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Dans son discours de politique générale, en janvier, le premier ministre Gabriel Attal réaffirmait le revirement majeur opéré en faveur de l’atome depuis la fermeture de la centrale de Fessenheim sous le premier quinquennat d’Emmanuel Macron.
L’écologie du futur sera-t-elle « sentientiste », c’est-à-dire pleinement alignée sur la cause animale ? C’est en tout cas ce que plaide le militant écologiste et antispéciste Jean-Marc Gancille dans son ouvrage Comment l’humanité se viande. Le véritable impact de l’alimentation (éd. Rue de l’Échiquier) paru le 1er mars. Entretien.
Le gouvernement s’est réjoui d’une baisse de nos émissions de CO2. Las, celle qui touche le secteur des transports, très polluant, est toujours loin d’être suffisante.
Félicien Creuchet est communicant engagé, membre du collectif Pour un réveil écologique. Dans une tribune à Vert, il incite les professionnel·les de la communication à exiger le droit de refuser de travailler pour des clients climaticides, un véritable organe de régulation publicitaire public et la mise en place de chartes d’éthique au sein des services de communication.
Trois ans à peine après avoir annoncé leur conversion, les fonds durables sont en train d’abandonner toute référence aux critères environnementaux et sociaux. Certains ont même décidé de fermer. Motif ? Ils ne rapportent pas assez et sont devenus des repoussoirs pour les clients.
C’est l’un des plus grands paradoxes de notre époque, pour limiter le réchauffement climatique et décarboner nos économies, une nouvelle ruée minière d’une ampleur inédite a commencé. Pourtant l’industrie minière est l’une des industries les plus toxiques et les plus énergivores que l’on connaisse. Et son activité explose pour fournir entre autres les matières premières des technologies bas carbone : les batteries des voitures électriques, les métaux pour les smartphones, les ordinateurs…
En seulement 20 ans, les volumes de métaux extraits dans le monde ont doublé et dans les 20 années à venir, les entreprises minières veulent produire autant de métaux qu’on en a extraits au cours de toute l’histoire de l’humanité. Pour la journaliste Celia Izoard, “Continuer à faire croire, qu’il est possible de supprimer les émissions carbones en électrifiant le système énergétique mondial est un mensonge criminel”. Un mensonge criminel car extraire de la matière produit beaucoup plus de déchets que de ressources, des déchets qui forment des collines ou des vallées de matières toxiques et dangereuses qu’il faudra gérer pendant des siècles. Les mines demandent aussi des quantités colossales d’eau et d’énergie. Sans compter leurs impacts sur les écosystèmes et les droits humains. En bref, les mines détruisent bien plus de ressources qu’elles en produisent.
Dans son livre, La ruée minière au XXIème siècle, Celia Izoard enquête sur les réalités qui se cachent derrière le discours des communicants et des entreprises qui prône la « mine durable, verte et sociale » comme un outil de la transition vers les énergies décarbonées. L’essayiste montre à quel point, en tant que population, nous sommes embarqués dans un projet de transition qui repose entièrement sur l’extractivisme et nous mène dans le mur. Comment sortir de cette impasse ? Pour Celia Izoard, la seule solution viable aujourd’hui est de revoir nos modes de vie et de réduire nos besoins en énergie. “On ne peut miser sur les énergies renouvelables qu’en réduisant drastiquement la production et la consommation. Et cela nécessite des bouleversements majeurs que les élites du capitalisme mondialisé refusent de faire”. Que signifie extraire des métaux au XXIème siècle ? En quoi la mine verte et responsable est un mirage ? Et quels bouleversements majeurs faudrait-il opérer aujourd’hui pour sortir de l’extractivisme ? Réponses dans cet entretien de Paloma Moritz avec Celia Izoard.
Le « choc de simplification » dans la politique de rénovation énergétique, pour lequel ont œuvré les acteurs du BTP, est en réalité un immense recul. Retour sur les derniers mois d’un lobbying qui a vidé de sa substance une réforme ambitieuse.
Ils sont la nouvelle coqueluche du président Emmanuel Macron, qui les présente comme « la » solution de la transition énergétique : les SMR, ces mini-réacteurs qui doivent nous permettre de tripler la production nucléaire d’ici à 2050. Mais des voix s’élèvent, de plus en plus nombreuses : les résultats seraient loin des espoirs suscités. Dans le monde, de nombreux projets sont d’ores et déjà abandonnés.
Selon le rapport d’un ingénieur, expert auprès du Giec, que s’est procuré «Libération», les SMR, ces petits réacteurs nucléaires modulaires présentés comme plein d’avenir par la filière et vantés par le chef de l’Etat, ne résisteraient pas à l’analyse en termes de coûts, de risques et de technologies.
L'audition sénatoriale de James E. Hansen en 1988 marque la diffusion dans les sphères politique et médiatique de la question du changement climatique anthropique, jusqu'alors essentiellement discutée dans la sphère académique.
Le 23 juin 1988, le climatologue américain James E. Hansen est auditionné par la Commission sur l'énergie et les ressources naturelles du Sénat des États-Unis sur le réchauffement climatique, alors que le pays traverse une canicule historique.
On investit de plus en plus dans les énergies renouvelables. Mais ces chiffres masquent un soutien insuffisant et fort tardif. Les fossiles assurent toujours 81 % de l’énergie mondiale.
Le mouvement écologiste prévoit notamment de retourner à Sainte-Soline, où de violents affrontements avaient eu lieu l'an dernier.
Il y a une « probabilité élevée» que 2024 affiche à son tour des températures inégalées, alors que l’année écoulée vient conclure une décennie de chaleur record, poussant la planète « au bord du gouffre ».
Inspiré des Alcooliques anonymes, ce groupe de parole créé à Issy-les-Moulineaux en novembre 2022 accompagne les personnes vers la sobriété écologique mise à mal par la société de consommation. Reporterre a assisté à une séance.
Militants persécutés, normes environnementales piétinées... À l’aube du cinquième mandat de Vladimir Poutine à la tête de la Russie, l’écologie est victime de la guerre en Ukraine lancée par le chef du Kremlin.
Clément Sénéchal, expert des enjeux climatiques et ancien porte-parole chez Greenpeace, fustige le manque d’ambition des résultats de l’accord de la COP 28 à Dubaï.
Est-ce la lassitude issue de l'impression d'avoir déjà écrit la même chose 100 fois ? Est-ce l'impossibilité de faire vendre des journaux avec une information déprimante que nous ne voulons pas lire ? Ce jeudi 8 février 2024, l'observatoire européen Copernicus annonce en matinée que la planète a franchi, sur les douze mois de l'année 2023, le seuil des 1,5°C de réchauffement global. La mesure sort suffisamment tôt pour bénéficier d'un cycle complet d'information au sein des médias français : reprises par les chaînes d'information et par l'AFP, mise en valeur de cette nouvelle actualité dramatique sur les pages d'accueil des sites des médias, reportages aux journaux télévisés de 20 heures, jusqu'aux couvertures de journaux du lendemain. Et ce d'autant plus que la journée est marquée par l'annonce que plus de 5 000 personnes sont mortes de la chaleur des canicules de 2023 en France, que les stations de ski manquent plus que jamais de neige, qu'une incroyable chaleur continue de marquer cet hiver en France, et que les inondations se succèdent dans le Pas-de-Calais. Quatre événements directement liés au dérèglement climatique.
Depuis quelque temps, les études se succèdent et s’accordent à dire que l’Amazonie flirte dangereusement avec son point son point de non-retour. Une autre le confirme encore aujourd’hui. Mais les chercheurs veulent rester optimistes et proposent des pistes pour nous éviter le pire.
Transition énergétique, ce mot est partout aujourd’hui. Dans les discours du gouvernement, la communication des entreprises fossiles, des multinationales, dans les rapports scientifiques.. Le message est clair, face à l’urgence climatique, il nous faut opérer une transition énergétique pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre et décarboner les économies d’ici à 2050.
La notion de de transition part de l’idée que nous devrions répéter les transition du passé, du bois au charbon puis du charbon au pétrole pour désormais aller vers le nucléaire et les renouvelables et ainsi échapper au chaos climatique. Pour Jean-Baptiste Fressoz, chercheur au CNRS, la transition énergétique n’est qu’une fable créée de toute pièce par le capital et que toute l’histoire déconstruit. Dans son livre “ Sans transition” il écrit “Rien de plus consensuelle que la transition énergétique, rien de plus urgent que de ne pas y croire” L’historien des sciences le rappelle “après deux siècles de “transitions énergétiques”, l’humanité n’a > jamais brûlé autant de pétrole et de gaz, autant de charbon et même de bois”.
À l’échelle mondiale, il faut dire que la transition énergétique est invisible. Depuis le début du XXème siècle, les énergies et les ressources que l’on utilise se sont accumulées sans se remplacer. L’histoire de l’énergie est donc une histoire d’accumulation et de symbiose.
Même la consommation de charbon, considéré comme l’énergie de la révolution industrielle, a battu un nouveau record en 2023.
Les énergies renouvelables ne remplacent pas les fossiles, elles s’ y additionnent. Et les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter
Alors la transition énergétique n’est-elle qu’une illusion ?
Pour Jean Baptiste Fressoz, en se basant sur une lecture fausse du passé selon laquelle chaque énergie serait venue en remplacer une autre, nous nous empêchons de construire une politique climatique rigoureuse. Pourquoi la transition énergétique nous empêche de penser convenablement le défi climatique ? Comment cette notion s’est-elle imposée ? Et en quoi est-il urgent de ne pas y croire et de penser autrement nos réponses au plus grand défi du siècle ? Réponses dans cet entretien de Paloma Moritz avec Jean Baptiste Fressoz.
Violences, intimidations... Deux militants perchés dans les arbres de la zad contre l’A69 témoignent de l’isolement et de la difficulté de résister au harcèlement policier qu’ils subissent.