417 liens privés
Parce que la police est une force publique, au service de tous et soumise au regard de tous, Mediapart propose de data-visualiser une partie de ses pratiques. Avec Allô Place Beauvau, il s’agit de documenter les pratiques policières dans le cadre du maintien de l'ordre de manifestations revendicatives (gilets jaunes, retraites, pompiers, lycéens) mais aussi un certain nombre de cas de violences policières avérées ou suspectées hors manifestation. Allô IGPN est une radiographie du travail de la police des polices.
Pour le sociologue Sébastian Roché, sont en cause la formation des policiers et les ordres qu'ils reçoivent. En Angleterre par exemple, les policiers ont comme consigne de rechercher "le consentement et la désescalade". En France, on les arme de "LBD" pour maintenir l'ordre.
Le 3 juin dernier, le tribunal de Paris a blanchi une femme de 43 ans, accusée à tort de violences volontaires contre un agent de la BAC. Elle a été relaxée. Les juges ont démantelé la version des faits des policiers. Marianne révèle le contenu des procès-verbaux de l'enquête.
Gardienne de la paix publique, la police dit la vérité d’un État. Quand le racisme la gangrène, c’est que le pouvoir, ses sommets et ses élites, sont eux-mêmes malades, gagnés par une haine sourde de la démocratie, du peuple, de l’égalité. Le constat vaut pour la France, pas seulement pour les États-Unis.
Dans son jugement, le tribunal de Paris estime que cette femme de 43 ans s’est défendue après avoir subi un étranglement.
En décembre dernier, un policier dénonçait ses collègues après avoir découvert qu’ils échangeaient des messages racistes, antisémites, sexistes et homophobes dans un groupe WhatsApp privé. Cinq mois plus tard, ils sont toujours en poste, en attendant leur passage en conseil de discipline.
Dans un groupe Facebook privé, réservé aux forces de l’ordre et qui compte plus de 8.000 membres, des policiers surtout et quelques gendarmes postent de nombreux montages, messages et commentaires racistes et sexistes.
Un jeune homme noir de 21 ans, jugé pour le vol d'un vélo et pour violences envers la police, a finalement été relaxé après le visionnage de la vidéosurveillance du commissariat où le prévenu se fait frapper par un policier.
Le Défenseur des droits dénonce des contrôles et des violences policières discriminatoires systémiques dans un quartier du XIIe arrondissement.
Il a suffi de deux phrases, prononcées par Camélia Jordana lors de l’émission « On n’est pas couché », le soir du 23 mai sur France 2, pour mettre le feu aux poudres. Deux phrases où la chanteuse et actrice évoque, avec des mots forts, la défiance et la crainte que suscite la police. L’occasion de poser la question des violences policières ? Non pas. Plutôt de multiplier les invitations des syndicats policiers et de responsables politiques les plus droitiers… Et de substituer au débat une véritable opération de maintien de l’ordre symbolique.
La proposition de loi du député Éric Ciotti (Les Républicains) “visant à rendre non identifiables les forces de l'ordre lors de la diffusion d'images dans l'espace médiatique” pourrait rendre très difficile la couverture d'un grand nombre d’événements publics par des journalistes, ceux-ci impliquant très fréquemment la présence de forces de police. Reporters sans frontières (RSF) demande que ce texte, qui limiterait l’information des citoyens sur le comportement des forces de l’ordre, ne soit ni inscrit à l’ordre du jour de l’assemblée, ni examiné.
Une pétition a été lancée sur le site Change.org, dénonçant un texte liberticide et compromettant la dénonciation des violences policières.
Éric Ciotti et plusieurs élus LR ont déposé une proposition de loi « visant à rendre non identifiables les forces de l’ordre lors de la diffusion d’images dans l’espace médiatique ». Elle vient réchauffer un amendement qui fut déposé, mais aussi rejeté au Sénat en fin d’année dernière.
Invitée sur France 2 samedi 23 mai, la chanteuse et actrice Camélia Jordana a dénoncé les violences policières à l'œuvre en France, suscitant une réaction très hostile de la part du ministre de l'Intérieur Christophe Castaner mais aussi de plusieurs syndicats de policiers. Le documentariste et écrivain David Dufresne, spécialiste des violences policières, revient pour les Inrockuptibles sur cette séquence et ce qu'elle dit du maintien de l'ordre aujourd'hui dans l'Hexagone.
Les policiers usent de tous les stratagèmes pour se trouver hors champ des objectifs. Souvent violemment, ils interdisent aux passants et manifestants de filmer, au mépris du droit. Plusieurs séquences en attestent.
Cédric Chouviat filmait des policiers. Cela les a insupportés. Il est mort quelques minutes plus tard. À la demande des syndicats, le ministère conduit une étude juridique pour restreindre les modalités de diffusion des vidéos.
D’innombrables arrestations, des milliers de blessés, et des centaines de personnes traumatisées parmi les manifestants : la violence de la répression policière affecte les corps et les esprits. Ceux qui ne sont pas atteints dans leur chair souffrent aussi, tétanisés par la peur, et voient leur existence bouleversée par les cauchemars ou la paranoïa.
François Sureau, avocat et écrivain, est l'invité du grand entretien. Il publie "Sans la liberté" dans la collection "Tracts" de Gallimard.
En refusant de reconnaître la banalité et la gravité des violences policières sur l’ensemble de la société, les autorités de l’Etat se rendent de facto complices des exactions des forces de l’ordre.
Le sondage de l'Ifop pour L'Express révèle la fragilisation du lien entre forces de l'ordre et population. Le résultat d'une année de manifestations à répétition.