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Le service de comparaison d'ADN de GEDmatch, un site Web qui propose un service en ligne permettant de rapprocher les fichiers d'ADN autosomiques de différentes sociétés, a été victime d'une violation de données, selon une publication du service sur Facebook. GEDmatch est surtout connue pour ses analyses d'ADN qui ont conduit à l'arrestation du "Golden State Killer" en 2018. Plus 1 million d'enregistrements d'ADN appartenant à des utilisateurs auraient été mis à la disposition des services répressifs, et des adresses électroniques de certains ont été utilisées dans une attaque de phishing contre les utilisateurs de MyHeritage, un autre site de généalogie de premier plan.
Les signataires dénoncent un amendement du projet de loi de réforme de la justice qui met fin aux garanties protectrices régissant le fonctionnement du sensible Fichier national automatisé des empreintes génétiques.
Un amendement prévoit d’étendre considérablement le domaine d’application du Fichier national des empreintes génétiques, en permettant d’y stocker l’ADN dit « codant », contenant plus d’informations. Les associations de défense des droits de l'homme y voient un immense « fichier des gens honnêtes ».
L’extension du fichier des empreintes génétiques en commission des lois n’a pas laissé insensible la CNIL. Des députés, tel Philippe Gosselin (LR), ont déposé des amendements pour empêcher la naissance d’un fichier des « gens honnêtes ». Philippe Paris, l'élu LREM à l’initiative de cette réforme, a proposé un correctif qui ne change pas vraiment la donne.
« Un amendement technique, mais qui a une portée un peu supérieure ». Voilà comment Didier Paris, député LREM, rapporteur du projet de loi Justice, a introduit son texte passé comme une lettre à la poste en commission des lois ce 9 novembre. Il concerne le fichier national des empreintes génétiques. La CNIL vient d'émettre ses réserves.
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Contactée hier, la CNIL a publié aujourd'hui un communiqué. Elle rappelle que ce fichier, « compte tenu des données très sensibles qui y sont conservées et du nombre de personnes directement concernées (2.9 millions de profils et 480 000 traces non identifiées), a toujours fait l’objet d’une attention particulière ».
« Si des évolutions techniques et scientifiques pourraient conduire à se réinterroger sur le rôle fonctionnel joué le cas échéant par les segments non codants de l’ADN, ajoute-t-elle, la CNIL estime en tout état de cause que toute modification substantielle de ce fichier doit faire l’objet d’une réflexion approfondie et concertée ».
Le TES est un fichier gigantesques qui regroupe les données personnelles et biométriques de la quasi totalité de la population française. Une base de données qui fait craindre des dérives potentielles. Asma Mhalla, Maitre de Conférence à SciencesPo Paris et spécialiste des enjeux de l'économie numérique, revient dessus pour les Inrocks.
Les tests d'ADN pour connaître ses « origines » explosent aux États-Unis. Mais les entreprises privées qui les réalisent revendent souvent ces données, pourtant si précieuses.
Deux universitaires contestent la légalité de la pratique de la recherche « en parentèle », qui consiste à rechercher, au sein du Fichier national des empreintes génétiques, non pas un suspect mais un membre de sa famille. Cette technique conduit à ficher indirectement des millions de Français. Elle pourrait être contraire à la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme.
"cracheziciLe refus de « prélèvement biologique » est né en 2003 dans la loi sur la sécurité intérieure. Il se matérialise aujourd’hui dans l’article 706-56 du Code de procédure pénal (CPP), qui encadre les conditions dans lesquelles un individu doit accepter — même en garde à vue en tant que simple prévenu, et donc présumé innocent — de se prêter à un prélèvement de salive, afin que son profil génétique rejoigne le fichier central conçu à cet effet (FNAEG).
Il est particulièrement ubuesque que la consigne donnée aux policiers est de rappeler au prévenu qu’il peut refuser ce prélèvement; pour aussitôt ajouter que ce refus est un délit (puni au moins de 1 an et de 15.000€). Dans un contexte de contestation sociale et politique, le prélèvement ADN est devenue une arme symbolique pour le pouvoir — soumettre le justiciable, après une simple interpellation, à une procédure humiliante et indélébile; du même coup, l’acte de refus de se prêter à ce petit jeu est également devenu une marque de résistance symbolique aux multiples outrages policiers."
"À Larmor-Baden (Morbihan), les gendarmes ont déployé les grands moyens pour tenter de mettre fin à une série d’incendies criminels. Depuis décembre 2011, neuf maisons inoccupées ont été incendiées, mais le – ou les – auteur(s) courent toujours. À la demande du procureur de la République de Vannes, Thierry Phelippeau, l’ensemble des hommes de la commune entre 15 et 75 ans ont donc été « invités » début février 2013 à se prêter à un prélèvement ADN, à des fins de comparaison avec une trace trouvée sur le lieu d’un des incendies."
Simon Tattevin, enseignant rennais, refuse et passe dans le camps des suspects...
"Mercredi dernier, la ministre de la Justice Christiane Taubira a déposé un projet de loi sur le bureau de l’Assemblée nationale. Il vise à adapter en droit français plusieurs décisions de l’Union européenne, dans le domaine de la justice.
Jusque-là, rien que du classique. Mais parmi ces dispositions, l’une semble insolite. Il s’agit d’étendre le Fichier judiciaire automatisé des infractions sexuelles (Fijais) à des crimes qui n’ont a priori rien à voir : génocide, crimes et délits de guerre, crimes contre l’humanité."
Petit à petit, le fichage ADN s’étend