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Face à la remontée du chômage, le gouvernement veut encore accélérer sa politique de l’emploi à tout prix, sans se préoccuper des conséquences sociales à moyen et long terme.
La nouvelle réforme de l’assurance-chômage entre en vigueur ce 1er février. Elle ampute de 25 % la durée d’indemnisation. Après s’être attaqué aux fondations du système, l’exécutif a réduit l’accès et le montant des allocations avant de s’en prendre à leur durée. Retour sur six années de destruction des droits.
Selon le bilan de l’Unédic, enfin rendu public, les coupes dans les droits des demandeurs d’emploi ont abouti à une baisse moyenne de 16 % des allocations versées, et à un recul jamais atteint du nombre de chômeurs indemnisés. Et la prochaine réforme aggravera la situation.
Le projet de loi ouvrant la voie à une nouvelle réforme de l’assurance-chômage a été adopté mardi par l’Assemblée nationale. Le gouvernement s’apprête à durcir encore les règles, sans avoir démontré l’utilité de son projet ni même présenté les effets de sa première réforme.
Depuis le début de l’année, la baisse de 48 % des chômeurs de catégorie A, sur laquelle le gouvernement se répand, s’explique par un simple changement de classification de Pôle emploi.
L’exécutif avance ses pions sur la nouvelle réforme de l’assurance-chômage, censée répondre « à l’urgence » de la pénurie de main-d’œuvre en s’attaquant, à nouveau, aux allocations. Le dialogue social semble mal engagé et une réforme, annoncée par Emmanuel Macron et attendue par le Medef, pourrait s’imposer.
Face aux pénuries de main-d’œuvre qui exaspèrent patrons et gouvernement, Pôle emploi prépare un plan de rentrée baptisé « Tensions 2022 ». L’objectif est de repérer tous les profils « employables » pour satisfaire, au plus vite, les besoins en recrutement.
Les défenseurs d’une réforme tâchent de la présenter sous un jour favorable, c’est de bonne guerre. Mais cela impose parfois de la présenter sous un jour peu sincère. C’est un euphémisme en ce qui concerne la réforme de l’assurance chômage entrée en vigueur le 1er octobre 2021. Parfois, à force de multiplier les argumentaires, certains finissent pourtant par trahir les véritables intentions de la réforme, parfois moins louables que les déclarations d’intention. C’est, ce me semble, ce que Pierre Cahuc vient de faire dans une tribune publiée le 11 octobre dans le journal Les Échos.
Un tiers des chômeurs ne touchent rien. En ajoutant ceux qui touchent une faible indemnité, 40 % ne reçoivent pas plus de 500 euros par mois et les deux tiers moins que le Smic.