publique (c’est grave), pour le commun des mortels une telle journée médiatique serait un marathon mais pour vous c’est ce que l’on appelle un mardi. Lorsque l’on sait que, la veille, vous étiez l’invitée de la « la Grande interview » de boursorama.com et que, le lendemain, on a pu vous entendre sur Europe 1 le matin et vous voir sur CNews le soir lors de la remarquable émission de la talentueuse Christine Kelly, on en viendrait presque à se demander où vous trouvez le temps de travailler à force de courir partout, mais ce serait oublier qu’occuper l’espace médiatique pour y ressasser vos lubies ultra-libérales constitue précisément ce qui fait pour vous office de « travail ».
Chacun ses plaisirs coupables. Pour certains, ce sont les bonbons, pour d'autres les chips, pour certains médias, c'est Agnès Verdier-Molinié. Mais si, vous la connaissez. Depuis 10 ans, elle squatte plateaux et colonnes pour vous convaincre de travailler plus, de gagner moins et de tout donner à la sacro-sainte entreprise. Daniel Schneidermann a même débattu avec elle en 2015 après l'avoir invitée sur le plateau d'Arrêt sur images en 2011, c'est dire si on la suit depuis longtemps. Son métier : patronne de la Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques, l'Ifrap, "un think-tank dédié à l'analyse des politiques publiques" et un "laboratoire d'idées innovantes". Agnès Verdier-Molinié écrit aussi plein de livres, cinq en six ans. Et ça c'est pratique, parce que ça donne à chaque fois un nouveau prétexte pour être invitée partout. La rechute. "Ça fait longtemps qu'on ne l'a pas eue non ? On l'inviterait pas ? Juste une petite fois ? Juste quelques minutes ?"
Agnès Verdier-Molinié squatte les écrans pour parler d'économie, auréolée d'une réputation de chercheuse à l'Ifrap. Une prouesse extraordinaire pour une fondation ultra-libérale très éloignée de toute rigueur scientifique, experte du lobbying au Parlement, arrosée par de mystérieux mécènes et noyautée par des chefs d'entreprise...