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En s’attaquant au secret des sources de la journaliste Ariane Lavrilleux, le gouvernement est passé de la protection du secret-défense à la menace de la liberté de la presse, alertent huit avocats de médias dans une tribune au « Monde ».
Coautrice d’une enquête révélant les compromissions de la France avec la dictature égyptienne, Ariane Lavrilleux est ciblée par une procédure pour compromission du secret-défense. Une nouvelle atteinte à la liberté d’informer.
La journaliste du média d’investigation « Disclose » est poursuivie pour avoir publié des informations sur l’opération « Sirli », menée par l’armée française pour le compte du pouvoir égyptien à partir de 2015.
La journaliste Ariane Lavrilleux a été libérée, mercredi 20 septembre, après 39 heures de garde à vue. Objectif de cette atteinte inadmissible à la liberté de la presse : identifier les sources de Disclose ayant permis de révéler plusieurs scandales d’État dont l’opération militaire « Sirli », menée par la France pour le compte de la dictature égyptienne.
Plus de 40 sociétés de journalistes apportent leur soutien à Ariane Lavrilleux, placée en garde à vue à la suite de ses révélations sur l’armée française. Les SDJ appellent la ministre de la Culture et le président de la République à faire du renforcement de la protection des sources des journalistes et de l’indépendance des rédactions un enjeu prioritaire des « états généraux de l'information ».
En France, en 2023, on arrête des journalistes, on perquisitionne leur domicile, on leur fait passer 39 heures en garde à vue. Leur crime ? Le journalisme. Enfin, pas officiellement : dans le cas d'Ariane Lavrilleux, journaliste de Disclose placée en garde à vue ce mardi 19 septembre, c'est "dans le cadre d'une enquête pour compromission du secret de la défense nationale et révélation d'informations pouvant conduire à identifier un agent protégé". Une enquête ouverte suite à une plainte déposée par le ministère des Armées. Ariane Lavrilleux a coécrit la série d'enquêtes des "Egypt Papers" révélant l'opération Sirli, menée en Egypte à partir de 2015 par l'armée française pour le compte du régime du maréchal Al-Sissi. Que cette enquête déplaise au ministère des armées est une chose, qu'une plainte soit déposée et une enquête ouverte en est une autre : c'est une atteinte claire au secret des sources des journalistes.
La journaliste Ariane Lavrilleux est sortie de garde à vue le soir du mercredi 20 septembre après près de 40 heures de garde à vue alors que la DGSI enquête sur ses articles publiés fin 2021 à propos d'une opération de l'armée française pour le compte de l'Égypte. La journaliste a publié un tweet annonçant « je suis libre, merci bp pour votre soutien! ». Son appartement a aussi été perquisitionné, avait expliqué en début de semaine le média Disclose qui a publié l'enquête.
La journaliste Ariane Lavrilleux vient de passer trente-neuf heures en garde à vue pour avoir publié des informations sur une opération militaire secrète entre l’Égypte et la France. Notre émission spéciale, alors que les menaces contre la liberté d’informer se multiplient, à quelques jours de l’ouverture d’« états généraux de l’information ».
Le domicile de la journaliste Ariane Lavrilleux a été perquisitionné mardi. Elle-même a été placée en garde à vue, après les révélations de Disclose sur la complicité de l’armée française dans des exécutions ciblées en Égypte. Une « violation manifeste grave et inquiétante du secret des sources », dénonce le média.