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Elle fait du stop, il se balade à dos d’âne… En interrogeant des résistants de la bagnole et des images d’archives, de pubs ou de films, “Mauvaise conduite” passe aussi à la question l’idéologie sociale de la voiture.
Un documentaire de 30 minutes sur une critique de la bagnole à travers les travaux d'André Gorz et Ivan Illich et les tentatives d'émancipation de mes proches.
Images d'archives, entretiens, portraits et extraits de films composent ce documentaire que j'ai voulu militant. On y parle du travail, des villes, du stop, du covoit, de la vie en fourgon, du voyage à pied, du temps et de la liberté. Un film auto(mobile)-produit sans argent mais avec la conviction qu'il est nécessaire de remettre en cause notre dépendance à la bagnole.
Dès les années 1970, plusieurs sociologues et penseurs se penchent sur « l’idéologie de la bagnole », mettant en garde – bien avant qu’ils ne soient visibles – contre tous des effets pervers d’une généralisation de la voiture et sa centralité dans nos existences. Retour en vidéo sur leur analyse relativement clairvoyante.
Quelques jours après le festin royal à Versailles, Macron met en scène sa "proximité avec le peuple". Avec l'éloge de la bagnole, pilier de sa planification écologique, à l'heure où le litre à 2€ étrangle de nombreux français.es et où les grands projets routiers étouffent les territoires. Nous republions "L’idéologie sociale de la bagnole", texte d’André Gorz de 1973. Le philosophe soulignait que le mythe de la bagnole accomplissait le rêve de tout capitaliste : "tous les hommes allaient dépendre pour leurs besoins quotidiens d’une marchandise dont une seule industrie détiendrait le monopole."
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« La ville » est ressentie comme « l’enfer », on ne pense qu’à s’en évader ou à aller vivre en province, alors que, pour des générations, la grande ville, objet d’émerveillements, était le seul endroit où il valût la peine de vivre. Pourquoi ce revirement ? Pour une seule raison : la bagnole a rendu la grande ville inhabitable. Elle l’a rendu puante, bruyante, asphyxiante, poussiéreuse, engorgée au point que les gens n’ont plus envie de sortir le soir. Alors, puisque les bagnoles ont tué la ville, il faut davantage de bagnoles encore plus rapides pour fuir sur des autoroutes vers des banlieues encore plus lointaines. Impeccable circularité : donnez-nous plus de bagnoles pour fuir les ravages que causent les bagnoles.