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"Radicalisation en prison, manque de suivi, arrêts des surveillance... Quelles sont les «failles» dans lesquelles se sont glissés les terroristes?"
"Alors que Charlie Hebdo est mort pour défendre la liberté, c'est la première menacée par la réaction sécuritaire du gouvernement. Mardi, Manuel Valls a donné huit jours à son ministre de l'intérieur Bernard Cazeneuve pour proposer de nouvelles mesures de renforcement du contrôle d'Internet, malgré l'absence apparente de lien de cause à effet entre Internet et les attentats de janvier 2015."
"Si la France était Charlie dans les rues dimanche, elle semblait devenue Vichy, ce mardi dans tous les medias.
Wolinski, Cabu, Charb et Tignous ne sont pas encore enterrés que déjà se pressent ceux qui ne peuvent même pas attendre pour marcher sur leurs tombes. Au symbole de la liberté d’expression qu’ils ont été, des Cameron, Fillon, Guéant et consors opposent déjà la surveillance généralisée, l’interdiction du chiffrement et l’abandon de nos libertés en échange d’une sécurité promise."
"Difficile de trouver les mots après les événements tragiques des derniers jours et l’immense mobilisation citoyenne. La solidarité, l’émotion collective, la détermination, succèdent à l’horreur. L’agacement aussi parfois, la peur, les amalgames, les hypocrisies, les tentatives de récupération. Face à la complexité de la situation et de ses implications, l’analyse n’est pas simple : nous avons donc choisi quelques thèmes pour tenter de comprendre ce qui se joue ici. Pour tenter d’extraire du sens de cette avalanche de commentaires, d’analyses, d’expressions, de polémiques en devenir. Pour jouer aussi notre rôle de veilleurs, vigilants sur les conséquences de ces événements, sur ce que sera la France, le jour d’après."
"Pointée du doigt par voie de presse, la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS), chargé de veiller à la légalité des mises sur écoute, est contrainte ce mardi de défendre son rôle de garant des libertés, pourtant déjà limité en droit et en fait.
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Ce matin sur France Info, un avocat spécialisé dans la lutte contre le terrorisme demandait que les écoutes puissent être ordonnées sans le contrôle de la Commission, c'est-à-dire sans plus aucun garant du respect des libertés civiles."
"Suite aux attentats commis la semaine dernière en Ile-de-France, plusieurs élus appellent de leurs vœux un « Patriot Act », du nom de ces lois d'exception votées aux Etats-Unis à la suite du 11-Septembre. Celles-ci ont notamment permis, par le renforcement du pouvoir des agences de renseignement, des écoutes téléphoniques et collectes de données massives auprès de la population civile.
Adrienne Charmet-Alix est la coordinatrice des campagnes de la Quadrature du Net. Dès le 9 janvier, cette association de défense des libertés sur Internet a exhorté le gouvernement français à ne pas céder à la tentation de nouvelles lois antiterroristes, alors que les dérives liberticides des précédentes sont déjà dénoncées."
"internet_love2Notre premier ministre Manuel Valls avait très tôt évoqué des failles de nos services pour expliquer les attentats qui ont frappé la France la semaine passée. On ne peut que le rejoindre sur ce constat mais encore faut-il correctement identifier les failles maintenant. Et le discours qu’il vient de prononcer devant l’Assemblée Nationale, certes emprunt d’improvisation et de beaucoup d’émotion, laisse entrevoir en filigrane une perception effrayante de ce que certains esprits préconisent sans détour : un Patriot Act à la française, même si le premier ministre avance préférer « des mesures exceptionnelles à des lois d’exceptions ».
L’idée d’un Patriot Act à la française est effrayante car elle revient à normaliser une loi antiterroriste, une loi d’exception… et en promulguant une loi d’exception, on prend un risque énorme : le risque c’est de se passer d’un juge, se passer d’un juge, c’est risquer de céder à l’arbitraire et l’arbitraire ne peut pas devenir la norme dans notre pays."
"Alors que la France est d’ores et déjà dotée d’un lourd arsenal antiterroriste et que la loi Cazeneuve vient à peine d’être adoptée, la droite veut d’autres mesures."
"David Cameron a annoncé lundi 12 janvier que s'il était reconduit à la tête du gouvernement, ce dernier légiférerait pour empêcher les personnes suspectées de terrorisme de communiquer de manière sécurisée sur Internet."
"Afin de faciliter le travail des autorités dans leur lutte contre le terrorisme, le Premier ministre britannique, David Cameron, souhaite interdire les applications de messageries chiffrées telles que WhatsApp, Skype, Hangout et iMessage."
"On s’y attendait, tant Internet a été mis en cause ces derniers jours après les tragiques événements survenus en France. Accusé « d’être de plus en plus utilisé [...] pour alimenter la haine et la violence » [PDF] par les ministres de l’Intérieur européens réunis autour de Bernard Cazeneuve dimanche 11 janvier, le réseau est cette fois-ci pris d’assaut par David Cameron."
"Parfois, je me demande vraiment si des mecs comme David Cameron sont totalement teubés, ont un objectif mesquin de contrôle de la population ou s'ils sont manipulés par des êtres supérieurs qui lui disent quoi faire.
Mais c'est vraiment flippant. Dans sa dernière déclaration en date, le Premier ministre britannique a fait un plaidoyer pour interdire purement et simplement les logiciels permettant de chiffrer ses communications, Whatsapp en tête... Afin de mieux protéger les citoyens britanniques."
"Le Premier ministre britannique, David Cameron, a rappelé hier que la surveillance des échanges électroniques est une arme puissante contre le terrorisme. Il a ainsi promis que si les élections propulsaient à nouveau les Conservateurs au pouvoir cette année, il travaillerait sur une loi interdisant les « espaces sûrs » pour les terroristes. Avec d'importants risques d'amalgames."
"L’Histoire est un éternel recommencement. Nous vous livrons ici la Une du Point du samedi 29 juillet 1995. Combo Terrorisme et Internet qui fait peur, bien qu’il s’agisse-là de deux dossiers distincts. Le dossier sur Internet aborde bien entendu toutes les problématiques qui valent encore aujourd’hui à n’importe qui de se proclamer « expert » en cyber n’importe quoi. Et d’être reconnu comme tel. Par exemple, les services secrets sur Internet, la peur d’un Pearl Harbor électronique, l’infowar, la monnaie électronique, Playboy en ligne (notez que l’on est en 1995)."
"Quand on est, comme moi, un vieil activiste désabusé, il y a des lieux et des moments où on s’attend à déposer les armes.
Se reposer l’esprit en assistant à un débat réunissant des gens qui partagent nos idées. Écouter tranquillement sans avoir à repérer les pièges et les non-dits. Lâcher prise.
Et puis, paf le chien.
La question – l’éternelle question quand on parle de défense de la vie privée – était « mais que dire à ceux qui n’ont rien à cacher ? ».
La réponse m’a laissé sur ma faim."
"L’émotion est encore vive après les évènements tragiques de la semaine dernière, mais le mouvement en faveur de la liberté d’expression est déjà menacé d'essoufflement. Aujourd'hui,ce n’est plus la liberté d’expression qu’on assassine, c’est la terreur qu’il faut décimer… même si la liberté d’expression doit en pâtir. Certes, il faudrait être fou pour nier l’horreur de ces 17 assassinats, mais oublier le thème cher à la rédaction de Charlie Hebdo laisse un goût amer."
"Ce qui est bien, dans le nouveau paysage, c’est qu’on a de nouveaux amis. Tous les nouveaux camarades de manif, qu’on s’est faits dimanche. Avec trois millions de potes, il va falloir sérieusement gérer ses amis Facebook."
"Tout le monde est Charlie. Tellement Charlie, que la plupart de ceux qui brandissent leur tout nouveau logo noir n’ont jamais lu Charlie Hebdo. Ne savaient même pas qui y travaillait, y écrivait, y dessinait. C’est bien de devenir quelque chose que l’on ne connaît pas, que l’on ne comprend pas vraiment. De défendre des choses qui vous échappent. Parce que la colère n’a pas lieu d’être dans un seul camp, celui qui défendrait les victimes et s’arrogerait une sorte de blanc-seing contre la tentation d’être… mais quoi au juste ? Ils appellent à la résistance et à la défense de la liberté : mais quelle résistance, quelle liberté ? Résister au lavage de cerveau effectué quotidiennement par les chaînes de télé vendeuses de Coca-Cola ? La liberté de regarder les chaînes que l’on veut, d’aller chez Leclerc plutôt que chez Carrefour, la liberté de dégueuler sa supériorité et son mépris « parce qu’on le vaut bien » ? Plus personne ne lit la presse payante, ou presque. Encore moins quand cette presse est d’opinion. Les journaux crèvent la gueule ouverte, et de nombreux journalistes, satiristes, caricaturistes sont en permanence traînés dans la boue parce que leur voix déplaît aux lucky-luke du clavier. Et d’un seul coup, les Lucky Luke entrent tous en résistance pour la liberté de la presse et la liberté d’expression ?"
"La vie reprend. Les politicailleries aussi. Entre le rétablissement du bagne et le changement de vocabulaire, est déjà venu le jour d’après."
"“Il faut bien entendu un Patriot Act à la française. Il faut une réponse ferme et globale”. Pour Valérie Pécresse, entendue dimanche sur Europe 1, cela ne fait aucun doute : la France doit se doter d’une nouvelle loi anti-terrorisme, dans la veine de celle qui a été votée aux États-Unis quelques semaines après les attentats du 11 septembre. Qu'est exactement cette loi, qui fait encore débat treize ans après son adoption ?"