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L’Union européenne est au taquet sur le plastique. Au printemps 2019, elle adoptait une directive interdisant les produits plastique à usage unique les plus fréquemment retrouvés sur les plages, gobelets, pailles et consorts, se targuant sans rougir de proposer « l’instrument juridique le plus ambitieux au niveau mondial pour lutter contre les déchets marins ». Juste derrière les gaz à effet de serre, néfastes pour le climat, l’ennemi public numéro deux était clairement identifié et sa trombine placardée au fronton de la Commission européenne. Mais ça, c’était il y a un an. Il a suffi d’une poignée de semaines pour qu’une épidémie inédite signe le retour en grâce du pestiféré d’hier : masques en polypropylène, bouteilles de gel hydroalcoolique en PET (polytéréphtalate d’éthylène), cloisonnettes en plexiglas, visières en PVC, emballages en polyéthylène, produits Amazon emmaillotés dans du polystyrène… Chaque jour, dans les transports, les supermarchés et les hôpitaux (lire l’épisode 5 de la série Le Jour d’après), mais aussi sur les trottoirs, dans les rivières et les incinérateurs qui brûlent à tout-va, c’est le bal du plastique.