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À chaque candidat du Rassemblement national épinglé pour des publications racistes ou antisémites, le parti d’extrême droite se félicite de réagir fermement. Mais il semble plus soucieux de contrôler la diffusion des idées de ses troupes, que les idées elles-mêmes.
Le parti d’Éric Zemmour, à la peine en ce début de campagne pour les élections européennes, a désigné deux adversaires lors de son premier meeting à Paris : les musulmans, cibles d’attaques violentes et débridées, et Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne.
Pierre Gentillet, avocat et ancien responsable des jeunes UMP, est abonné aux plateaux de CNews. Le 2 mars, il y a tempêté contre le "changement démographique en Europe" (comprendre : le "grand remplacement") en prenant pour preuve les patronymes à consonance étrangère de trois responsables politiques britanniques.
La théorie du « grand remplacement » appréciée par une partie de l’extrême droite en France est qualifiée par l’ONU de raciste, délirante et d’incitation à la violence.
Magda Boutros a suivi de près la plainte contre la police des jeunes du 12e dans le cadre de ses recherches. En partant de cette affaire, la sociologue spécialiste de la police et des discriminations revient sur le racisme systémique en France.
A la suite des révélations de l’émission de France 2 «Complément d’enquête» diffusée ce jeudi soir, «Libération» peut également confirmer que le président du Rassemblement national exprimait, sous pseudonyme et jusqu’en 2017, des messages difficilement assumables aujourd’hui.
Plutôt que d'exposer frontalement des idées racistes ou antisémites, des utilisateurs TikTok disséminent ces dernières en utilisant des images générées par intelligence artificielle.
De Renaud Camus à Éric Zemmour en passant par « les deux Michel » (Onfray et Houellebecq), l’écrivain Alain Roy démonte les discours qui ont banalisé un imaginaire décliniste et islamophobe. Il montre leur absence de cohérence interne et la dangerosité de leurs implications.
Dans un entretien accordé à France 5, le 6 septembre, Nicolas Sarkozy a affirmé que les populations africaines sont responsable de la crise climatique en cours. Des propos qui ont indigné de nombreux scientifiques.
En plus de nier les violences policières et le racisme systémique, le préfet de police de Paris assure désormais « qu’il n’ y a pas de racisme dans la police ». Les faits démentent clairement cette affirmation.
L’ONU a demandé aux autorités françaises de veiller à ce que la police « respecte toujours les principes de légalité, de nécessité, de proportionnalité, de non-discrimination, de précaution et de responsabilité ».
Propos racistes contre Assa Traoré, Taha Bouhafs ou des exilés. Moqueries envers Jérôme Rodrigues. Soutien aux policiers qui ont tabassé le producteur Michel. Sur le groupe Facebook TN Rabiot, qui réunit des milliers de policiers, rien n’a changé.
De sa formation d’adjoint de sécurité à son affectation dans un commissariat parisien, le journaliste Valentin Gendrot a, deux ans durant, infiltré la police. Dans son livre, Flic. Un journaliste a infiltré la police, il décrit la violence, le racisme quasi quotidien de certains policiers et l’absurdité des missions répondant à la politique du chiffre.
Comme le rapporte The Guardian, un ancien agent du FBI a révélé dans un rapport des liens entre des policiers et des activités militantes racistes dans plus d'une douzaine d’Etats américains.
Gardienne de la paix publique, la police dit la vérité d’un État. Quand le racisme la gangrène, c’est que le pouvoir, ses sommets et ses élites, sont eux-mêmes malades, gagnés par une haine sourde de la démocratie, du peuple, de l’égalité. Le constat vaut pour la France, pas seulement pour les États-Unis.
Nicolas a récemment quitté la police. Il venait de commencer sa carrière dans une unité de la gare du Nord, à Paris. Entre références à Hitler et ultravirilisme, il raconte un quotidien marqué par l’ennui, les magouilles et la violence. Et comment la sensation de devenir « agressif et raciste » l’a fait renoncer au métier.
En décembre dernier, un policier dénonçait ses collègues après avoir découvert qu’ils échangeaient des messages racistes, antisémites, sexistes et homophobes dans un groupe WhatsApp privé. Cinq mois plus tard, ils sont toujours en poste, en attendant leur passage en conseil de discipline.
Dans un groupe Facebook privé, réservé aux forces de l’ordre et qui compte plus de 8.000 membres, des policiers surtout et quelques gendarmes postent de nombreux montages, messages et commentaires racistes et sexistes.
"Le blocage administratif des sites racistes et antisémites, envisagé un temps par Christiane Taubira, ne sera pas au programme du projet de loi numérique d’Axelle Lemaire. La secrétaire d’État au Numérique, qui devrait dévoiler son texte avant la fin du mois, nous a confié ne pas être favorable à un tel dispositif."
"Le gouvernement a-t-il l'intention de menacer de blocage tous les sites internet qui hébergent des contenus publiés par les internautes, qui n'ont pas de représentants légaux en France ? La question se pose à la lecture du plan anti-racisme dévoilé par Manuel Valls."