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« Avec sa politique actuelle en matière de biocarburant, l’Europe navigue à vue et risque de ne pas atteindre sa destination. » Voici comment Nikolaos Milionis, l’un des auteurs du rapport de la Cour européenne des comptes (CCE) sur les biocarburants durables dans les transports, a résumé celui-ci. Publié le mercredi 13 décembre, le rapport souligne les obstacles qui entravent le déploiement de cette biomasse dans l’Union européenne. Bien que les 27 aient alloué, entre 2014 et 2020, 430 millions d’euros au développement des biocarburants, ils ne pesaient que très peu des carburants utilisés dans les transports en Europe en 2021.
Sur le site de l’ancienne centrale à charbon de Gardanne, dans les Bouches-du-Rhône, la société Hy2gen veut fabriquer des biocarburants pour avions et bateaux à partir de bois des forêts alentours. Pour les écologistes, ce type de production est incompatible avec les enjeux de réchauffement climatique et de préservation des forêts.
Les biocarburants, aussi appelés agrocarburants, sont des substituts aux carburants fossiles (essence ou gazole) auxquels ils sont incorporés. Tous les carburants liquides distribués en France en contiennent aujourd’hui. Ils sont produits à partir de végétaux ou dans une moindre mesure, de graisses animales ou d’huiles usées. Les biocarburants conventionnels (ou de première génération) sont produits à partir de matières premières destinées à la consommation alimentaire avec laquelle ils entrent en concurrence; c’est pourquoi la prochaine génération de biocarburants, dits avancés, est développée à partir de biomasse non destinée à l’alimentation humaine.
Un tweet moqueur du ministre délégué aux transports a relancé le débat autour des perspectives des carburants issus d’huiles de colza, de cannes à sucre ou de résidus de bois.
Le premier vol long-courrier avec de l’huile de cuisson usagée vient d’être réalisé en France. Mais l’usage de ce biocarburant ne peut pas réduire vraiment les émissions de gaz à effet de serre du secteur aérien, et pourrait même avoir un effet négatif sur la déforestation.
Alors que l'urgence climatique devrait imposer une sortie rapide des carburants fossiles, la perspective de produire des carburants durables à partir d'algues fait rêver les chercheurs depuis des décennies. Le centre de recherche du CEA Cadarache nous a ouvert les portes de ses laboratoires consacrés aux microalgues. L’occasion de revenir sur les promesses et les limites des biocarburants.
Selon un document obtenu par Mediapart, la direction générale des douanes et droits indirects a rédigé une note qui maintient l’exonération fiscale pour un sous-produit de l’huile de palme, malgré la suppression du principe de cet avantage par les parlementaires l’année dernière. Total est le premier intéressé.
Au moins 14% du carburant destiné au transport devra provenir de sources renouvelables d’ici 2030
La raffinerie de Total, dans les Bouches-du-Rhône, se prépare à produire du « biocarburant ». Problème : elle fonctionnera à base d’huile de palme, qui est une cause majeure de déforestation et d’émissions de gaz à effet de serre dans les pays tropicaux.
"L’Union européenne a t-elle fait fausse route en promouvant la consommation d’agrocarburants issus de cultures alimentaires ? La directive européenne sur les énergies renouvelables impose que 10 % de l’énergie utilisée dans les transports à l’échelle du continent soit produite à partir de sources renouvelables d’ici 2020. Ces énergies renouvelables sont quasi-exclusivement des agrocarburants de première génération, c’est-à-dire à base de matières premières agricoles (soja, colza, tournesol, huile de palme, maïs, blé...), ajoutés aux carburants traditionnels.
Ces objectifs apparemment louables pourraient provoquer l’effet inverse et augmenter les émissions de gaz à effet de serre, selon une étude réalisée par le cabinet de conseil Ecofys pour la Commission européenne. « Le biodiesel issu d’huile de palme émet trois fois plus (que le diesel, ndlr) et l’huile de soja autour de deux fois plus, lorsque les effets des cultures sur l’usage des terres sont pris en compte », rapporte The Guardian qui a pu consulter l’étude."
"L’industrie des biocarburants pourrait créer plusieurs centaines de milliers d’emplois à travers l’Europe, tout en permettant de réduire de près de 37 millions de tonnes la consommation de pétrole d’ici 2030, selon une récente étude du Conseil international des transports propres (ICCT), un institut de recherche international spécialisé dans les questions de transport. C’est une bonne nouvelle, alors que les institutions européennes discutent de leur avenir. A condition que les bonnes décisions soient prises…"
"Maintes fois critiqués pour avoir provoqué la destruction de fôrets en Amazonie et en Indonésie, les biocarburants sont à nouveau pointés du doigt par une ONG, cette fois-ci en Sierra Leone."
"Comment favoriser l'usage de biocarburants vraiment "verts" en Europe ? Mercredi 17 avril, la député européenne Corinne Lepage, rapporteur de cet épineux dossier devant le Parlement européen, a présenté une proposition visant à modifier en ce sens la directive européenne sur les énergies renouvelables.
Elle propose ainsi d'intégrer la totalité des émissions de gaz à effet de serre provoquées par les cultures nécessaires à la production de différents biocarburants dans la lutte contre le changement climatique en Europe – ce qui n'était pas le cas jusqu'à présent – sans pour autant pénaliser l'activité économique de cette industrie prometteuse longtemps présentée comme une alternative au pétrole dans les transports."
"Paris, le 17 avril 2013 - En cette journée internationale des luttes paysannes, Oxfam France et les Amis de la Terre Europe dénoncent les financements des banques françaises aux producteurs d’agrocarburants qui mènent à des processus de déforestation et d’accaparement des terres et mettent en danger la sécurité alimentaire."
"La Commission européenne a proposé mercredi 17 octobre une nette réorientation de sa politique de biocarburants censée en réduire l'impact négatif sur l'alimentation, mais critiquée tant par l'industrie, qui se dit menacée, que par les ONG, qui la jugent trop peu ambitieuse."
"L'Union européenne prend définitivement ses distances avec les biocarburants. Mercredi 17 octobre, la Commission a dévoilé un projet de directive plafonnant la part des carburants d'origine végétale dits de première génération, c'est-à-dire produits à base de cultures alimentaires, telles que le blé, le maïs, les betteraves, la palme ou encore le colza. Ces carburants, biodiesel et bioéthanol, qui représentent aujourd'hui 4,5% de la consommation d'énergie du secteur des transports dans l'Union, ne devront ainsi pas dépasser le seuil des 5% d'ici 2020."
"Bruxelles a décidé de revoir sa politique en matière d'agrocarburants. La Commission européenne en a dévoilé les grandes lignes, mercredi 17 octobre. La mesure la plus symbolique du projet de directive est une limitation à 5 % du poids des biocarburants de première génération, fabriqués à base de colza, betteraves, tournesol ou maïs, dans les transports en 2020."