417 liens privés
"Rares sont les économistes qui s’intéressent à Internet et aux nouveaux modèles qu’il génère. Jean Tirole, le nouveau Nobel d’économie (un prix qui n’existe pas, mais c’est une autre histoire), fait partie de ce petit club. Et le professeur de Toulouse est l’un des premiers à avoir lancé la réflexion sur les prétendument « gentils » monopoles tels que Google."
"Le prix Nobel d'économie a été attribué lundi au Français Jean Tirole, président et fondateur de l’École d’économie de Toulouse. Comme toujours, le récipiendaire est un néolibéral. Mais il est aussi l'un des principaux promoteurs en France de l'OPA du monde de la finance sur l'enseignement et la recherche économique de pointe à l'université.
[...]
Mais, une autre série de conséquences est également prévisible : ce ne sont plus les critères académiques, ou en tout cas plus seulement eux, qui président aux choix de l’attribution des financements à tel ou tel pôle. Désormais, les sponsors privés détiennent une bonne partie de la décision. Même entre les différents pôles d’excellence, ils peuvent ainsi privilégier un type de recherche plutôt qu’un autre. Avantager par exemple la recherche sur toutes les thématiques qu’affectionne le monde de la finance et désavantager les recherches liées à une meilleure régulation de l’économie.
[...]
Triste mais logique ! Réputée plus à gauche et plus attachée à la régulation, l’École d’économie de Paris a trouvé beaucoup moins d’argent que Toulouse, réputée plus à droite et plus ouverte aux thèses libérales sinon ultralibérales. Imagine-t-on que le très réactionnaire patron d’Axa, Henri de Castries, subventionne de gaieté de cœur l’École d’économie de Paris et, du même coup, les travaux de Thomas Piketty qui dressent un formidable réquisitoire contre le monde inégalitaire dont le même Henri de Castries est l’un des symboles ?