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La justice enquête pour savoir si Mimi Marchand n’a pas influencé l’intermédiaire Ziad Takieddine, afin qu’il dédouane Nicolas Sarkozy dans l’affaire d’un possible financement libyen de sa campagne de 2007. Pour la première fois, un des protagonistes de l’affaire s’exprime.
Selon des témoignages recueillis par Mediapart à Beyrouth et à Paris, la rétractation de l’intermédiaire dans l’affaire libyenne est liée à des promesses financières venues d’intermédiaires proches des réseaux sarkozystes, mais aussi à un climat de menaces entretenues autour de lui.
Après Nicolas Sarkozy et Thierry Gaubert, l’ancien ministre de l’intérieur a été mis en examen à son tour, mercredi 2 décembre, pour « association de malfaiteurs » dans le dossier des financements libyens. Signe que les récents contre-feux médiatiques du clan Sarkozy n’ont pas eu d’effets sur la marche de la justice.
Dans une interview accordée à Paris Match et BFM-TV, l’homme d’affaires, ruiné et en cavale après sa condamnation dans l’affaire Karachi, assure qu’il n’y a « pas eu de financement libyen de la campagne présidentielle » en 2007, mais il maintient avoir remis des fonds à Claude Guéant. « La vérité est en chemin », s’est immédiatement félicité l’ancien président, qui traitait il y a encore quelques jours Takieddine de « crétin patenté » et de « menteur ».
L’ancien président n’a pas hésité à désavouer à de nombreuses reprises sur procès-verbal ses deux lieutenants de toujours, Claude Guéant et Brice Hortefeux. « Je n’avais aucun élément pour connaître ce qu’était la réalité de leur vie », a-t-il déclaré, dénonçant des « fautes » et des fréquentations « incompréhensibles ».
C’est une première dans l’histoire judiciaire pour un ancien président de la République. Cette nouvelle mise en cause, qui fait suite aux dernières découvertes de l’enquête, s’ajoute aux précédentes, notamment pour « corruption » et « financement illicite de campagne électorale ».
Les motifs précis de la nouvelle mise en examen de Nicolas Sarkozy pour « association de malfaiteurs », dont Mediapart a pu prendre connaissance, révèlent à eux seuls l’ampleur et la gravité des faits reprochés à l’ancien président. Ce dernier a lâché ses plus fidèles soutiens, Claude Guéant et Brice Hortefeux, devant les juges.
L’ex-chef de l’Etat a été interrogé pendant 40 heures début octobre par les magistrats instructeurs sur les soupçons de financement de sa campagne de 2007 par le régime de Kadhafi. Révélations sur ses déclarations qui ne lui ont pas évité une nouvelle mise en examen.
La cour d’appel de Paris a validé, jeudi 24 septembre, la procédure des financements libyens. Les juges ont désormais le champ libre pour poursuivre leurs investigations dans une affaire d’État hors norme, qui vaut déjà à Nicolas Sarkozy et deux de ses anciens ministres d’être mis en examen.
"Dans la nuit du 16 au 17 décembre, le législateur a adopté une loi organique et une loi qui réduisent notamment de douze à six mois la période durant laquelle les partis doivent tenir un compte de campagne. Politiquement, tout se passe comme si la campagne présidentielle avait déjà commencé. Juridiquement, seules les dépenses postérieures à décembre 2016 seront comptabilisées.
Consulté sur ce projet, Anticor avait fait part à la Commission des lois de sa désapprobation sur cette proposition. En revanche, l’association avait demandé, au vu de l’observation récurrente de scandales en matière de financement de la vie publique, que la législation soit améliorée."
"Ce vote est passé inaperçu. Mais au détour d'une proposition de loi sur la présidentielle, les députés ont réussi l'exploit de « simplifier » à l'extrême le contrôle des futurs comptes de campagne législative ou municipale : les dépenses des candidats ne seront plus contrôlées sur un an mais six mois seulement. Pratique."
"« ON L’A FAIT ! » L’universitaire américain Lawrence Lessig a atteint, dimanche 6 septembre, l’objectif qu’il s’était fixé : collecter 1 million de dollars en quatre semaines pour financer sa campagne de candidat à l’investiture du Parti démocrate pour la présidentielle."
"En août dernier, Lawrence Lessig s'était donné pour mission de candidater à l'investiture démocrate et, in fine, à la présidence des Etats-Unis. Seule condition : réunir un million de dollars de particuliers sur la plateforme en ligne Kickstarter pour financer sa campagne. 4 semaines plus tard, le défi est relevé, rapporte CNN."
"La justice enquête sur de possibles faits de « détournements de fonds publics », d'« abus de confiance » et de « blanchiment » au groupe UMP du Sénat. Des élus ont touché de l'argent par le biais d’une association écran. Mediapart a reconstitué en partie la liste des bénéficiaires, dont Jean-Claude Gaudin, Gérard Longuet, Hubert Falco ou René Garrec."
"Aux Etats-Unis, l'argent et la politique sont profondément entremêlés. Et selon Nick Rubin, développeur de 16 ans, les citoyens américains ne sont pas suffisamment informés de l'influence de cet argent sur les positions de ceux qu'ils élisent."
"L’effarante semaine qui s’achève devrait sonner l’alerte générale chez tous les responsables politiques. Elle le devrait, tant la convergence des différents calendriers judiciaires, institutionnels et politiques a provoqué une déflagration au cœur même de cette Ve République à bout de souffle. Récemment, François Hollande s’exprimait en ces mots : « La lutte contre la corruption, les abus financiers et contre l'impunité est l'affaire de tous. Nous devons être intraitables face à ceux qui pourraient se croire autorisés à voler les deniers de leur propre pays. »
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Après l’affaire Cahuzac, après les affaires Sarkozy, il est urgent de dire que la fonction d’élu n’est pas un métier, ne peut être une rente, ne saurait constituer un levier d’enrichissement. Ces évidences, fondement de notre contrat démocratique, ne le sont plus. François Hollande, qui, récemment, en appelait à la « confiance » sans laquelle rien possible, se doit de la rétablir. En engageant d’urgence des réformes qui ne coûtent rien mais qui peuvent remobiliser une citoyenneté affaissée et un débat public abaissé. En donnant le coup d’envoi vers une autre République.