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Au sein de la police, c’est une libération historique de la parole. Twitter agrège une triple parole : celle de l’institution, qui tente de se moderniser ; celle des syndicats, en proie à la surenchère ; et celle de fonctionnaires souvent jeunes et sous pseudonyme. Le credo de cette génération montante : la « haine anti-flic ».
Sur les réseaux sociaux, des syndicats policiers ont récemment gagné en visibilité en pratiquant une surenchère dans la véhémence et la mise en cause de la presse.
Propos racistes contre Assa Traoré, Taha Bouhafs ou des exilés. Moqueries envers Jérôme Rodrigues. Soutien aux policiers qui ont tabassé le producteur Michel. Sur le groupe Facebook TN Rabiot, qui réunit des milliers de policiers, rien n’a changé.
Alexandre Langlois, policier dans les Yvelines et originaire du Morbihan vient d'envoyer une demande de rupture conventionnelle au ministre de l'Intérieur. Selon lui, les missions de la police ont basculé sur un contrôle social, au détriment du respect du code pénal.
Il permet aux forces de l'ordre de conserver leur arme, en dehors de leur service, dans les établissements recevant du public. Même les forces américaines n'ont jamais obtenu une telle faveur.
Véritable fourre-tout sécuritaire, la proposition de loi sur la «sécurité globale», s'attaque notamment à la diffusion de vidéos d'interventions des forces de l'ordre. La Défenseure des droits et plusieurs associations s'alarment des dispositions du texte.
Tous les syndicats de police ne sont pas favorables à la proposition de loi sur la sécurité globale. Trois d'entre eux le font savoir depuis début novembre.
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« Le danger qui nous menace, le seul que nous craignons c’est celui que le politique nous fait courir en stigmatisant sans cesse nos missions, en nous éloignant chaque jour un peu plus de l’estime des citoyens, en nous donnant l’image nauséabonde d’une police digne d’un état totalitaire ».
De sa formation d’adjoint de sécurité à son affectation dans un commissariat parisien, le journaliste Valentin Gendrot a, deux ans durant, infiltré la police. Dans son livre, Flic. Un journaliste a infiltré la police, il décrit la violence, le racisme quasi quotidien de certains policiers et l’absurdité des missions répondant à la politique du chiffre.
Comme le rapporte The Guardian, un ancien agent du FBI a révélé dans un rapport des liens entre des policiers et des activités militantes racistes dans plus d'une douzaine d’Etats américains.
En Aveyron, près de cinquante amendes ont été envoyé à des habitants après deux manifestations. Particularité : aucun d’entre eux n’a directement été averti, ni contrôlé par un agent de police. Une première en France pour des manifestations politiques.
Pour le sociologue Sébastian Roché, sont en cause la formation des policiers et les ordres qu'ils reçoivent. En Angleterre par exemple, les policiers ont comme consigne de rechercher "le consentement et la désescalade". En France, on les arme de "LBD" pour maintenir l'ordre.
Gardienne de la paix publique, la police dit la vérité d’un État. Quand le racisme la gangrène, c’est que le pouvoir, ses sommets et ses élites, sont eux-mêmes malades, gagnés par une haine sourde de la démocratie, du peuple, de l’égalité. Le constat vaut pour la France, pas seulement pour les États-Unis.
Nicolas a récemment quitté la police. Il venait de commencer sa carrière dans une unité de la gare du Nord, à Paris. Entre références à Hitler et ultravirilisme, il raconte un quotidien marqué par l’ennui, les magouilles et la violence. Et comment la sensation de devenir « agressif et raciste » l’a fait renoncer au métier.
En décembre dernier, un policier dénonçait ses collègues après avoir découvert qu’ils échangeaient des messages racistes, antisémites, sexistes et homophobes dans un groupe WhatsApp privé. Cinq mois plus tard, ils sont toujours en poste, en attendant leur passage en conseil de discipline.
Dans un groupe Facebook privé, réservé aux forces de l’ordre et qui compte plus de 8.000 membres, des policiers surtout et quelques gendarmes postent de nombreux montages, messages et commentaires racistes et sexistes.
Cédric Chouviat filmait des policiers. Cela les a insupportés. Il est mort quelques minutes plus tard. À la demande des syndicats, le ministère conduit une étude juridique pour restreindre les modalités de diffusion des vidéos.
"Baptisé “Pergame”, ce programme de géolocalisation a été exploité pendant plus de deux mois, entre fin 2012 et début 2013. Plusieurs centaines de personnes ont été visées et des dizaines d'enquêtes sont aujourd'hui menacées. L’affaire est prise très au sérieux au ministère de la justice, où l'on dénonce « de graves infractions pénales »."
"C’est un programme de surveillance massive de la population américaine que le Wall Street Journal vient de mettre au jour. Depuis le mois de mars, l’agence fédérale du contre-terrorisme (National counterterrorism center, NCTC) peut accéder à de nombreux fichiers sur les citoyens américains :
le fichier des passagers du transport aérien ;
la liste des employés de casinos ;
le nom des Américains hébergeant des étudiants étrangers ;
« et beaucoup d’autres bases de données », écrit le Wall Street Journal, qui a obtenu ces précisions grâce à la loi sur l’accès à l’information, contraignant le gouvernement à lui fournir des documents sur le programme."