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On se demande qui sont les plus raisonnables. Vous, les jeunes, qui ne savez plus quoi inventer pour attirer l’attention sur l’incommensurable injustice intergénérationnelle dont vous êtes victimes ? Ou nous, vos parents, qui voyageons comme jamais auparavant, qui achetons des véhicules toujours plus gros en croyant que le bonheur vendu dans les publicités viendra avec, qui maintenons notre garde-robe au goût du jour parce que, comme on dit, « on le mérite », qui rêvons de demeures immenses fraîchement rénovées, peu importe les matériaux jetés, qui surconsommons à un rythme où la Terre n’a plus la capacité de régénérer les ressources que nous lui arrachons ?
Aujourd’hui, j’ai donné une conférence sur le climat dans mon ancienne école secondaire à Genève — et j’ai reçu en retour une leçon magistrale sur nos échecs. Ceci est le récit d’une journée qui m’a bouleversée.
L’auteur de cette lettre, un étudiant de 21 ans, désespère d’« une République que les individus au pouvoir ont transformée en appareil répressif à la solde du libéralisme ». Comment vivre et rester pacifiste alors que la liberté d’expression est menacée, que l’État renforce les pouvoirs d’une police qui mutile, que la précarité s’accentue, demande-t-il à son professeur.
"Nous avons reçu cette lettre d’un collégien, lecteur de Reflets. Elle nous a semblé entrer en résonance avec plusieurs articles publiés sur Reflets, notamment, ceux de Yovan Menkevick.
Nous vous la livrons comme outil de discussion et de réflexion. Vu l’âge annoncé de l’auteur, les politiques seraient bien inspirés de la lire et de réfléchir aux implications."