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Ce 15 octobre au matin, j'ai cru être en proie à une hallucination visuelle, due à une obsession pour l'extrême droite, que certains de mes proches - de moins en moins nombreux - jugent excessive et paranoïaque. Regardant LCI d'un œil distrait, j'ai dû me pincer pour y croire : pour illustrer un débat nauséabond autour de la politique migratoire de la présidente du conseil italienne d'extrême droite Georgia Meloni, ce bandeau s'étalait en bas d'écran, comme une insulte aux consciences humanistes : « “Remigration“ : la solution italienne ». Des guillemets à « remigration » pour la forme, mais même pas de point d'interrogation. Il faudra quelques heures pour que la chaîne rectifie et supprime ce mot, néologisme issu de l'extrême droite la plus radicale, inconnu de tous les dictionnaires.
Mediapart s’est procuré le film de l’interview de Ziad Takieddine, dont BFMTV n’avait publié qu’un court extrait, déjà peu convaincant, pour voler au secours de Nicolas Sarkozy. Le reste de l’entretien, qui n’a jamais été montré par la direction au reste de la rédaction, est pire. Nous le diffusons en intégralité.
Dans un désir de « s’adresser à tous les Français », Marc-Olivier Fogiel, le patron de BFMTV, a demandé aux programmateurs de « veiller à l’équilibre des plateaux ». Une liste d’éditorialistes réactionnaires a ensuite été envoyée aux journalistes chargés de sélectionner les invités, comprenant un ancien communiquant du RN et plusieurs journalistes de « Valeurs actuelles » et du « JDD ».
La cérémonie de panthéonisation des résistants Missak et Mélinée Manouchian, le 21 février, a été retransmise sur toutes les chaînes d'info... sauf BFMTV. Un choix "scandaleux" pour de nombreux·ses journalistes de la chaîne, qui dénoncent un "point de bascule" pour BFMTV, dont "l'image en prend un coup".
Agriculteurs en colère : l'extrême droite incognito sur BFMTV - Par Robin Andraca | Arrêt sur images
Depuis le début de la mobilisation des agriculteurs pour faire entendre leur colère, les chaînes d'info sont en boucle sur les autoroutes bloquées. Au risque de tendre le micro à un militant nationaliste, ou un ancien élu RN... sans que cela ne soit précisé à l'antenne.
Depuis le début de la révolte des agriculteurs, CNews, « Touche pas à mon poste » ou encore le JDD, multiplient les gestes de soutien envers le monde agricole. Avec un double objectif : capter la colère agricole et la diriger contre les adversaires désignés de la paysannerie, écologistes et Europe en tête.
’enquête sur les soupçons d’ingérence étrangère dans la politique et les médias français progresse à grands pas. Mis en examen le 8 décembre, le journaliste Rachid M’Barki a reconnu pour la première fois avoir perçu de l’argent liquide pour diffuser des sujets orientés sur BFMTV, mais se dit « manipulé ».
À chaque événement, fait divers ou mouvement social, les chaînes des milliardaires ne donnent la parole qu’à la droite et à l’extrême droite. Alors que des milliers d’agriculteurs réclament des rémunérations dignes et l’arrêt des accords de libre échange, BFM continue sur sa lancée. Trois exemples ces deux derniers jours :
"Irrévérencieux", "anticonformiste", "décalé", "iconoclaste", "insolent". Rarement une chaîne de télé a autant vanté les mérites d'un nouveau programme. Depuis le lundi 25 septembre, Laurent Ruquier a son 20 heures. "L'idée n'est pas d'aller concurrencer Pascal Praud sur CNews, a assuré Marc-Olivier Fogiel, directeur de BFMTV. Ce n'est pas un match Ruquier-Praud. Encore moins un talk-show de gauche contre un talk-show de droite". Pour cette dernière affirmation, on confirme. En revanche, c'est bien sur les plates bandes de Praud que Ruquier compte marcher de manière insidieuse. Oui, comme tous les chroniqueurs télé, on a regardé Ruquier cette semaine.
Après la mort de Nahel, tué par un policier à Nanterre, les chaînes info s’emploient à criminaliser la victime. Les journalistes suggèrent que le jeune homme “connu des services de police” participait à un rodéo, qu’il était armé, que sa voiture était trop puissante pour être honnête… Florilège d’insanités journalistiques.
Des heures d’images et d’analyses le prouvent : sur les chaînes info, le 1er Mai a été marqué par les violences, des manifestants, ça va sans dire. Jean-Michel Aphatie s’en plaint sur LCI et proclame que, pour tirer les leçons de cette journée, rien ne vaut la hauteur de vue de Marine Le Pen.
Dans une interview à Puremédias, Marc-Olivier Fogiel, patron de BFMTV, répond aux critiques adressées par plusieurs médias à la ligne éditoriale de la chaîne. Un sujet en particulier attire l'attention : le traitement du maintien de l'ordre et des violences policières (disons le mot tout de suite, il a de l'importance) en particulier sur les plateaux de la chaîne tout info
Souleyman A., le jeune homme qui avait enregistré la Brav-M en pleine action, causant un scandale retentissant, a de nouveau été arrêté par la police, puis placé en garde à vue avant d'être libéré. Pendant une journée, plusieurs médias ont relayé sans précaution la version policière, désormais largement battue en brèche.
Pendant tout le week-end, cet étudiant tchadien, victime d’insultes racistes et de coups de cette unité policière, a été accusé d’avoir commis des dégradations en marge d’une manifestation. Il a été relâché sans poursuite ce dimanche et le compte-rendu de sa garde à vue balaie la version des syndicats de police.
Des violences policières lors des manifestations contre la réforme des retraites ? Chez BFMTV, le terme est officiellement proscrit par la direction car « politiquement connoté », selon les informations de Mediapart. Au « Parisien » et à France 3, les sociétés des journalistes dénoncent un traitement biaisé et partisan de la réforme et de la mobilisation massive qu’elle suscite.
Une enquête de la cellule investigation de Radio France, avec le consortium Forbidden stories, dévoile que BFMTV a diffusé des informations fournies par une agence de désinformation israélienne dirigée par des anciens de l’armée et des services secrets.
La rétractation de Ziad Takieddine dans l’affaire libyenne n’était pas sincère. De nouveaux documents judiciaires consultés par Mediapart démontrent l'ampleur de la manipulation au profit de Nicolas Sarkozy. Son rôle est au cœur de l'enquête. Comme celui de « Mimi » Marchand, qui a expliqué aux enquêteurs sa mission : « Tuer Mediapart. »
Le 19 mai, comme cela n’aura échappé à personne, les syndicats de police organisaient une manifestation devant l’Assemblée nationale à grands renforts de moyens (camion-tribune, écran géant, etc.) afin de commémorer la mémoire de leurs collègues morts en service au cours de dernières semaines, mais surtout de dénoncer un supposé laxisme judiciaire, tout en réclamant un énième durcissement du droit pénal. Une mobilisation très politique par ses mots d’ordre donc, bien peu respectueuse des coutumes « républicaines » [1], largement inspirée et soutenue par l’extrême droite, et ralliée par le ministre de l’Intérieur, mais également par des figures issues de « partis de gouvernement » – y compris « de gauche » (PCF, EELV, PS). Malgré la portée symbolique et politique peu commune de cette manifestation, le récit en continu et en direct qu’en firent les chaines d’information fut d’une complaisance, d’une bienveillance et d’une empathie qui tranchaient pour le moins avec le ton réservé aux mobilisations populaires. Rien de surprenant puisqu’en réalité, la couverture cette manifestation de colère policière fit l’objet d’une co-écriture entre journalistes et syndicalistes policiers.
Pour rappel, il s’agit de quelques journalistes qui, à partir des données publiques des sociétés de l’Etat du Luxembourg, pointent du doigt que l’Union Européenne en son sein un paradis fiscal tout à fait légal qui permet à une minorité, riche, d’échapper au taux d’imposition en vigueur pour les autres citoyens.
Le nombre d’articles publiés sur le sujet par BFM, LCI, LeParisien et LeFigaro est de… 0.
Il a suffi de deux phrases, prononcées par Camélia Jordana lors de l’émission « On n’est pas couché », le soir du 23 mai sur France 2, pour mettre le feu aux poudres. Deux phrases où la chanteuse et actrice évoque, avec des mots forts, la défiance et la crainte que suscite la police. L’occasion de poser la question des violences policières ? Non pas. Plutôt de multiplier les invitations des syndicats policiers et de responsables politiques les plus droitiers… Et de substituer au débat une véritable opération de maintien de l’ordre symbolique.