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Au-delà de la situation pénale personnelle de Nicolas Sarkozy, qui a été jugé en 2020 et le sera de nouveau en 2021, le sarkozysme apparaît aujourd’hui comme un système unique en son genre quand on l’ausculte au prisme des innombrables dossiers judiciaires qui le cernent. Revue de détail en accès libre, et nos principales enquêtes de l'année sur l'ancien président et son entourage.
Dans une interview accordée à Paris Match et BFM-TV, l’homme d’affaires, ruiné et en cavale après sa condamnation dans l’affaire Karachi, assure qu’il n’y a « pas eu de financement libyen de la campagne présidentielle » en 2007, mais il maintient avoir remis des fonds à Claude Guéant. « La vérité est en chemin », s’est immédiatement félicité l’ancien président, qui traitait il y a encore quelques jours Takieddine de « crétin patenté » et de « menteur ».
L’ancien président n’a pas hésité à désavouer à de nombreuses reprises sur procès-verbal ses deux lieutenants de toujours, Claude Guéant et Brice Hortefeux. « Je n’avais aucun élément pour connaître ce qu’était la réalité de leur vie », a-t-il déclaré, dénonçant des « fautes » et des fréquentations « incompréhensibles ».
C’est une première dans l’histoire judiciaire pour un ancien président de la République. Cette nouvelle mise en cause, qui fait suite aux dernières découvertes de l’enquête, s’ajoute aux précédentes, notamment pour « corruption » et « financement illicite de campagne électorale ».
Les motifs précis de la nouvelle mise en examen de Nicolas Sarkozy pour « association de malfaiteurs », dont Mediapart a pu prendre connaissance, révèlent à eux seuls l’ampleur et la gravité des faits reprochés à l’ancien président. Ce dernier a lâché ses plus fidèles soutiens, Claude Guéant et Brice Hortefeux, devant les juges.
L’ex-chef de l’Etat a été interrogé pendant 40 heures début octobre par les magistrats instructeurs sur les soupçons de financement de sa campagne de 2007 par le régime de Kadhafi. Révélations sur ses déclarations qui ne lui ont pas évité une nouvelle mise en examen.
La cour d’appel de Paris a validé, jeudi 24 septembre, la procédure des financements libyens. Les juges ont désormais le champ libre pour poursuivre leurs investigations dans une affaire d’État hors norme, qui vaut déjà à Nicolas Sarkozy et deux de ses anciens ministres d’être mis en examen.
Le parquet général de la cour d’appel de Paris a demandé le rejet intégral de la requête de Nicolas Sarkozy qui réclame la remise en cause de la procédure de l’affaire des financements libyens dans laquelle il est triplement mis en examen. L'ancien président veut choisir ses juges et demande l’immunité présidentielle. Hors de question, répond le parquet général. Audience le 17 octobre.
Cet été, les sarkozystes ont mené tambour battant une opération de communication, largement alimentée par une série d’articles du Journal du dimanche, pour dénoncer une « machination » dans l’affaire des financements libyens. La manœuvre ne résiste pas à l’examen des faits. Les voici.
Un rapport d’expertise vient d’estimer à 250 000 euros le montant des primes remises en liquide au personnel de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Cela vient confirmer l’« absence de sincérité des comptes de campagne » et l’« ampleur de la circulation d’espèces en marge de la campagne » soulignées par les enquêteurs. Ces sommes n’ont jamais été déclarées aux autorités de contrôle.
L'ex-ministre de l'Intérieur de Nicolas Sarkozy et plusieurs autres anciens proches pourraient être renvoyés en correctionnelle pour "détournement de fonds publics par négligence" et "favoritisme". L'essayiste Patrick Buisson, en cause dans cette affaire, est également menacé.
L’enquête sur les sondages de l’Elysée privilégie des aspects formels, aux dépens d’éléments plus politiques qui pourraient nuire à l’ancien président de la République.
Les journalistes de « Mediapart » Fabrice Arfi et Karl Laske publient une synthèse serrée de six années d’enquête sur cette affaire.
"Selon Marianne, qui a relaté son discret exposé devant un petit cercle de patrons, Nicolas Sarkozy a révélé sa véritable pensée écologique en leur expliquant que « cela fait quatre milliards d’années que le climat change » :"
"Depuis que le parquet a demandé son renvoi pour un procès en correctionnelle, Nicolas Sarkozy et son entourage n'ont de cesse de répéter qu'il n'est pas mis en examen pour "financement illégal" de sa campagne présidentielle de 2012 mais pour simple dépassement du plafond. Sauf que même répété sur tous les tons et dans tous les médias, un mensonge n'en devient pas pour autant une vérité… "
" "Cela fait 4 milliards d’années que le climat change. Le Sahara est devenu un désert, ce n’est pas à cause de l’industrie. Il faut être arrogant comme l’Homme pour penser que c’est nous qui avons changé le climat…"
Ce sont là les mots de l’ancien président de la République française et candidat à la primaire de droite, Nicolas Sarkozy, lors d’une réunion organisée par l’Institut de l’entreprise, le 14 septembre 2016."
" « Cela fait 4 milliards d’années que le climat change. Le Sahara est devenu un désert, ce n’est pas à cause de l’industrie. Il faut être arrogant comme l’Homme pour penser que c’est nous qui avons changé le climat… »
Ce sont là les mots, rapportés par Marianne, de l’ancien président de la République française et candidat à la primaire de droite, Nicolas Sarkozy, lors d’une réunion organisée par l’Institut de l’entreprise, le 14 septembre 2016.
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La corruption morale, théorisée par le philosophe américain Stephen Gardiner, consiste à subvertir le langage de l’éthique afin de dissimuler et de défendre des intérêts particuliers immoraux. Ce phénomène est particulièrement menaçant dans le contexte de « tempête morale » où nous plonge le changement climatique.
C’est bien à une tentative de corruption notre sens moral que se livre Nicolas Sarkozy dans son récent discours : en empruntant le vocabulaire de la responsabilité (« sujet plus important ») pour désigner la limitation de la population mondiale comme une priorité politique par rapport au changement climatique, il donne à des intérêts égoïstes immoraux les atours de l’éthique afin de justifier le statu quo."
"«Cela fait 4 milliards d’années que le climat change. Le Sahara est devenu un désert, ce n’est pas à cause de l’industrie. Il faut être arrogant comme l’Homme pour penser que c’est nous qui avons changé le climat… ». Voila, ce que, selon Hervé Nathan, un journaliste de Marianne, Nicolas Sarkozy, entre autres perles, a lancé devant un auditoire de chefs d’entreprise."
"Candidat à la primaire de la droite, Nicolas Sarkozy était le premier invité de la nouvelle émission politique de France 2, jeudi 15 septembre. Interrogé par David Pujadas et Léa Salamé, il est revenu sur ses propositions en matière de terrorisme, d’économie ou encore d’immigration."
"Placé face à ses contradictions dans "l’Emission politique" sur France 2 ce jeudi soir, l’ex-chef de l’Etat n’a pas voulu admettre qu’il avait changé d’avis sur des sujets aussi divers que la Constitution, l’immigration, le déficit public ou le réchauffement climatique."