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Il y a la façade : officiellement, Konbini est un média « engagé sur des sujets d’actualité, comme l’environnement » [1]. Et il y a l’arrière du décor : Konbini est détenu à 80.8 % par le géant pétrolier Perenco. Multinationale franco-britannique, elle a été épinglée à de nombreuses reprises pour ses pratiques de fraude fiscale et les ravages environnementaux qu’elle cause dans les pays du Sud. Plus récemment, les liens de Perenco avec la Macronie ont été pointés du doigt. La ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher n’est autre que la fille de l’ancien Directeur général du pétrolier. Une enquête de Disclose suggère qu’elle continue d’en bénéficier financièrement. Rien d’étonnant, donc, à ce que Konbini soit avare de critiques à l’encontre du gouvernement actuel et de l’industrie pétrolière… sauf lorsqu’il s’agit d’attaquer un concurrent de Perenco
Le média d’infodivertissement a été condamné à 6 000 euros de dommages-intérêts pour procédure abusive, après avoir été débouté d’une plainte pour diffamation contre le site d’information politique et économique qui avait dévoilé l’identité de ses actionnaires, la famille de milliardaires pétroliers Perrodo.
Plongée dans les méthodes de l'agence pour manipuler les médias
Il s’appelle "native advertising", publireportage, ou "article sponsorisé". Il est aujourd’hui généralisé dans les médias. Mais les chercheurs ont démontré que ces contenus trompaient une majorité de lecteurs, ceux-ci pensant lire ou regarder un contenu journalistique. Les journalistes spécialisés ne traitent pas le sujet... qui touche souvent leur propre média.
Parmi les médias traditionnels, Le Figaro a adopté le plus massivement les publicités "natives", ces publireportages du 21e siècle dont l’objectif est de se fondre dans les articles et interviews des rédactions. Auparavant inhabituels, ils sont devenus la nouvelle norme publicitaire, de Libération au Point en passant par BFM et Le Parisien. Enquête.