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En France, en 2023, on arrête des journalistes, on perquisitionne leur domicile, on leur fait passer 39 heures en garde à vue. Leur crime ? Le journalisme. Enfin, pas officiellement : dans le cas d'Ariane Lavrilleux, journaliste de Disclose placée en garde à vue ce mardi 19 septembre, c'est "dans le cadre d'une enquête pour compromission du secret de la défense nationale et révélation d'informations pouvant conduire à identifier un agent protégé". Une enquête ouverte suite à une plainte déposée par le ministère des Armées. Ariane Lavrilleux a coécrit la série d'enquêtes des "Egypt Papers" révélant l'opération Sirli, menée en Egypte à partir de 2015 par l'armée française pour le compte du régime du maréchal Al-Sissi. Que cette enquête déplaise au ministère des armées est une chose, qu'une plainte soit déposée et une enquête ouverte en est une autre : c'est une atteinte claire au secret des sources des journalistes.