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L’Europe et sa projection nord-américaine se revendiquent d’une universalité des droits humains que leurs actes n’ont cessé de contredire. Face à leur inaction devant la destruction de la Palestine par l’État d’Israël, c’est l’Afrique du Sud qui, aujourd’hui, défend cet universel.
La requête pour génocide contre Israël déposée par l’Afrique du Sud à la Cour internationale de justice, qui rendra sa décision vendredi 26 janvier, nourrit la contestation de l’hégémonie occidentale et de sa prétention au magistère moral, estiment, dans une tribune au « Monde », Béligh Nabli et Johann Soufi, deux spécialistes en droit international.
En trois mois de guerre, il y a eu plus de 30 000 mort.es ou disparu.es à Gaza, soit 1,5 % de la population. C’est-à-dire en pourcentage autant que le nombre de Français.es tué.es en 5 ans pendant la Deuxième Guerre Mondiale. 75 % des morts sont des femmes, des enfants, des vieillards. Le prétexte « d’éradiquer » le Hamas est grotesque, il s’agit clairement d’une guerre d’extermination de la population de Gaza. La quasi-totalité des infrastructures ont été détruites, y compris les hôpitaux et les écoles. La population, massivement déplacée et bombardée, est sans abri et affamée.
En reconnaissant la « responsabilité accablante » de la France dans le dernier génocide du XXe siècle, le rapport Duclert et le discours d’Emmanuel Macron à Kigali ont permis une avancée considérable, parce qu’officielle, sur l’une des pages les plus sombres de l’histoire française. La gauche, elle, refuse toujours son examen de conscience, au risque de perdre le sens de l’Histoire.
En juillet 1994, les principaux membres du gouvernement responsable du génocide des Tutsis sont dans une zone contrôlée par l’armée française. Leur arrestation est réclamée. Un document inédit prouve que la France a préféré les laisser partir. Il est signé de l’actuel patron de la DGSE.
Le journaliste Patrick de Saint-Exupéry publie La Traversée, un ouvrage magistral sur le génocide des Tutsis au Rwanda et l’implication de la France. Art du reportage, rigueur de l’enquête : l’auteur arrache les racines du négationnisme français. Bonnes feuilles.