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"L’espionnage mené par la NSA a choqué l’Allemagne. Les révélations, à l’été 2013, d’une surveillance massive de l’activité des Allemands sur Internet par les services américains ont considérablement refroidi les relations diplomatiques entre les deux pays.
Mais l’Allemagne n’était pas aussi innocente qu’elle a voulu le faire croire. Les premiers documents portés à la connaissance de la commission d’enquête parlementaire du Bundestag sur cette affaire offrent de nouvelles explications sur cette surveillance et sont accablants pour les services de renseignement et l’exécutif allemand."
"Yahoo! a plié, Yahoo! a rompu, mais Yahoo! veut faire toute la vérité sur la manière dont il a été amené, à partir de 2008, à transmettre des données sur ses utilisateurs à l'administration américaine dans le cadre du programme de surveillance des communications Prism."
"Depuis plus d’un an, les multiples révélations d’Edward Snowden ont permis un long défilé de noms de programmes qui vont essentiellement collecter et analyser les informations dans les agences de sécurité. @Skhaen a réunis les grandes lignes à connaître sur ces programmes, leurs interconnexions et leurs effets. Paranoïaques s’abstenir."
"De nouveaux documents, issus du lot dérobé par Edward Snowden à la NSA, montrent que l’agence de sécurité dispose d’un puissant moteur de recherche capable de relier de nombreuses bases de données. Toutes les agences fédérales ayant des besoins d’informations peuvent ainsi utiliser l’outil, capable de brasser au moins 850 milliards de métadonnées."
"Protection des données personnelles, conservation des données pour lutter contre le terrorisme, surveillance de masse : le parlement européen a pris des positions offensives sur ces dossiers sensibles ces derniers mois. Mais les capitales ne l'entendent pas de cette oreille. L'eurodéputé allemand Jan Philipp Albrecht explique à Mediapart pourquoi le parlement n'a pas – encore ? – perdu la bataille."
"Ils sont avocats, anciens employés de la Maison Blanche ou professeurs. Leurs points communs : ils sont citoyens américains, musulmans et ont été mis sous surveillance par la NSA."
"Je suis un grand fan d'Internet depuis toujours, mais deux choses me préoccupent au plus haut point en ce moment :
- La surveillance de masse des utilisateurs, récemment remise au devant de la scène par les révélations d'Edward Snowden ;
- La centralisation des données et des applications des utilisateurs dans des silos propriétaires, dont les moteurs de recherche, les réseaux sociaux et autres, dont le modèle commercial consiste principalement à collecter des données personnelles et à pister les utilisateurs pour connaître leurs intérêts et habitudes afin de monétiser tout cela auprès d'annonceurs, souvent via la publicité ciblée."
"Nous avons rencontré plusieurs responsables du projet Tor, le plus célèbre des outils utilisés pour naviguer sur le Net de manière anonyme et sécurisée, et qui compte parmi ses utilisateurs de nombreux journalistes et militants politiques dans les régimes répressifs. Jeudi 3 juillet, de nouvelles révélations sur le système de surveillance de la NSA ont montré que l'agence américaine, qui n'a a priori jamais réussi à « casser » Tor, surveillait les personnes qui visitaient le site Web du projet. Entretien avec Linus Nordberg, un des développeurs de Tor, et avec Andrew Lewman, le directeur du projet."
"En étudiant une vaste quantité de communications interceptées par la NSA entre 2009 et 2012, dont les copies intégrales ont été fournies par Edward Snowden, le Washington Post a découvert qu'elles concernaient très majoritairement des internautes ordinaires, Américains compris, et non des ressortissants étrangers ou des cibles que la NSA était alors censée surveiller."
"Suite à l'enquête portant sur le réseau Tor et la manière dont la NSA le surveille, un faisceau d'indices laisse à penser qu'il y aurait un autre Edward Snowden, qui agirait dans l'ombre."
"On sait déjà que la NSA s’intéressait au réseau Tor pour y récupérer des échanges d’informations de cibles d’intérêt. Selon des informations publiées par le site allemand Tagesschau, l’agence américaine marquerait en fait comme « extrémiste » potentiel de nombreuses personnes s’intéressant au réseau anonyme."
"Selon les révélations de la télévision publique allemande, la NSA surveille et collecte les adresses IP de tous les utilisateurs du service Tor, et même de ceux qui visitent des sites parlant des techniques d'anonymisation et de protection des données. Parmi eux, le site Linux Journal, qualifié "d'extrémiste"."
"On savait que The Onion Router (TOR, « le routeur oignon »), outil très puissant qui permet de contourner la censure et d'anonymiser sa navigation sur Internet, posait problème à la National Security Agency (NSA). Mais des documents publiés jeudi 3 juillet par la chaîne allemande Das Erste détaillent la surveillance très poussée, et aux marges de la légalité, dont font l'objet les gestionnaires et les volontaires de ce programme, en Europe et aux Etats-Unis."
"Une partie du code source du programme XKeystore montre que l’agence américaine cherche à tracer et identifier tous ceux qui s’intéressent de près ou de loin à ces deux logiciels. Une simple recherche Google suffit pour se retrouver dans ses bases de données. "
"L’Electronic Frontier Foundation, association américaine de défense des libertés sur Internet, s’est alliée à une vingtaine d’organisations, dont Greenpeace, pour créer un site web baptisé Stand against Spying (combattez l’espionnage). L’objectif est de suivre en continu les activités et les votes de tous les membres du Congrès de Washington dans l’affaire des programmes de surveillance de masse de la NSA. "
"Max Schrems a déposé une plainte contre Facebook. Il accuse le site de stocker les données des utilisateurs sur des serveurs espionnés par la NSA. L'Irlande renvoie aujourd'hui l'affaire devant la Cour de justice européenne. Une première victoire pour le jeune homme."
"Les députés américains tentent de frapper la NSA (National Security Agency) au porte-monnaie. Par 293 voix contre 123, la Chambre des représentants a largement voté, dans la nuit de jeudi 19 à vendredi 20 juin, un amendement limitant fortement et symboliquement les capacités de surveillance de la NSA.
Cet amendement, inclus dans la loi de financement de l'armée pour l'année 2015, interdit le financement – et donc la conduite – des « recherches clandestines » (backdoor searches), ces activités de la NSA qui mènent à la captation et au stockage de données de citoyens américains."
"L'agence de sécurité américaine recueille des millions de photos tous les jours pour son programme de reconnaissance faciale.."
"Un an. Voilà un an que E. Snowden a rendues publiques les interceptions de masse réalisées par la NSA. Et que s’est-il passé en un an ? Faisons le bilan.
D’abord il y a eu beaucoup de paroles. On ne compte plus les articles, émissions, débats, conférences sur les problématiques de la vie privée et de l’espionnage de masse. L’espionnage de masse n’est pas nouveau, ce qui est nouveau, c’est qu’on en parle.
[...]
Ce qui est nouveau, donc, c’est que les révélations d’un énième programme ont, cette fois-ci, été relayées par les grands médias, qu’elles ont alerté la population, et que ça a été plus qu’un buzz de quelques jours. Cette démocratisation n’a rien changé aux comportements ni du public ni des espions, mais – pour une fois – on a vu une réaction généralisée face a la prise de conscience de la fin de la vie privée, au delà des activistes, des experts et des complotistes.
Un an plus tard, nous sommes un peu en stase: soit cette réprobation finira par avoir des effets (peut-être légaux, par des condamnations, peut-être politiques, par le vote du Parlement européen ou les suites de NetMundial, peut-être sociale, avec un rejet de la société de surveillance), soit le public finira par en prendre définitivement son parti.
C’est visiblement, encore aujourd’hui, le pari des espions. La NSA continue de nous espionner, et vous continuez d’utiliser votre pass Navigo.
[...]
Or c’est bien là qu’est tout le problème: dans un état de droit, la liberté individuelle est en équilibre avec la sécurité publique. Quand cet équilibre est détruit, quand toute vie privée disparaît en échange d’une sécurité théorique, on ne vit plus dans un état de droit mais dans une société totalitaire.
[...]
L’excellent texte "Everything is broken" [1] , de Quinn Norton, dresse un tableau apocalyptique de l’informatique, mais il est juste.
Nous avons laissé faire. Trop longtemps. Nous avons négligé la sécurité, remis « ça » à plus tard, oublié de nous en occuper.
Nous ne sommes pas les seuls: chacun, à son niveau, partout dans nos sociétés, nous sommes responsables d’avoir laissé faire, d’avoir accepté la surveillance. Pour quelques euros de réduction mensuelle, pour une sécurité théorique, par paresse ou parce que « ça ne nous concerne pas », nous avons accepté les cartes de réduction nominatives, les moyens de paiement électroniques, les caméras et le reste.
Revenir à une société un peu moins folle ne se fera pas en un jour. Il y faudra du temps, de l’énergie, et de l’espoir. De la pédagogie, des scandales, et quelques autres héros de la trempe de Snowden. Ce sera long, difficile et c’est un combat presque perdu d’avance.
Mais il en vaut la peine."
[1] http://www.framablog.org/index.php/post/plus-rien-ne-marche-que-faire
"La commission d'enquête parlementaire allemande sur les écoutes de l'agence de surveillance américaine NSA, lancée début avril, a officiellement demandé jeudi à pouvoir auditionner l'ancien consultant Edward Snowden, réfugié actuellement en Russie.
Les huit députés qui la composent, issus des quatre partis représentés à la chambre basse du Parlement allemand, le Bundestag, doivent déterminer dans quelle mesure des citoyens et des responsables politiques allemands ont été espionnés par la NSA, et ce que les services secrets allemands savaient."