417 liens privés
Parcoursup, sélection à l’Université, mise en compétition des profs et des élèves, inégalités croissantes et déterminismes sociaux : rien ne va dans le lycée macroniste
Les épreuves du nouveau Bac version Jean-Michel Blanquer ont lieu pour des centaines de milliers de lycéens et lycéennes. Parmi les épreuves phares, celles de SES, la fameuse spécialité «sciences économiques et sociales», l’une des plus prisées des élèves. Les enseignant-es ont découvert, avec les élèves, les questions de cette année : un concentré de néolibéralisme. Montrer que le travail est «source d’intégration sociale», montrer que l’innovation aide à «reculer les limites écologiques de la croissance», montrer que «l’action des pouvoirs publics en faveur de la justice sociale» a des effets «pervers», et que «l’approche en terme de classes sociales» est dépassée.
[...]
Rappelons que la réforme de Blanquer, c’est une attaque sur tous les fronts : sélection accrue avec Parcoursup, éclatage des filières, réduction des moyens d’enseignement, fin de l’interdisciplinarité, réforme des concours de l’enseignement… Tout est passé à la moulinette macroniste ces dernières années. Et au milieu de ce saccage éducatif, les programmes ont changé, et pas qu’à moitié : les sciences économiques et sociales sont dans le viseur des gouvernements depuis des dizaines d’années. Quelle idée aussi de vouloir émanciper les élèves en leur apportant des notions de sociologie et de science politique ! Cela pourrait aiguiser leur conscience et affirmer leurs engagements !
À l’épreuve de spécialité Sciences économiques et sociales du baccalauréat 2022, plusieurs questions semblaient inviter les élèves à faire l’apologie du néolibéralisme. La faute aux réformes de l’Éducation nationale, selon la coprésidente de l’Association des professeurs de sciences économiques et sociales.
La réforme du nouveau baccalauréat va accorder plus de place au contrôle continu. Certains observateurs pointent son caractère inégalitaire. L’architecte de la réforme, Pierre Mathiot, et le sociologue Pierre Merle, spécialiste des questions scolaires, livrent leurs points de vue antagonistes.
Le futur bac correspondra bien à ce que le Café pédagogique avait annoncé le 17 juin. JM Blanquer choisit de renforcer le controle continu et de faire revenir les options dans la moyenne du bac. Si tout cela est présenté au conditionnel par le ministère alors que cela a été annoncé dans le détail devant le Sénat le 16 juin, puis confirmé par le ministre lui-même le 22 juin devant l'Assemblée, c'est que le ministre fait semblant de consulter le comité de suivi de la réforme du lycée. C'est le fameux micmac. Le Snes Fsu parle "d'avènement du bac local". Le Sgen Cfdt de "réelle avancée". Le Se-Unsa est "favorable". Quand au Snpden Unsa, premier syndicat de personnels de direction, il a obtenu ce qu'il voulait. L'examen est simplifié dans son organisation matérielle mais reste une usine à gaz pour les candidats. Le bac devient un peu plus un diplôme local opaque. L'offre de spécialités sera forcément réduite. Les enseignants seront un peu plus sous pression des parents. Le Snes Fsu appelle les personnels à réagir.
Le ministre de l’éducation nationale vient de décider d’introduire davantage de contrôle continu pour le baccalauréat, au risque de créer un examen local et d’accroître ainsi les inégalités entre élèves. Comme quasiment toutes ses réformes depuis le début du quinquennat.
Dès l'année prochaine, les notes des lycéens compteront pour 40 % dans la moyenne finale du baccalauréat. Un système qui risque de se heurter à plusieurs écueils.