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Les nouvelles technologies pourraient constituer un formidable outil de politique publique mais, au nom de la sécurité, nous sommes surtout en train d’industrialiser les dispositifs numériques de surveillance.
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Sous prétexte de l’urgence, nous sommes en train d’organiser une inversion générale de la charge de la preuve qui présage d’un système juridique basé sur la présomption de culpabilité. Jusqu’ici, c’est à l’accusation de faire la preuve de la culpabilité du suspect. Sous l’œil de la caméra et face aux algorithmes de reconnaissance faciale, c’est à chacun que reviendra désormais, à tout instant et en tout lieu, la charge de prouver son innocence en offrant son visage à l’identification algorithmisée. Sans qu’aucun garde-fou, recours en cas d’erreur, contre-pouvoir véritablement opérationnel ne soit explicité ou même prévu.
Dans son rapport consacré aux polices municipales, la Cour des comptes enfonce le clou sur la vidéosurveillance, relève Alexandre Léchenet dans La Gazette. Elle estime que l'efficacité n'est pas prouvée, pour des coûts pourtant importants. Elle note également l'absence d'encadrement législatif pour les caméras embarquées, les drones ou encore la reconnaissance faciale.
Dans le cadre de la proposition de loi sur la Sécurité globale, le gouvernement veut se faire habiliter par ordonnance à dépoussiérer le régime juridique de la « videoprotection », et donc celui de la vidéosurveillance dans les espaces publics.
En Aveyron, près de cinquante amendes ont été envoyé à des habitants après deux manifestations. Particularité : aucun d’entre eux n’a directement été averti, ni contrôlé par un agent de police. Une première en France pour des manifestations politiques.
Des jeunes d’Epinay-sous-Sénart affirment avoir reçu de nombreuses amendes pour non-respect du confinement sans avoir été contrôlés. La municipalité dément. Selon elle, ces verbalisations seraient liées au trafic de drogue.
Plusieurs municipalités envisagent d'utiliser la vidéosurveillance dite "intelligente" pour faire respecter le port du masque et la distanciation sanitaire..
Appel aux candidat·es aux municipales à s’opposer à la reconnaissance faciale – La Quadrature du Net
En cette Journée de protection des données, l’Observatoire des libertés numériques1 envoie formellement la lettre ouverte demandant l’interdiction de la reconnaissance faciale sécuritaire au gouvernement ainsi qu’aux parlementaires. Cette lettre est désormais signée par 124 organisations.
La plainte provient de deux ONG pour qui ce projet censé « prévenir certains événements avant qu’ils se produisent » porte surtout atteinte aux libertés.
À Nice, la thématique sécuritaire occupe une place majeure dans une ville toujours meurtrie par l’attentat terroriste du 14 juillet 2016.
Juste avant Noël, le secrétaire d’Etat en charge du numérique Cédric O, a annoncé que la France allait lancer en 2020 une phase d’expérimentation de la reconnaissance faciale, appliquée à la vidéosurveillance. Une annonce très inquiétante notamment par son flou.
Alors que Martin Hirsch vient de proposer d’augmenter le nombre de caméras dans les hôpitaux, l’efficacité de ce dispositif continue de poser questions.
Dans le site Data-Gouv – Ministère de l’Intérieur – on trouve les statistiques, commune par commune, de l’ensemble des crimes et délits recensés par la police nationale et la gendarmerie depuis 2012 et jusqu’à 2018 ; pendant la même période, le nombre de caméras de vidéosurveillance abusivement dénommées de « vidéoprotection » installées dans la ville de Nice a presque triplé, passant de moins de 900 à plus de 2600 caméras.
As reporters raced this summer to bring new details of Ring’s law enforcement contracts to light, the home security company, acquired last year by Amazon for a whopping $1 billion, strove to underscore the privacy it had pledged to provide users.
L'an prochain, les caméras de vidéoprotection représenteront 70% de tous les objets connectés exploitant la 5G dans le monde.
Aux États-Unis, la filiale d’Amazon a noué des partenariats avec plus de 400 services de police qui peuvent accéder aux flux vidéo enregistrés des utilisateurs consentants.
Deux lycées du Sud de la France vont expérimenter un système d’accès par reconnaissance faciale. Le système, élaboré après des échanges nourris avec la CNIL, sera testé auprès des seuls volontaires. Le gabarit facial sera stocké sur un badge ou sur smartphone.
A Nice, Marseille ou Nîmes, on travaille avec des plates-formes numériques, quitte à repousser les frontières des libertés.
Plus de 200 constructeurs de véhicules électriques ou hybrides fournissent au gouvernement chinois des données personnelles, comme la géolocalisation des propriétaires des voitures.
La Cnil alerte sur l'insuffisance du droit face à la montée en puissance de la vidéosurveillance. Elle pointe le développement de certaines technologies intrusives mais aussi la généralisation de la vidéo à des fins sécuritaires.
Sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy dès 2007, la vidéosurveillance a connu un succès grandissant en France. Mais aujourd'hui, que représente vraiment cette promesse sécuritaire ? Laurent Mucchielli, directeur de recherche au CNRS, dresse un bilan sans appel et dénonce ce « bluff technologique ».