417 liens privés
La plupart des textes-clés du Pacte vert européen, annoncé par Bruxelles en 2019, ont été reportés, rejetés ou vidés de leur substance. Longtemps garantes du verdissement des Etats membres, les institutions communautaires opèrent un recul général sur la question environnementale, estime Stéphane Foucart, journaliste au « Monde », dans sa chronique.
Cette réforme devait permettre, à l’horizon 2030, d’interdire ou de restreindre massivement l’usage d’une multitude de produits chimiques dangereux.
Les dégâts sanitaires attribués aux substances de synthèse dangereuses, évalués à plus de 30 milliards d’euros par an en Europe par la Commission européenne elle-même, n’y ont rien fait. Bruxelles a annoncé l’abandon de la révision du règlement Reach sur les produits chimiques, constate dans sa chronique le journaliste Stéphane Foucart.
[...]
Un chiffre, établi par la Commission européenne, permet d'apprécier la magnitude des ces dégâts. Les mesures de retrait les plus ambitieuses des molécules problématiques représenteraient quelque 31 milliard d'euros de bénéfices annuels en termes de maladies évitées (les pertes associées pour les industriels étant environ dix fois moindres).
La Commission européenne a adopté aujourd'hui un ensemble de propositions visant à adapter les politiques de l'Union en matière de climat, d'énergie, d'utilisation des terres, de transport et de fiscalité de sorte à permettre à l'Union de réduire ses émissions nettes de gaz à effet de serre d'au moins 55 % d'ici à 2030, par rapport aux niveaux de 1990. Il est essentiel de réduire les émissions dans cette proportion au cours de la prochaine décennie pour que l'Europe soit le premier continent à parvenir à la neutralité climatique d'ici à 2050 et faire du Pacte vert pour l'Europe une réalité. La Commission, avec les propositions de ce jour, présente les instruments législatifs visant à atteindre les objectifs établis dans la loi européenne sur le climat et à transformer en profondeur notre économie et notre société pour construire un avenir équitable, écologique et prospère.
Une étude de l’Inrae et AgroParisTech publiée par le Parlement européen souligne la distorsion entre les ambitions du « pacte vert » européen et la politique agricole post-2020 en cours de négociation.
Yanis Varoufakis, cofondateur de DiEM25 (Democracy in Europe Movement 2025) et David Adler, coordinateur politique du mouvement, alertent sur l'imposture du Green Deal européen porté par Ursula Von der Leyen, un «plan de conservation, et non de transformation». Le pacte vert de la Commission européenne «récupère les slogans de l’activisme pour le climat en les vidant de son contenu».
Les eurodéputés ont validé mercredi, avec une large majorité, un traité de libre-échange négocié avec le Vietnam. Ils jettent ainsi le doute sur la crédibilité du « pacte vert » vanté par la nouvelle Commission européenne. Reportage à Strasbourg, où les élus français ont voté de manière dispersée.