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Cécile Coudriou présidente d'Amnesty international France pour la remise d'un rapport sur la répression judiciaire des manifestants pacifiques en France
Entretien avec Dominique Rousseau, constitutionnaliste, professeur à l'école de droit de la Sorbonne Paris 1.
D’innombrables arrestations, des milliers de blessés, et des centaines de personnes traumatisées parmi les manifestants : la violence de la répression policière affecte les corps et les esprits. Ceux qui ne sont pas atteints dans leur chair souffrent aussi, tétanisés par la peur, et voient leur existence bouleversée par les cauchemars ou la paranoïa.
Dans une autre vie, il était haut fonctionnaire, et a déjà dû gérer des manifestations. Depuis le mouvement des Gilets jaunes, il manifeste et filme les cortèges pour sa chaîne YouTube. Et ce jeudi 9 janvier, Laurent Bigot dit avoir assisté à un summum de violence policière lors de la manifestation contre la réforme des retraites à Paris. Il raconte à ASI.
En marge d’une arrestation controversée d’Éric Drouet, figure du mouvement des Gilets jaunes, début janvier 2019, une quarante de personnes avaient été empêchées de manifester. Le Défenseur des droits dénonce des atteintes à la liberté.
Dans une décision du Défenseur des Droits, rendue publique hier, énième illustration du recul (préoccupant) des libertés (fondamentales): les « contrôles d'identité déportés », véritables « interpellations déguisées ». Cas d'école.
« Ce soir les titres des médias auraient pu être : "Démonstration de force : gilets jaunes et mouvement climat s’unissent dans la rue". » Mais les forces de l’ordre en ont décidé autrement. C’est l’amer constat tiré par Maxime Combes, militant d’Attac, qui participait à la marche pour le climat et la justice sociale à Paris le 21 septembre. L’une des membres de l’équipe de Basta !, auteure des photos, a également été interpellée et fouillée alors qu’elle fuyait les gaz lacrymogènes.
Samedi, les "gilets jaunes" étaient dix fois moins nombreux qu'il y a un an, selon le ministère de l'Intérieur. À Paris, des affrontements ont entraîné l'annulation d'une manifestation au départ de la place d'Italie.
Le Syndicat national des journalistes rapporte qu’au moins vingt-cinq personnes ont été blessées lors de la manifestation du 5 décembre contre la réforme des retraites.
Selon les informations du « Figaro », un groupe de travail se pencherait sur une modification du droit de manifester inscrit dans la Déclaration des droits de l'homme.
Vendredi 2 novembre, jour de rassemblement mensuel de l’association « Nous voulons des coquelicots », Katia, infirmière à Reims, a peint quelques coquelicots à la peinture à l’eau sur les marches de la mairie.
Le Sénat a adopté mardi, en réponse au phénomène des «black blocs», une proposition de loi de droite visant à «prévenir et sanctionner les violences lors des manifestations», dénoncée à gauche comme attentatoire aux libertés.
"Après trois jours en centre de rétention sous le coup d’une mesure d’expulsion pour avoir participé à une manifestation en soutien au migrants à Calais, trois étudiantes italiennes ont finalement été relâchées. Sur fond d’état d’urgence, l’exécutif fragilise le pouvoir des juges afin de mettre la pression sur des manifestants étrangers, y compris Européens. « Ce cas illustre bien la manière dont l’autorité administrative fait fi des décisions judiciaires voire contourne la justice pour appliquer sa propre répression », explique l’universitaire Vanessa Codaccioni."
"Plus de 80 actions dans une soixantaine de villes espagnoles ont eu lieu ces derniers jours contre la loi « de sécurité citoyenne », aussi appelée « loi bâillon », entrée en vigueur mercredi 1er juillet. Des militants de Greenpeace ont déployé une bannière géante au-dessus du Congrès des députés et bâillonnés les statues de lions qui en gardent l’accès. Des activistes des Femen ont escaladé la fontaine de la Place de Cibeles, face à la mairie de Madrid. Et des milliers de personnes ont protesté, malgré la canicule, dans plusieurs villes, en promettant de ne pas abandonner le combat contre une loi qui entrave, selon eux, le droit de manifester."
"C’est une loi qui ne cache même pas son caractère anti-démocratique, digne d’une dictature. Elle n’est pas promulguée ce 1er juillet dans une République bananière, mais au cœur de l’Europe, en Espagne. Le gouvernement Rajoy l’a voté en décembre dernier, et à partir de demain manifester devant un bâtiment officiel sera passible d’une amende, comme se réunir publiquement, et bien d’autre choses encore.
[...]
L’Europe, qui ferme la porte à la Grèce et la punit d’organiser un référendum, qui place un ex premier ministre luxembourgeois — ayant organisé l’évasion fiscale des plus grandes multinationales — à la tête de la Commission européenne, qui laisse un gouvernement en Espagne faire voter une loi digne de la dictature de Franco, devrait donc être défendue ?
Il va falloir expliquer ça plus clairement. Parce que là, ça devient de plus en plus difficile."