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Dans un document, intitulé "Des chiffres pour en débattre", les salariés de l'Institut national de la statistique veulent répondre aux arguments du gouvernement avec "des données économiques et démographiques incontestables", selon les termes d'Edouard Philippe.
Dans cette tribune, François Ruffin rappelle l’enjeu de la bataille des retraites : réduire la place du travail dans nos vies. Et comment ce projet d’émancipation est éminemment écologique.
Réunis en collectif, des grévistes de l’Insee ont utilisé la maquette des classiques quatre-pages de l'institut pour produire une note, chiffres à l’appui, sur l’inutilité de la retraite à points. Une mutinerie statistique qui s'est invitée à une conférence de presse de leur direction. Mais la plupart des lecteurs des médias présents... ne le sauront jamais.
Le projet de réforme ne permet pas de garantir une réduction des inégalités. Il existe au contraire de bonnes raisons de penser que celles-ci risquent de s’accroître.
L’exécutif a comparé, jeudi, les pensions de retraite de Français fictifs avant et après la réforme. Un exercice présentant sous un jour avantageux le projet de réforme.
Jean-François Cirelli, le PDG du fonds de pension en France, connaît bien le dossier : il a piloté la réforme de 2003 depuis Matignon.
Pour examiner de près les soi-disant avantages du projet voulu par le gouvernement, il faut repartir de la question fondamentale : que désire vraiment un assuré ?
L’attachement du gouvernement au changement structurel du système de retraites n’est pas surprenant, car cette réforme affaiblit le monde du travail. Elle permet aussi de réduire les transferts sociaux et d’envisager de futures baisses d’impôts. C’est une réforme profondément ancrée dans la pensée néolibérale.
La réforme des retraites vous dit : « vous allez devoir travailler plus longtemps ». Quoi de plus absurde quand les accords sur le climat appellent à réduire drastiquement la production et donc le temps de travail ? Voici donc un texte écologique qui vient plutôt proposer d’étendre la retraite au reste de la vie.
Loin du tableau apocalyptique dressé par certains, l’avenir du système français de retraites est assez serein, les difficultés qu’il a connues étant d’ores et déjà largement résorbées.
Selon les « éléments de langage » (expression branchée pour dire propagande) du gouvernement, les grèves de cette fin d’année dans les transports, l’enseignement, les universités, les hôpitaux, la radio publique, parmi les policiers, etc., seraient menées par des privilégiés qui défendent leurs régimes spéciaux de retraite. Vieille tactique de division.
Les principaux syndicats ont obtenu gain de cause, le ministère de l’intérieur justifiant la décision par le fait que « la fonction même de policier les expose au risque ».
Entérinée en 1994, la réforme des retraites suédoise qui inspire Emmanuel Macron voulait simplifier le système suédois et réaliser des économies. Résultat: beaucoup de perdants mais un système financièrement plus équilibré.
Pays d'épargnants, la France est le premier marché d'Europe continentale pour la gestion d'actifs. Les institutionnels, qui représentent 73 % des encours en France, constituent une porte d'entrée privilégiée pour percer sur ce marché largement dominé par les acteurs locaux. Plusieurs gérants américains se penchent sur les opportunités offertes par la réforme de l'épargne retraite.
Le système par points en vigueur en Suède depuis la fin des années 1990 a souvent été cité par Emmanuel Macron comme un modèle inspirant à suivre. La cellule Vrai du faux s’est penchée sur ce régime universel.