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« Ne pas avoir peur des mécontentements », avait préconisé Emmanuel Macron lors de sa conférence de presse du 16 janvier. Pour son discours de politique générale, ce mardi 30 janvier, Gabriel Attal a répondu à la commande. Dix minutes pour ne rien dire, dix minutes d’autosatisfaction, puis une heure d’annonces plus ou moins précises et de nombreuses réformes saignantes à venir, prononcées avec des accents réactionnaires. Sur le travail, le chômage, la justice des mineurs, la fonction publique, l’école… Rapports de force vous liste les six thèmes sur lesquels il faudra se battre.
Lors de sa déclaration de politique générale, le premier ministre a exhibé sa jeunesse tout en annonçant une politique inspirée des années 1970 : libérale sur l’économie, conservatrice sur le reste. Un catalogue de mesures et de slogans, non sans une bonne dose de démagogie.
Quelques jours de blocages routiers, sous la bénédiction des autorités, auront suffi pour décrocher le maintien de la niche fiscale sur le gazole agricole et plusieurs mesures de simplification. Rien n’a été annoncé, en revanche, sur les revenus, racine profonde du malaise. Et la FNSEA appelle à poursuivre le mouvement.
Gabriel Attal a été nommé Premier ministre le 9 janvier, en remplacement d’Élisabeth Borne. Pur macroniste, l’ex-ministre de l’Éducation n’est pas porté sur les questions écologiques.
Dans une tribune au « Monde », des personnalités politiques et des enseignants, parmi lesquels Laurence De Cock, Marine Tondelier et Boris Vallaud, s’inquiètent des annonces du ministre de l’éducation nationale destinées à réformer le collège, dont ils jugent les effets potentiellement délétères.
Le ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, a annoncé que les élèves de 6e et 5e seront séparés pour les cours de mathématiques et de français dès septembre 2024. Une mesure qui paraît peu adaptée aux établissements d’éducation prioritaire et qui crispe déjà.
Pour les élèves de 6e et 5e dans un premier temps, le ministre de l'Education souhaite constituer des groupes de niveau centrés sur les mathématiques et le français. Cette organisation peut produire des résultats, mais à certaines conditions.
Faisant fi de plusieurs travaux de recherche, le ministre de l’éducation nationale attaque de front le collège unique en mettant en place des groupes de niveaux. Avec un objectif : renforcer les élèves en maths et en français. Et se replacer dans la course internationale.
Le gouvernement entend généraliser une application spécialisée dans l’IA et l’éducation pour remonter le niveau scolaire de élèves de seconde. Spécialisée dans le français et les mathématiques, elle sera déployée à tous les lycéens en 2024.
Le ministre de l’Education multiplie les annonces plus conservatrices et contre-productives, sans aucune concertation des acteurs et actrices du monde éducatif. Une politique qui aura des effets négatifs sur les élèves les plus fragiles, estime Edwige Chirouter, professeure des universités.
Laurent Wauquiez, le président LR d’Auvergne-Rhône-Alpes demande à expérimenter la reconnaissance faciale autour des lycées de sa région.
La chercheuse en droit public Julie Arroyo revient sur l’annonce de Gabriel Attal, qui souhaite interdire le port des abayas et des qamis dans les établissements scolaires. Cette extension de la loi de 2004 sur le voile, si elle se traduisait par une interdiction générale et absolue de ces vêtements, ne lui semble pas tenable en droit.
Les syndicats brandissent le chiffre d’un enseignant manquant dans la moitié des collèges et lycées au moins. Mais le nombre d’infirmières, de psychologues, de conseillers d’éducation, de surveillants et de personnel administratif est aussi insuffisant. Dans les établissements, la tension monte.
Le ministre de l’Action et des Comptes publics a présenté un plan ciblant les ultrariches et les multinationales. Contrôler les gros patrimoines est une lourde tâche qui nécessite du temps et des effectifs.
Le gouvernement dit vouloir aller plus loin dans la lutte contre la fraude fiscale en France. Plusieurs des éléments annoncés vont dans le bon sens, mais ils sont insuffisants, et leur application semble à ce stade incertaine.