416 liens privés
Les quinze personnes placées en garde à vue, lundi, soupçonnées d’avoir participé à une action contre une cimenterie Lafarge à Bouc-Bel-Air, ont toutes été remises en liberté, jeudi, sans qu’aucune charge n’ait pour l’instant été retenue contre elles.
Des boîtiers GPS espions sous des voitures, des caméras de surveillance dissimulées devant des lieux de réunion : les activistes des réseaux Bassines non merci et des Soulèvements de la Terre sont confrontés à une offensive d’espionnage inédite.
Il fait de moins en moins bon être militant écologiste en France. Insultes, violences policières, procès, surveillance, assignation à résidence, arrestations disproportionnées se multiplient. Et c’est un paradoxe : plus les activistes dépensent de l’énergie pour demander à l’Etat une action à la hauteur de l’urgence, plus celui-ci s’attaque à eux en retour plutôt que d’écouter leurs alertes. Avec la procédure de dissolution des soulèvements de la terre ou encore la création d’une cellule anti ZAD par Gérald Darmanin, un cap a été franchi. Les moyens déployés par les gouvernements successifs pour réprimer les défenseurs du vivant s’accumulent. Cet arsenal juridique, policier, administratif donne le sentiment d’une guerre silencieuse, visant à faire taire toute possibilité de contestation… Alors comment les militants écologistes sont-ils devenus des criminels aux yeux de l’Etat ? Que raconte cette escalade répressive et inquiétante ? Un long format Blast par Paloma Moritz
En deux jours, dix militants du climat condamnés pour des actions à Toulouse et Arcueil – Libération
Dix activistes du collectif Dernière Rénovation ont été condamnés par la justice, les 10 et 11 mai. Deux ont écopé de sursis pour avoir interrompu un match du Stade Toulousain, huit autres de travaux d’intérêt général et d’amendes pour avoir bloqué l’autoroute A6.
Jeudi, le tribunal judiciaire de Créteil s’est penché sur le sort de huit activistes de Dernière Rénovation, qui avaient bloqué l’autoroute A6 en octobre dernier. La justice les a condamnés à 35 heures de travail d’intérêt général.
Des peines sévères : deux militants de l’organisation écologiste Just Stop Oil ont écopé de peines allant jusqu’à trois ans de prison pour avoir bloqué un axe important à l’est de Londres, le pont Queen Elizabeth II, emprunté par environ 160 000 véhicules par jour.
Des journalistes de « Reporterre », média dévolu à la question écologique, ont été verbalisés à plusieurs reprises et l’un d’eux est renvoyé devant le tribunal correctionnel. Il s’agit de l’une des conséquences de la criminalisation de l’activisme environnemental, estime dans sa chronique Stéphane Foucart, journaliste au « Monde ».
Un journaliste de Reporterre est poursuivi pour avoir fait son métier : informer sur une action militante. Cette procédure menace tous les reporters. Médias et syndicats de journalistes se mobilisent contre cette atteinte à la liberté d’informer.