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"Aurélie Filippetti prétend que les géants du commerce électronique qui échappent au régime fiscal français sont responsables de la faillite de Virgin Megastore. Une grosse ficelle qui évite de regarder l'essentiel.
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Virgin Megastore n'est donc pas mort par concurrence déloyale de nature fiscale, mais parce qu'il a eu le tort de ne pas faire évoluer sa proposition commerciale alors qu'il savait il y a déjà 8 ans que la musique en ligne ne lui rapporterait rien. Non pas à cause du piratage, mais à cause des majors de l'industrie musicale qui ont imposé des conditions tarifaires que seuls Amazon, Apple ou quelques autres arrivaient à encaisser, parce que la vente de musique n'était qu'un service accessoire à une offre beaucoup plus globale. Même avec un taux de TVA beaucoup plus faible, Virgin n'aurait jamais réussi à rentabiliser son offre.
Il serait bon que la ministre de la Culture réalise elle aussi que vendre de la musique n'est pas rentable. Et qu'il faut donc avoir le courage de proposer un véritable changement de modèle économique. Changer de modèle fiscal n'y changera rien."
"Invité sur RMC, Pascal Obispo s'est montré toujours aussi remonté contre le piratage, qu'il accuse d'être l'unique responsable de la faillite annoncée des magasins Virgin Megastore.
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Rappelons tout de même à Pascal Obispo que selon un rapport réalisé par la Cour des comptes, les perceptions de droits d'auteur ont augmenté de 60 % entre 2000 et 2010, soit trois fois plus vite que l'inflation sur la même période. Et que s'il y a un problème dans l'économie artistique, il est peut-être à rechercher d'abord du côté des inégalités et des problèmes de répartition. Selon nos calculs, seulement 1,2 % des 142 000 sociétaires de la Sacem touche l'équivalent d'un SMIC en droits d'auteur. Et 40 % des sociétaires ne touchent strictement rien. Quant aux auteurs qui touchent le plus, dont fait certainement partie Pascal Obispo, la Sacem ne livre pas de statistiques assez précises pour connaître leur nombre et le montant de leurs perceptions.
Rappelons aussi à Pascal Obispo qu'en 2005, les patrons du site internet de Virgin Megastore avaient dénoncé la pression financière exercée par les majors, qui "proposent un modèle en ligne destiné à ceux qui ne vivent pas de la musique". A l'époque, Virgin Mega expliquait qu'il gagnait 0,01 euro par morceau vendu 99 centimes, contre 70 centimes pour les majors. Dont celle de Pascal Obispo."