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Les compagnies aériennes comptent sur un carburant « vert » pour cesser de polluer. Mais le principal type de carburant possible, produit à partir d’hydrogène, nécessitera beaucoup, beaucoup d’électricité. L’équivalent d’au moins 15 réacteurs nucléaires rien que pour les vols au départ de la France.
À l’heure de la planification écologique, le ministère de la transition écologique s’apprête à autoriser un nouveau transporteur aérien à effectuer des vols intérieurs déjà couverts par d’autres opérateurs. Pis, cette compagnie bretonne est financée à 60 % par des aides publiques.
Politiques et entreprises de l’aéronautique le promettent : c’est sûr, l’avion sera totalement vert et décarboné d’ici 25 ans ! L'engagement fait rêver, répété à l'envi dans les médias à l'occasion de la réouverture du salon aéronautique du Bourget. Nous aimerons pouvoir voyager à l’autre bout du monde sans avoir honte des milliers de litres de kérosène déversés. Mais rares sont les fois où les décideurs du secteur de l’aérien et les dirigeants politiques nous expliquent dans le détail comment concrètement ils comptent y arriver. N'est-ce pas Guillaume Faury lui-même, patron d'Airbus, qui affirmait récemment dans la matinale de France Inter : "On va réussir à décarboner l'aviation, c'est évident !"
En visite chez le fabricant de moteurs Safran ce vendredi 16 juin dans les Yvelines, le chef de l’Etat a annoncé les contours de son plan pour accompagner la filière afin «d’inventer l’avion vert».
Déconnage imminent. Alors que s’ouvre le Salon international de l’aéronautique la semaine prochaine au Bourget (Seine-Saint-Denis), Airbus prévoit un doublement de la flotte mondiale d’ici à 2042. Un scénario que semble approuver la Commission européenne, proposant de considérer l’aviation comme une activité «durable».
La France n’a pas respecté ses objectifs climat et énergie en 2022. Les associations écologistes réclament des mesures fortes. Le gouvernement, lui, reste flou sur la méthode qu’il compte employer.
À l’occasion des départs en vacances estivaux pour de nombreux Français et Françaises, le prix des billets de train reste malheureusement très supérieur à celui des billets d’avion, à trajet égal. C’est ce que dénonce un nouveau rapport de Greenpeace Europe centrale et de l’Est qui analyse, dans le détail, le fossé entre les prix des billets d’avion, mode de transport extrêmement polluant, et ceux des billets de train, dont l’impact sur le climat est pourtant jusqu’à 100 fois moins important.
En France, prendre le train coûte en moyenne 2,6 fois plus cher que l’avion. Dans un rapport publié le 20 juillet, Greenpeace Europe centrale et de l’Est réalise une analyse comparant le prix du train et celui de l’avion dans toute l’Europe. Sur le continent, le train est en moyenne deux fois plus cher. Pour certains trajets, le fossé se creuse encore davantage : un Barcelone-Londres coûte jusqu’à trente fois plus cher par le réseau ferroviaire.
Parfois, on a l’impression de marcher sur la tête. Les effets du dérèglement climatique se font sentir par chacun d’entre nous et hormis quelques climatosceptiques invétérés, tout le monde — et notamment la communauté scientifique — s’accorde sur le fait d’attribuer le réchauffement aux activités humaines émettrices de gaz à effet de serre. Parmi celles-ci, l’une des plus polluantes est l’avion. Alors que seulement 1% de la population humaine utilise ce mode de transport, il est responsable de plus de la moitié des émissions de CO2 dans l’atmosphère dues aux déplacements. Or l’aviation connaît la croissance la plus rapide en Europe. Le trafic aérien est en train de revenir aux niveaux d’avant la pandémie, de les dépasser même.
Si l’aérien ne représente que 2,5 % des émissions de CO₂ globales, la moitié des émissions du secteur est générée par seulement 1 % de la population mondiale. Mais avant d’envisager des mesures radicales, il est urgent de faire évoluer notre façon de prendre l’avion.
Avion vert: l’État va mettre 300 millions d’euros par an pour aider la filière, assure le président
Emmanuel Macron a annoncé ce vendredi 16 juin 2023 un plan de soutien au développement de l’avion « zéro émission » doté de plusieurs centaines de millions d’aides et d’investissements, dont l’installation d’une usine de biocarburants à Lacq dans les Pyrénées-Atlantiques.
Le président de la République a annoncé, vendredi, une salve d’investissements pour produire le successeur de l’A320 et créer une filière française de biocarburants.
La grande foire de l’aviation tient, jusqu’au dimanche 25 juin, ses quartiers au Bourget. Annonces de ventes record, dénonciation de l’« aviationbashing », du « nouveau suicide français », présentation du nouveau SUV Renault (oui, au Salon international de l’aéronautique et de l’espace) ou appel à la création d’un avion du futur « plus sobre », le Salon oscille entre « business as usual » et prise de conscience plus ou moins sincère qu’un changement s’impose dans ce secteur.
Promesses en l’air ? Le salon international de l’aéronautique qui se tient toute la semaine au Bourget (Seine-Saint-Denis) vante un panel de solutions technologiques pour atteindre la neutralité carbone de l’aviation en 2050. Dans les allées, mêmes certain·es professionnel·les sont sceptiques.
Au terme d’une consultation publique, le gouvernement s’apprête à publier le décret d’application de l’article 145 de la loi Climat et résilience interdisant les vols intérieurs quand le train assure la liaison en moins de 2h30. La volonté de minimiser la portée de la demande initiale de la Convention citoyenne est toujours présente. Ainsi le gouvernement a trouvé le moyen de “sauver” les lignes à destination de Roissy et Lyon, malgré l’opposition de la Commission européenne à une dérogation pour les vols assurant des correspondances. Voici comment !
Non, les lignes aériennes intérieures ne sont toujours pas interdites, même quand il existe une courte alternative en train. Le décret publié le 23 mai contient tant de dérogations qu’il en devient inutile.
« Un signal majeur », « un symbole fort », « une première mondiale ». Le ministre délégué aux transports, Clément Beaune, n’a pas manqué de superlatifs pour se féliciter, mardi 23 mai, de l’entrée en vigueur de l’interdiction des lignes aériennes courtes à l’intérieur de la France. Mais derrière la communication, la mesure aura, en réalité, des conséquences limitées en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Loin des ambitions initiales.
Prendre le train plutôt que l’avion, c’est une bonne manière de réduire sa contribution aux émissions des gaz à effet de serre. Surtout quand le gain de temps procuré par l’avion n’est pas significatif par rapport au rail. La suppression des trajets courts en avion a donc été inscrite dans la loi. Mais le décret d’application vide méthodiquement le texte de toute portée réelle.
La Commission européenne a validé la mesure française de supprimer certains vols en avion à l’intérieur du pays, lorsque le même trajet est réalisable en moins de deux heures trente de train. La décision a été publiée le 1er décembre au Journal officiel de l’Union européenne. Toutefois, le projet de décret doit encore faire l’objet d’une consultation du public, avant d’être soumis à l’examen du Conseil d’État.
En dépit d'un impact limité sur le trafic aérien français, la suppression des lignes intérieures en cas d'alternative de moins de 2h30 dans le cadre de la loi Climat a pris une dimension symbolique. Et dans ce combat de fond sur la place de l'avion dans le ciel domestique français, aéroports et compagnies pourraient marquer un point important dans les prochains jours.