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Depuis plusieurs semaines, l’application TousAntiCovid a une nouvelle fonctionnalité: le stockage des certificats de vaccination.
Cette application qui avait promis, craché, juré qu’elle ne contiendrait pas de données personnelles vient donc de revenir très discrètement sur ses promesses.
Après l'application pour smartphone, StopCovid s'apprête à se décliner sur des objets connectés. Un prototype fonctionnel d'un protocole de transmission est attendu pour juillet.
Un chercheur a montré que le fonctionnement technique de StopCovid n'était pas similaire à ce qui était annoncé par le gouvernement, ce qui est écrit dans le décret d'application et même ce qui a été validé par la Cnil.
Un chercheur a découvert que l’application collectait les identifiants de toutes les personnes croisées par un utilisateur, pas seulement celles croisées à moins d’un mètre pendant quinze minutes.
Loin de se limiter au recensement des contacts « à moins d’un mètre pendant au moins quinze minutes », l’application mise en place par le gouvernement collecte, et transfère le cas échéant au serveur central, les identifiants de toutes les personnes qui se sont « croisées » via l’appli. De près ou de loin.
L’association anticorruption pointe l’absence d’appel d’offres pour la maintenance de l’application, alors que son coût dépassera les 200 000 euros par mois.
En installant StopCovid sur Android, un accès à la géolocalisation du smartphone par GPS est nécessaire. Une erreur, alors que l'application n'est censée marcher qu'en Bluetooth ? En fait, cette situation est causée par les choix techniques de la France en matière de traçage des contacts et des restrictions imposées par Google sur son OS mobile.
L’application de lutte contre le Covid-19 a été développée gratuitement par des chercheurs et partenaires privés. Toutefois, depuis son lancement mardi 2 juin, sa maintenance et son hébergement sont bel et bien facturés, entre 200 000 et 300 000 euros par mois.
Le Parti Pirate s’oppose fermement à l’utilisation de cette application et exprime ses craintes concernant l’exploitation des données personnelles et la protection de la vie privée de toutes personnes qui y auront recours dans notre pays.
Editorial. L’incapacité des Européens à s’entendre sur un système commun d’identification des personnes côtoyées par les malades et l’entrée en scène des Gafam risquent d’aboutir à des résultats désastreux.
Le gouvernement s'est félicité le 12 mai du coup d'envoi de la publication du code source de StopCovid. Mais selon l'avis des spécialistes, ce qui a été partagé est pour l'instant une coquille vide. Mais surtout, une controverse est en train d'apparaître sur l'accès à l'intégralité du programme.
Le Premier Ministre a annoncé mardi dernier que l’application StopCovid, encore en développement, ferait l’objet d’un débat ultérieur. La ligne et la méthode sont claires :
À l’heure où toutes les puissances de la planète se mettent à réfléchir à des solutions de traçage de contact (contact tracing), les GAFAM sautent sur l’occasion et Apple et Google proposent leur propre protocole.
On peut donc se poser quelques minutes et regarder, analyser, chercher, et trouver les avantages et les inconvénients de ce protocole par rapport à ses deux grands concurrents, NTC et DP-3T, qui sont similaires.
Commençons par résumer le fonctionnement de ce protocole. Je me base sur les documents publiés sur le site de la grande pomme. Comme ses concurrents, il utilise le Bluetooth ainsi qu’un serveur dont le rôle est de recevoir les signalements de personnes infecté·es, et de communiquer aux utilisateurices de l’application les listes des personnes infectées par SARS-Cov2 qu’elles auraient pu croiser.
En intégrant le débat sur le projet d'application StopCovid à celui, général, sur le déconfinement, l'exécutif est accusé de passer en force. Une situation dénoncée à gauche comme au sein même de la majorité, où les réticences contre cette application sont fortes.
Depuis des semaines, je regarde geeks et codeurs s’empoigner sur l’affaire — à la recherche d’un peu de bluetooth dans le grand Bazar. Leur littérature est foisonnante, contradictoire, vertigineuse, comme si, sans coup férir, toute notre vie d’Après passait en ce moment même dans une centrifugeuse, RobotMix de nos déplacements de demain, hâchoir-hacking de nos futurs incertains, entre peste et choléra, Covid et Corona, entre « crédit social » à la chinoise et « capitalisme de surveillance » à la GAFA.
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Dans Le Monde, une tribune revient sur l’application StopCOVID. Casilli (sociologue), Dehaye (mathématicien) et Soufron (avocat) écrivent : « Les pouvoirs publics, les entreprises et les chercheurs qui dans le courant des dernières semaines sont allés de l’avant avec cette proposition désastreuse, ressemblent à des apprentis sorciers qui manient des outils dont la puissance destructrice leur échappe. »
Nous reproduisons, avec l’accord de leurs auteurs, la tribune parue aujourd’hui dans le quotidien Le Monde concernant l’application StopCovid, écrite par Antonio Casilli, Paul-Olivier Dehaye, Jean-Baptiste Soufron, et signée par UGICT-CGT et La Quadrature du Net. Le débat au parlement se déroulera le 28 avril et nous vous invitons à contacter votre député⋅e pour lui faire part de votre opposition au projet et de lui demander de voter contre.