417 liens privés
"Dans une récente interview, Daniel Cohen expliquait à juste titre qu’il ne faut plus compter sur la croissance. Les chiffres en attestent : décennie après décennie, depuis les années 1960, la croissance moyenne de la France et, plus généralement, des économies occidentales est un peu plus faible. En France, selon les données de l’Insee, on est ainsi passé de 5,6 % par an dans les années 1960, à 3,7 % dans les années 1970, 2,2 % dans les années 1980, 1,9 % dans les années 1990 et 1,5 % dans les années 2000. Seuls s’en étonnent encore aujourd’hui les adeptes de la méthode Coué ou de la pensée magique. Comme le remarquait déjà en son temps l’économiste et pacifiste Kenneth Boulding (1910-1993) : « Quiconque croit qu’une croissance exponentielle peut être infinie dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste ».
[...]
la fabrication de renouvelables nécessite de l’énergie ; au-delà d’un certain taux de croissance de ces technologies, celles-ci en consomment plus qu’elles n’en produisent ; dans ces conditions, le déploiement des renouvelables tend donc à entraîner une augmentation de la production de gaz à effet de serre.
[...]
Face à cette situation, les autorités choisissent la fuite en avant et s’en remettent aveuglément aux « progrès technologiques ». Ségolène Royal estimait ainsi récemment que le « scandale Volkswagen » [...] allait accélérer le développement de la voiture-électrique-zéro-émission à 8 000 euros, dont le « plein » ne coûterait pas plus d’un euro aux 100 km. [...] Sauf que cette voiture est une chimère. [...] Ses émissions sont liées au mode de production de l’électricité et à l’extraction massive des matériaux – dont le lithium – nécessaires à son fonctionnement. Elle ne fait donc que déplacer le problème [...] sans y apporter la moindre solution à l’échelle de la planète. Et pourtant, on songe sérieusement à équiper le monde de plus d’un milliard de véhicules électriques."