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« Les Kohler sur la corde raide » (2/2). Le secrétaire général de l’Elysée, fidèle d’Emmanuel Macron, cède, fin 2016, aux sirènes du croisiériste italo-suisse MSC, dirigé par des membres de sa famille. Une valse-hésitation entre public et privé qui va se muer en boulet judiciaire pour le haut fonctionnaire, mis en examen en 2022 pour « prise illégale d’intérêts ».
« Les Kohler sur la corde raide » (1/2). Le bras droit d’Emmanuel Macron a été mis en examen en 2022 pour « prise illégale d’intérêts » dans un dossier concernant sa famille et le secteur du transport maritime. Les éléments de l’enquête, dont « Le Monde » a eu connaissance, aident à comprendre ce qui lui est reproché.
Le maintien en poste du garde des sceaux, Eric Dupond-Moretti, malgré son renvoi devant le Cour de justice de la République pour des soupçons de conflit d’intérêts, est un signal inquiétant, qui ne peut que renforcer la défiance des Français envers leurs institutions politiques et judiciaires.
Passant outre la séparation des pouvoirs, Emmanuel Macron a écrit au PNF à l’été 2019 pour disculper Alexis Kohler, au lendemain d’un rapport de police l’accablant. À la suite de cette lettre, un second rapport d’enquête a été écrit, aboutissant à des conclusions inverses. Un mois plus tard, l’enquête sera classée sans suite.
C’est aussi cela la traduction du conflit d’intérêts d’Alexis Kohler. Gravement touché par la crise du Covid-19, l’armateur a obtenu la suspension de tous ses remboursements de crédits pendant un an. L’État se retrouve surexposé au risque du croisiériste. Une conséquence des facilités qui ont été consenties à MSC, lequel a obtenu pendant des années « un accès à la liquidité publique » sans contrainte.
Contrairement à ce qu’il a toujours affirmé, Alexis Kohler a pu, dans toutes les fonctions qu’il a exercées au ministère des finances de 2008 à 2016, garder l’œil et même intervenir sur les dossiers intéressant l’entreprise MSC, à laquelle il est lié familialement.
En moins d’un mois, et après la lettre d’Emmanuel Macron, les enquêteurs de la brigade de la répression de la délinquance économique ont radicalement changé d’analyse sur le cas Kohler. Un grand exercice de réécriture pour effacer les éléments compromettant le numéro deux de l’Élysée.
Passant outre la séparation des pouvoirs, Emmanuel Macron a écrit au PNF à l’été 2019 pour disculper Alexis Kohler, au lendemain d’un rapport de police l’accablant. À la suite de cette lettre, un second rapport d’enquête a été écrit, aboutissant à des conclusions inverses. Un mois plus tard, l’enquête sera classée sans suite.