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"L'un des adversaires de Nathalie Kosciusko-Morizet a dénoncé jeudi un piratage du fichier des inscriptions aux primaires UMP, qui abonde les soupçons pouvant peser sur la sécurité et la sincérité du vote par Internet mis en place par la fédération UMP de Paris."
"Ce week-end, les électeurs parisiens sont appelés à participer à la primaire de désignation du candidat UMP pour les municipales 2014 à Paris. Mais le choix du vote par Internet et de ses modalités promet de faire polémique. Opacité totale, conflit d'intérêts, risque évident de fraudes,... les critiques sont nombreuses et feront peser un doute sur la sincérité du scrutin."
"Les élections municipales françaises de 2014 approchant, les partis politiques devront choisir leurs candidats. C'est dans ce contexte que l'Union pour un mouvement populaire (UMP) a décidé, comme l'avaient fait avant lui le Parti socialiste et le Parti radical de gauche pour l'élection présidentielle de 2012, de faire des primaires ouvertes pour la ville de Paris.
Le principe est simple : l’élection est ouverte à tous les Parisiens électeurs à Paris et qui se seront préalablement inscrits sur le site de la primaire. L’inscription se fait exclusivement par Internet jusqu’au 28 mai 2013 à 19h et coûte 3 euros. Il y a six candidats à départager.
C'est là que le bât blesse : « vote démocratique » et « Internet » ne font pas bon ménage. Comme pour n'importe quel vote sur un ordinateur, il sera impossible de participer ou de contrôler le dépouillement. Impossible de savoir si ce qu'on choisit sur l'ordinateur est bien pris en compte. Impossible de savoir si un élément technique (client, serveur, élément réseau) n'a pas bugué ou n'a pas été piraté. De plus, le vote par Internet ne garantit pas que c'est vraiment l'électeur qui vote ou qu'il ne vote pas sous la contrainte. Il donne également la possibilité de violer le secret du scrutin."
"La transparence et la sécurité sont les deux grands enjeux du vote électronique. Si ce dispositif a démontré son opacité, est-il sûr ? Aux États-Unis, une tentative de fraude au vote électronique a été déjouée. Mais si cette attaque a été repérée, rien ne permet de dire que toutes les autres le seront."
"La société Election Europe, qui propose un outil de vote par internet utilisé pour différentes élections professionnelles, prud'homales, ou même politiques, a fait envoyer par son cabinet d'avocats un courrier à Numerama pour nous inviter à faire preuve de "plus de mesure dans la critique du vote électronique"."
"Le Conseil constitutionnel a validé les élections législatives réalisées par Internet en juin 2012. Les sages ne nient pas l'opacité du système mis en place, ni même la possibilité que des failles aient pu altérer sa sincérité... mais refusent d'invalider une élection tant que la preuve de l'exploitation massive d'une faille n'a pas été apportée. L'opacité triomphe sur la transparence."
"Alors que les Américains se rendent aux urnes, les premières contestations dues à des problèmes posés par les machines de vote électronique se font entendre."
"En censurant Numerama, Atos a donné une nouvelle dimension à un document qui était passé largement inaperçu lorsque nous l'avions diffusé..."
"Chargée par le ministère des affaires étrangères d'héberger la solution de vote par internet utilisée lors des élections législatives, Atos Worldline a mis en demeure Numerama de supprimer un document interne qui détaillait les mesures prévues pour assurer (ou non) la sécurité du scrutin."
"Benoit Sibaud, plus connu sous le pseudo de Oumph, fut l’un des délégués sur le vote par internet pour le Parti Pirate lors du premier tour. Il assistait hier aux opérations de dépouillement pour le second tour comme peut le faire n’importe quel citoyen. Un expert de l’OSCE qui mène une mission sur la surveillance des élections était également là, au ministère de l'Intérieur. C'est là qu'un bug dans le dépouillement du vote électronique a été constaté hier soir."
"L'Union Départementale du Finistère du syndicat Force Ouvrière a obtenu l'annulation en justice d'élections professionnelles organisées par voie électronique. Le tribunal a constaté que les garanties apportées n'étaient pas suffisantes sur la sécurité du vote. "Nous avons décidé de rompre la chape de silence", explique FO, qui avait pourtant réussi à faire élire ses représentants."
"Je m'intéresse au sujet du vote électronique depuis 2003, à la fois en faisant des revues de presse, en tant que citoyen et assesseur (pour plusieurs partis, je suis citoyen et non militant de tel ou tel parti) sur Issy-les-Moulineaux qui vote à 100% en ordinateurs de vote, en tant que libriste et depuis peu en tant délégué d'un candidat dans le cadre du vote par internet des Français de l'étranger.
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Les problématiques du vote électronique sous toutes ses formes sont largement connues dans tous les pays qui s'y sont essayé.
Depuis la présidentielle de 2007, on connaît en France les problèmes démocratiques et techniques posés par les ordinateurs de vote utilisés en France, les incohérences du code électoral et les lacunes du règlement technique. Après une grosse couverture médiatique, des prises de position de tous les partis politiques, un groupe de travail au Forum des Droits sur Internet (j'en étais), un groupe de travail au Ministère de l'Intérieur, des articles scientifiques, etc., etc., rien n'a été fait… Mêmes ordinateurs, même version, même code électoral, même règlement technique."
"L'État français a lancé pour les législatives un site qui permet aux Français à l'étranger de voter par Internet. Ce sont plus de 700 000 personnes qui sont concernées (pour le moment) par ce dispositif, et même si on nous le vend comme quelque chose de 100% sécurisé, c'est juste une énorme porte ouverte à la fraude."
"Pour dénoncer le vote par internet proposé aux Français de l'étranger aux élections législatives, un hacker a démontré qu'il était possible de modifier le choix d'un électeur au moment de l'envoi du bulletin dans l'urne électronique."