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Des ONG et des universitaires mettent en garde contre l'impact de la technique de Deep Packet Inspection sur la vie privée des utilisateurs, et sur le fait que la neutralité du net pourrait être affaiblie dans l'UE.
Aujourd’hui, plus de 42 organisations de défense des droits, soutenues par de nombreux universitaires, ont adressé une lettre aux législateurs européens. Alors que des négociations sont actuellement en cours sur des nouvelles règles pour la Neutralité du Net, les signataires, dont La Quadrature du Net, attirent l’attention des législateurs sur l’utilisation grandissante et incontrôlée des technologies d’Inspection Approfondie des Paquets (Deep Packet Inspection, DPI) faite par les fournisseurs d’accès à Internet.
La nouvelle loi de programmation militaire va autoriser les opérateurs, mais également l’ANSSI à déployer des marqueurs sur leurs réseaux à des fins de cybersécurité. Questions : que sont exactement ces marqueurs, et jusqu’où veut aller l’ANSSI dans la cybersécurité ? Éléments de réponse avec Guillaume Poupard, directeur de l'agence.
"Plus de deux ans que Reflets expose sa théorie abracadabrantesque selon laquelle la France s’est dotée d’une infrastructure lui permettant d’écouter une partie de l’Afrique, mais aussi, n’importe qui dans le monde, en délocalisant ses écoutes, ce qui évite le contrôle tatillon d’un juge, d’une commission ad hoc, bref, les restrictions ennuyeuses posées par un Etat démocratique. Deux ans… Et personne jusqu’ici pour nous suivre dans notre indignation. Personne ou presque. Jean-Jacques Urvoas pensait qu’en bons complotistes, nous n’avions rien compris. Aziz Ridouan, conseiller de Fleur Pellerin nous traitait de Trolls sur Twitter, sa patronne nous snobait consciencieusement, comme si nos questions étaient déplacées ou celles de complotistes. Le reste du gouvernement aussi, comme un seul homme, comme une seule femme. La presse ? Pas grand chose non plus. Quelques papiers sur Amesys ou Qosmos, mais sans jamais entrer dans le détail de ce qui s’est véritablement mis en place. Bien sûr, les révélations liées aux documents d’Edward Snowden ont un peu changé la donne. « Il y a une actu coco… » Alors la presse nous invite, vient puiser des documents que nous avons publiés il y a des mois pour étayer ses articles. Depuis des semaines nous attendions que des documents Snowden révèlent la part de la France dans l’énorme machinerie qui s’est mise en place pour mettre la planète sur écoutes. Ceci expliquait, selon nous, le peu de réactions du gouvernement français aux révélations en cascades. C’est à peu près chose faite aujourd’hui avec un article étrangement publié dans le Guardian (et non pas dans la presse française). On y découvre que la DGSE a très fortement collaboré avec le GCHQ britannique et par rebond, avec la NSA.
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Monsieur Hollande, Monsieur Sarkozy, Mme Pellerin, M. Fabius, M. Longuet, M. Urvoas, il faudrait nous expliquer tout ça.
Expliquez-nous comment la « démocratie » française a muté. Comment elle a choisi de mettre en place une infrastructure d’écoute massive, en dehors de tout contrôle démocratique. Ce que le Parlement européen définit comme étant ce qui différencie une démocratie d’un Etat policier ?"
"Cela fait deux ans que Reflets vous explique sa « théorie abracadabrantesque ». Deux ans qu’on écrit à notre manière, avec une toute petite dose (parce que c’est plus triste que drôle, hein) de lulz (d’où le nom de la théorie) que les Etats peuvent écouter le trafic IP qui circule via les câbles sous-marins. Que la technologie est là, que techniquement, c’est possible. Que c’est très logique puisque la majorité des flux circulent via ces câbles (rendant les Echelon(s) moins intéressants). Deux ans que toute la presse ignore notre théorie.
D’un coup, arrive PRISM."
"Depuis son apparition en ligne il y a presque deux ans, Reflets n’a eu de cesse d’identifier et de dénoncer les agissements de certains acteurs du monde des télécoms pour leur participation active à de graves atteintes aux droits de l’homme.
Avec très peu de moyens, Reflets a significativement contribué à l’identification d’acteurs, de marchés, et de clients aux intentions douteuses concernant l’usage de technologies américaines, allemandes ou françaises.
L’équipe de Reflets est relativement éclairée techniquement, nous avons tous très tôt pris conscience des effets que ces dispositifs pouvaient avoir sur l’ensemble d’une population.
C’est probablement l’un des facteurs qui nous a uni dans notre volonté de combattre l’utilisation de technologies duales à des fins de surveillance ou de censure massive. Les soulèvements, les révolutions dans le monde arabo-musulman ont été un vecteur permettant de vulgariser la compréhension des usages de ces technologies par des régimes autoritaires sur leur population."