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« Les Jours » dévoilent les dessous du grand numéro de prosélytisme en couverture de « Match » et comment « Le JDD » réécrit le wokisme.
Avec en titre « Un Noël d’espérances », la « une » du numéro 3894 est consacrée à une crèche de Noël dans un foyer parisien appartenant à Vincent Bolloré, principal actionnaire de l’hebdomadaire.
À Canal+, iTélé, le groupe Prisma, Europe 1, "Paris Match" et récemment le "JDD"... Dans chaque nouveau média "bollorisé", la pratique est la même : les journalistes souhaitant quitter l'aventure se voient imposer la signature d'une clause de confidentialité. Zoom sur cet "achat de silence" qui concerne désormais plusieurs centaines de journalistes en France.
Un ex-policier d'une Brigade anti-criminalité (Bac) a été accusé d'une flopée de délits allant de "corruption passive, faux en écriture publique, trafic de stupéfiants, blanchiment de fraude fiscale, vols et détournement de fichiers". A-t-il été "innocenté", comme l'écrit "Paris Match" ? Pas du tout, ni même "reconnu non coupable de l'essentiel des accusations portées contre lui" (il a été relaxé de deux charges). Mais le magazine lui offre une réhabilitation totale, dans un portrait complaisant.
"LE MONDE SECRET DES BLACK BLOCS : leurs armes, leurs repaires, leurs méthodes." "Quand les Black blocs sèment le chaos." Ce ne sont pas les titres provoquants de la dernière Une du magazine d'extrême droite Valeurs actuelles, mais celle du numéro de cette semaine de Paris Match. En voie avancée de bollorisation, comme vous le racontait Alizée Vincent il y a quelques semaines, Match n'a semble-t-il plus de limites lorsqu'il s'agit de publier ce genre de "grand récit" ayant pour unique but de véhiculer le message du gouvernement : manifestants = black bloc = casseurs.
Un tiers de la rédaction a récemment quitté le navire après une série d'atteintes à son indépendance éditoriale. Un mot pour décrire ce qui a changé, d'après les cinq journalistes et ex-journalistes de "Paris Match" ayant accepté de parler à "Arrêt sur images" ? Bolloré.
Plus d’une vingtaine de salariés partis dont certains licenciés, des articles censurés et des couvertures incongrues… La reprise en main de l’hebdomadaire septuagénaire par Vincent Bolloré est désormais totalement effective, portée par un attelage d’exécutants au pas.
De nouveaux documents, dont Mediapart a pu prendre connaissance, révèlent l’ampleur inédite des dessous de la fausse rétractation de Ziad Takieddine dans le scandale Sarkozy-Kadhafi. Une « entreprise visant à influencer les déclarations d’un témoin et à tromper voire décrédibiliser publiquement les magistrats instructeurs en charge d’une affaire d’une particulière sensibilité », d'après les juges d'instruction.
Choix éditoriaux "incompréhensibles" qui mettent à mal la crédibilité du journal dans l'affaire Takieddine, dialogue inexistant avec le directeur de la publication Hervé Gattegno, chiffres "pourris" et ambiance "pire que délétère" : à Paris Match, rien ne va plus. Récit.
La rétractation de Ziad Takieddine dans l’affaire libyenne n’était pas sincère. De nouveaux documents judiciaires consultés par Mediapart démontrent l'ampleur de la manipulation au profit de Nicolas Sarkozy. Son rôle est au cœur de l'enquête. Comme celui de « Mimi » Marchand, qui a expliqué aux enquêteurs sa mission : « Tuer Mediapart. »
Les deux journaux dirigés par Hervé Gattegno traversent une crise éditoriale et sociale sans précédent, accentuée par les révélations sur la manipulation de la rétractation de Ziad Takieddine dans l’affaire libyenne. Révélations sur deux rédactions à bout de souffle.