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Peut-on croître sans polluer ? C’est l’affaire Galilée du XXIe siècle. Quoi de mieux que le rapport du GIEC sur l’atténuation du changement climatique pour éclairer la question du « découplage », cette hypothèse d’une dissociation entre croissance du PIB et émissions de gaz à effet de serre. Direction le Chapitre 2 où une partie est dédiée au sujet (voir : Le découplage dans le rapport AR6 du GIEC). Cette partie mobilise 21 études scientifiques et la grande majorité d’entre elles sont sceptiques. Le découplage y est décrit comme « insuffisant » avec des taux de réduction « bien trop faibles », et la croissance verte comme une stratégie « trompeuse » et « malavisée » qui « repose en partie sur la foi ».
La croissance du PIB ne permettra pas la préservation d’une Terre viable, révèle une étude d’envergure. La croissance durable étant impossible, il faut adopter une économie post-croissance, estiment les scientifiques.
La série de catastrophes climatiques récentes a fait resurgir les débats sur le changement climatique et la protection de l’environnement auquel nos dirigeants occidentaux amènent une solution, présentée comme LA solution, la croissance verte.
La croissance verte, ça consiste à garder le même niveau de développement économique tout en préservant l’environnement. Cette notion un peu fourre tout permettrait d’envisager un avenir radieux, où notre planète serait préservée sans que nos vies ne soient bouleversées. Et cette transition écologique qui n’impliquerait aucun changement est sur toutes les lèvres : Emmanuel Macron, Joe Biden aux Etats-Unis ou Justin Trudeau au Canada par exemple en passant par la banque mondiale, l’OCDE ou l’ONU, tout le monde ne jure plus que par la croissance verte.
Et cette croissance verte est contre nature pour notre invitée Hélène Tordjman, économiste, et autrice du livre "la croissance verte contre la nature".
Depuis le rapport du GIEC en août 2021, les voix défendant une possible croissance verte ou un découplage se font de plus en plus rares. Le mot croissance verte n’est d’ailleurs plus vraiment utilisé par les politiques, même si certain(e)s se risquent encore à parler de croissance responsable, d’écologie de production, etc.
La plupart des candidats à l’élection présidentielle prétendent concilier la poursuite de la croissance et la préservation de l’environnement. Une récente note de l’Agence européenne pour l’environnement souligne l’incompatibilité de ces deux projets, relève dans sa chronique Stéphane Foucart, journaliste au « Monde ».