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"Pour avoir publié sur Internet un avis négatif à propos d'un hôtel, un couple de Britanniques a dû payer 100 livres supplémentaires par rapport au prix de sa chambre (soit environ 125 euros). Une pratique qui a suscité un vent de critiques, forçant les responsables de l’établissement à faire machine-arrière."
"Profitant de la jurisprudence Bettencourt, Serge Dassault a assigné Mediapart pour qu'il cesse de diffuser des enregistrements dans lesquels le sénateur paraît avouer un système de corruption à Corbeil-Essonnes. Mais le précédent Bettencourt a aussi rappelé à quel point la censure judiciaire était devenue impossible avec Internet.
"Appliquant la décision judiciaire du 4 juillet dernier, Mediapart a censuré cette semaine ses 72 articles qui exploitaient les enregistrements sonores clandestins réalisés au domicile de Liliane Bettencourt, qui révélaient de possibles abus de faiblesse contre la milliardaire. Mais les articles sont largement diffusés ailleurs, y compris sur les sites d'autres médias.
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Dès le jour-même de l'annonce de la censure à venir, un mouvement de solidarité s'était créé pour assurer une visibilité continue aux articles censurés. BitTorrent a été mis au service pour la diffusion des archives de Mediapart, mais surtout la presse elle-même s'est mue en rébellion, comme le souligne Arrêt sur Images, qui a lui-même mis en ligne l'intégralité des articles supprimés. Rue89 a choisi de diffuser les articles, tout comme Reporters sans Frontières, à travers son site WeFightCensorship, qui n'aura jamais été aussi bien nommé. L'Express, Libération, Marianne et Le Nouvel Observateur pourraient suivre le mouvement. Entre autres miroirs, Reflets.info propose aussi une archive intégrale. S'il veut toujours censurer, Patrice de Maistre devra exercer une action contre chacun d'entre eux, et risquer de rendre plus populaire encore ce qu'il veut taire."
"La cour d’appel de Versailles, on le sait, a jugé illégale la publication, par Mediapart et Le Point, d’enregistrements réalisés au domicile de Liliane Bettencourt, à son insu. Le 15 juillet, l’ex-gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, Patrice de Maistre, a signifié à Mediapart et au Point l’arrêt de la cour d’appel de Versailles, le rendant ainsi exécutoire dans un délai de huit jours.
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Dès le jugement prononcé par la cour d’appel de Versailles, Rue89 s’est proposé de donner asile au dossier Bettencourt de Mediapart, par solidarité avec nos confrères, mais aussi pour protester contre une décision judiciaire qui menace la liberté d’informer et qui, selon nous, contrevient à la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme. Comme 34 autres titres de presse et une douzaine d’associations, nous avons par la suite signé l’appel « Nous avons le droit de savoir ». Et nous avons décidé, avec d’autres (Arrêt sur images, Reporters sans frontières...), de republier ces documents."
"Mediapart a dû céder. Lundi soir, le site d'information devait supprimer l'accès à quelque 70 contenus (articles, sons ou vidéos) comprenant des citations des enregistrements réalisés clandestinement par le majordome de Liliane Bettencourt, suivant une décision rendue le 4 juillet par la cour d'appel de Versailles (Yvelines).
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Mais d'autres sites ont mis en ligne, lundi, les documents concernés. C'est notamment le cas de Rue89 ou de Reporters sans frontières (RSF) via la plateforme Wefightcensorship. Ces deux organes font partie des dizaines de médias et d'associations qui ont lancé un appel pour défendre la liberté d'informer. Lundi à 18 heures, cet appel avait recueilli plus de 48 000 signatures."
"Censurés, les articles de Mediapart sur l'affaire Bettencourt trouvent une nouvelle vie dans une multitude de copies circulant sur Internet, et notamment sur le réseau P2P BitTorrent, grâce à leur mise à disposition (illégale mais légitime ?) sur The Pirate Bay. Une illustration flagrante de l'effet Streisand, qui ne résout cependant pas toutes les difficultés posées par la décision de la cour d'appel de Versailles."
"Le site Mediapart a été condamné par la Cour d'appel de Versailles à supprimer toutes traces des enregistrements réalisés secrètement par le majordome de Liliane Bettencourt, qu'il avait publiés. Y compris les retranscriptions écrites."
"La station hertzienne militaire de Pierre sur Haute est au coeur d’une polémique suite à un article probablement un peu trop bien documentée publié sur Wikipedia. La DCRI (Direction Centrale du Renseignement Interieur) n’a manifestement pas trop apprécié que l’on cause des petits dessous des communications militaires.
La page créée en 2009 et qui n’avait pas été éditée depuis juillet 2012, a attitré l’attention du renseignement Intérieur en avril 2013, le 4 avril pour être plus précis."
"L’Encyclopédie de Diderot et D’Alembert avait en son temps souffert de menaces de censure et de plusieurs interdictions de paraître effectives. Ce genre de procédé n’a pas complètement disparu : un contributeur bénévole de la Wikipédia francophone a été contraint de supprimer un article dont le contenu déplaisait à la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI)."
"Si elle voulait agir dans la discrétion, elle s’est plantée. La DCRI, la Direction centrale des renseignements intérieurs, est même en train de se payer un bad buzz sur Internet, accusée d'employer des méthodes un peu trop musclées par Wikipedia. Ce samedi, la fondation Wikipedia Wikimedia France publie en effet sur son blog un communiqué pour «signifier sa totale incompréhension et sa stupeur face aux agissements dont a été victime un administrateur de Wikipédia de la part d’agents de la Direction Centrale du Renseignement Intérieur (DCRI), ce jeudi 4 avril 2013.»"