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"Bis repetita. Pour la deuxième fois, Jean-Marc Manach (animateur de notre émission 14h42) qui tient un blog sur les libertés numériques sur le site du Monde publie un article qui tempère grandement une enquête parue dans le quotidien. Cette fois, Manach revient sur une enquête du Monde intitulée "comment la NSA espionne la France". Dans cet article d'octobre 2013, le journal affirmait que "70,3 millions de communications téléphoniques de Français ont été interceptées entre le 10 décembre 2012 et le 8 janvier 2013." C'est notamment sur ce point que Manach conteste l'enquête du Monde."
"La vie privée, c'est fini, répètent en boucle les icônes des "géants du Net", de Mark Zuckerberg (Facebook) à Vint Cerf (Google). La vie privée serait morte, sous les coups conjugués des réseaux sociaux, auxquels nous confions toutes nos données, ce "pétrole du XXIe siècle", et de la NSA qui espionne la terre entière.
C'est contre cette idée reçue que se dresse le chercheur en "humanités digitales" Antonio Casilli, auteur de Against the Hypothesis of the End of Privacy (Springer, 2014, non traduit), avec Paola Tubaro et Yasaman Sarabi. Non, la vie privée n'est pas morte. Son périmètre est simplement en plein remodelage, entre "entrepreneurs de morale" (Facebook, Google), et internautes, appelés à devenir eux-mêmes leurs propres "petits entrepreneurs en capital social".
Aux yeux de Casilli, cette lutte pied à pied des internautes, et la compréhension par les "géants du Web" de leurs intérêts bien compris, concourront à sauvegarder une vie privée remodelée, renouvelée, différente. Optimiste. Trop ? A vous de le dire."
"Internet a été créé par des hippies qui prenaient du LSD, sur fond de flower power, de révolution sexuelle, de mouvements de libération (des Noirs, des femmes, des homosexuels aussi). Depuis, il a beaucoup grandi, mais son histoire fut mouvementée, et n'avait jamais vraiment été racontée."