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"cracheziciLe refus de « prélèvement biologique » est né en 2003 dans la loi sur la sécurité intérieure. Il se matérialise aujourd’hui dans l’article 706-56 du Code de procédure pénal (CPP), qui encadre les conditions dans lesquelles un individu doit accepter — même en garde à vue en tant que simple prévenu, et donc présumé innocent — de se prêter à un prélèvement de salive, afin que son profil génétique rejoigne le fichier central conçu à cet effet (FNAEG).
Il est particulièrement ubuesque que la consigne donnée aux policiers est de rappeler au prévenu qu’il peut refuser ce prélèvement; pour aussitôt ajouter que ce refus est un délit (puni au moins de 1 an et de 15.000€). Dans un contexte de contestation sociale et politique, le prélèvement ADN est devenue une arme symbolique pour le pouvoir — soumettre le justiciable, après une simple interpellation, à une procédure humiliante et indélébile; du même coup, l’acte de refus de se prêter à ce petit jeu est également devenu une marque de résistance symbolique aux multiples outrages policiers."