417 liens privés
"Près de vingt après la première commercialisation d’une plante génétiquement modifiée (PGM), le débat sur leur innocuité reste non tranché. Pourtant, la commercialisation de ces PGM dans l’Union européenne (UE) requiert une évaluation de leurs risques sanitaires (cf. Comment sont autorisés les OGM dans l’Union européenne ?). Mais l’évaluation sanitaire des PGM n’est pas satisfaisante et actuellement aucune étude scientifique ne permet de conclure de façon probante à l’innocuité de ces aliments. Le fait que les Étasuniens en mangent depuis presque 30 ans n’est en aucun cas un argument valable pour conclure cette controverse. En effet, l’observation globale d’une population n’est pas une étude épidémiologique (qui nécessite a minima des témoins qui n’auraient pas consommé de PGM…). Seule conclusion possible : cela permet d’affirmer que la consommation actuelle des quelques PGM commercialisées ne tue pas de façon foudroyante…"
"Tout être vivant interagit avec son environnement. Modifier un organisme vivant (en lui ajoutant une caractéristique) influence donc nécessairement l’équilibre écologique global. Avant d’être mises en culture, les plantes génétiquement modifiées (PGM) font l’objet d’une évaluation préalable (cf. Comment sont autorisés les OGM dans l’Union européenne ? : en théorie, seules celle qui n’ont pas d’impacts sont autorisées… Or des impacts négatifs de la culture des PGM sur la faune et la flore sont désormais avérés et documentés."
"La question des rendements est pour le moins délicate : de nombreux facteurs influencent la productivité agricole. Les semences sont un des facteurs, mais les conditions pédo-climatiques, les traitements utilisés, etc. jouent aussi énormément sur les rendements. Aucune étude pluriannuelle n’a, à ce jour, démontré de manière univoque de meilleurs rendements avec les plantes génétiquement modifiées (PGM). D’autre part, le rendement par hectare seul ne permet pas de faire un bilan économique précis d’une pratique agricole. Là encore, le prix des semences, des traitements, des salaires, le poids des subventions (directes ou indirectes) et le prix de vente de la récolte sont des éléments indispensables pour avoir une idée de l’intérêt économique de telle ou telle activité. Enfin les choix économique ne sont pas toujours rationnels et peuvent être influencé par la l’environnement socio-culturel. Ainsi, nous pourrions arrêter à ce niveau notre réflexion et conclure avec Alain Weil, chercheur au Cirad, favorable à l’utilisation des PGM (sous certaines conditions) : « La seule conclusion [quant aux rendements stricto sensu], pour l’instant, c’est qu’il n’existe pas de conclusion claire, et encore moins de conclusion qui soit extrapolable »."
"Le conseil des ministres de l’Environnement de l’UE du 3 mars était consacré, notamment, à la discussion sur la proposition grecque (elle-même reprise d’une proposition danoise), pour permettre aux États membres d’interdire la culture d’une plante génétiquement modifiée (PGM) sur leur territoire. Les États membres se sont montrés plutôt favorables à cette proposition. En parallèle, la France a fait une contre-proposition, mais celle-ci a été largement rejetée par les représentants qui ne voulaient pas « repartir à zéro ». Cette histoire de « subsidiarité » des interdictions date en effet de 2010 et les États souhaitaient que cette proposition aboutisse d’ici juin, date de fin du mandat de la présidence grecque... Détails des réactions des différents États membres, au cours de ce conseil."
"La Grèce et la France ont fait officiellement deux propositions lors du Conseil environnement de l’Union européenne de ce lundi 3 mars 2014, pour permettre aux États membres de se positionner sur les autorisations de mise en culture d’une plante génétiquement modifiée (PGM). La proposition grecque ressemble à celle qu’avait faite le Danemark et ne convainc pas certains pays, comme la France... Cette dernière souhaite une proposition qu’elle estime plus solide que celle de la Grèce, qui ne permet pas d’interdire mais d’autoriser nationalement une PGM. En effet, depuis 2008, les différents gouvernements français qui se sont succédé, droite ou gauche, ont tous voulu maintenir une agriculture sans OGM mais se sont aussi toujours heurtés à des contraintes juridiques. Bientôt la fin de ces allers-retours judiciaires incessants ?"
"L’Isaaa annonce 170,3 millions d’hectares cultivés avec des plantes génétiquement modifiées (PGM) en 2012, soit une augmentation de 6,4% par rapport à 2011 (160 millions d’ha). Les PGM représentent 11,3% des terres arables, mais ce chiffre ne prend pas en compte les prairies permanentes. Or les PGM les plus cultivées (soja, maïs) servent principalement à nourrir le bétail... Ainsi, si nous intégrons ces prairies, la part des PGM tombe à 3,4% et si nous intégrons l’ensemble des terres utiles à l’alimentation, comme les forêts, la part des PGM passe à 1,9%. Le graphique ci-dessous permet de mieux visualiser ces différentes échelles. Quatre pays (Etats-Unis, Brésil, Argentine, Canada) cultivent à eux seuls 83,4% des PGM mondiales."