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« La “loi séparatisme” permet la systématisation de mesures répressives à l’encontre des associations »
La dissolution des Soulèvements de la Terre les empêche de communiquer depuis leurs propres réseaux. La rédaction de basta! fait le point sur la surprenante répression dont le mouvement écologiste fait l’objet, et sur la solidarité qui émerge.
Jeudi, le ministère de l’intérieur a notifié aux porte-paroles du collectif écologiste des « éléments complémentaires », dont Mediapart a pris connaissance, justifiant « le maintien du projet de dissolution » repoussé depuis plusieurs semaines. La décision pourrait intervenir dès mercredi prochain.
Pour les insoumis, Anne Hidalgo ou encore Sandrine Rousseau, la présentation en Conseil des ministres ce mercredi du décret de dissolution des Soulèvements de la terre renvoie l’exécutif à sa propre inaction climatique.
Le gouvernement a prononcé mercredi la dissolution de ce mouvement écologiste. Il n’est pourtant pas la cause mais la conséquence d’une colère qui atteint son paroxysme. Cette mesure est une erreur démocratique et une absurdité politique.
Campagnes de presse, manœuvres au sommet de l’État, pressions, chantages… Le lobby agro-industriel a mené une offensive tous azimuts pour que le gouvernement dissolve Les Soulèvements de la Terre.
Tout en lui montrant son soutien par ailleurs, le chef de l'Etat a mis un coup de pression sur sa Première ministre Elisabeth Borne, ce mercredi en Conseil des ministres, pour que soit publié le décret de dissolution de la nébuleuse activiste.
Menacé de dissolution en mars après les incidents de Sainte-Soline, le mouvement Les Soulèvements de la Terre publie ce 9 juin un ouvrage collectif, soutenu par des chercheurs et des intellectuels de renom. La lutte écologique est-elle en train de connaître un tournant en France ?
Impuissance. Ce mot résonne dès lors que l’on pense à la catastrophe écologique en cours.
Face à la destruction de la planète, à l’ordre établi, à la puissance de ceux qui veulent que rien ne change, on est souvent tentés par l’impuissance, le déni ou encore l’indifférence tant il semble impossible de changer le cours des choses.
Mais pourquoi sommes-nous vaincus avant même d’avoir mené la bataille ? C’est la question que pose la célèbre activiste Camille Etienne, dans son essai “Pour un soulèvement écologique”.
Elle y démontre que notre impuissance politique est une illusion qui ne profite qu’aux personnes qui sont au pouvoir. Elle appelle à désobéir, ralentir et cesser de coopérer pour créer les conditions d’un soulèvement qui pourrait faire basculer la société.
Alors comment dépasser notre impuissance collective ? Un soulèvement écologique est-il possible ? Ou est-il déjà en cours ?
Réponses dans cet entretien de Paloma Moritz avec Camille Étienne.
Dans le viseur du ministre de l'Intérieur après les violences lors d'une manifestation contre la "méga-bassine" de Sainte-Soline, fin mars, le mouvement écologiste devait être dissous mi-avril. Mais, à ce stade, "aucune décision n'est prise", explique Matignon.
Soulèvements de la Terre : « Des citoyens engagés, ce n’est pas possible de les dissoudre » - Basta!
Mouvement composite à l’intersection des luttes écolos et locales, les Soulèvements de la Terre font face à une procédure de dissolution initiée par Gérald Darmanin. Derrière les accusations du ministre, la réalité de l’organisation est tout autre.
Un peu de répit pour Les Soulèvements de la Terre. La dissolution du collectif écologiste devait pourtant être annoncée jeudi 13 avril. « Il n’en a pas été question ce matin en Conseil des ministres car il faut instruire le dossier avant de prononcer une dissolution, ça prend un peu de temps », a répondu le porte-parole Olivier Véran à un journaliste. « J’aimerais interpréter cela comme un retour à la raison de la part du gouvernement », a réagi, auprès de Reporterre, Aïnoha Pascual, l’une des avocates du collectif. Il y avait « des problèmes juridiques et un vrai problème de preuve quant à la matérialité des faits reprochés et leur imputabilité au mouvement des Soulèvements de la Terre. »
La coprésidente du Giec a dénoncé, avec « gravité », les menaces de dissolution pesant sur le collectif écologiste « Les Soulèvements de la Terre ».