417 liens privés
Pourquoi des députés ont-ils proposé de supprimer les VPN ou de lever l’anonymat à l’occasion du projet de loi SREN ? Outre les méconnaissances technique et juridique déplorées par des spécialistes, ces deux idées seraient un savant mix de plusieurs éléments : l’absence d’auditions d’experts, une culture du compromis inexistante, la volonté de se faire un nom… le tout mettant en danger nos libertés fondamentales.
Oui, il faut supprimer l’anonymat des internautes utilisant le réseau. On me souffle dans l’oreillette que c’est déjà le cas.
[...]
Maintenant que j’ai votre attention, parlons sérieusement du sujet. Je confesse avoir volontairement utilisé un titre très racoleur, mais, grâce à la magie des algorithmes, nous autres auteurs, éditeurs et créateurs, souffrons d’un certain manque de visibilité. Alors, à la guerre comme à la guerre, sortons les armes.
Le projet de loi visant à sécuriser et réguler l’espace numérique (aussi appelé « SREN » ou « Espace numérique ») est actuellement en discussion à l’Assemblée nationale, après avoir été voté en juillet dernier au Sénat. Ce texte, présenté comme une simple adaptation d’une série de règlements européens, change en réalité la manière de concevoir la régulation des plateformes en ligne. En voulant instaurer une censure autoritaire et extra-judiciaire, en voulant mettre fin à l’anonymat en ligne et en répétant les erreurs déjà commises avec la loi Avia, le gouvernement fait une nouvelle fois fausse route. Ce projet de loi étant très dense, commençons par une présentation générale des éléments importants du texte (nous reviendrons plus tard en détails sur certains points avec des articles dédiés).
Emmanuel Macron a redit son rejet à l’égard de l’anonymat sur le net — et plus précisément, du pseudonymat. Mais l’interdire pourrait ne rien résoudre fondamentalement, tout en causant du tort par ailleurs.
À compter de mercredi, « un pass sanitaire sera mis en place de façon temporaire pour accompagner les Français au retour à une vie normale », rappelle le Service-Public. Problème, on est loin de la promesse initiale pour ce qui est de préserver les données personnelles et médicales.
Au Sénat, le secrétaire d’État a utilisé un VPN sur son portable pour prouver en direct à quel point l’identification en ligne est facilement contournable.
L’assassinat de l’enseignant Samuel Paty offre une nouvelle vie à la loi Avia. Après ce meurtre dans la rue, des hommes politiques en profitent même pour s’attaquer à « l’anonymat sur Internet ». Tour d’horizon.
"En finir avec l'anonymat sur internet", "Rendre les réseaux sociaux responsables de ce qui y est publié"... depuis l'assassinat de Samuel Paty, nombreux sont ceux qui pointent la responsabilité des grandes plateformes. Mais à écouter les professionnels du droit et des réseaux, la réalité est plus contrastée... et moins brillante pour les décideurs publics.
Le Premier ministre s'en est pris à l'anonymat sur Internet, qui permet selon lui au pire de se déverser. Mais Jean Castex se trompe : il n'y a pas d'anonymat en ligne. La loi offre tous les outils adéquats pour remonter jusqu'à l'identité des internautes, si nécessaire. Encore faut-il donner les moyens à la justice de le faire rapidement.
L’affaire qui a provoqué la démission de Benjamin Griveaux, à savoir la diffusion publique de vidéos à caractère sexuel, a été le terreau à de nombreuses réactions. Si l’atteinte à l’intimité de la vie privée a largement été dénoncée, certains s’en prennent maintenant à l’anonymat sur les réseaux sociaux. Tour d'horizon et réponses à cette fâcheuse idée.
Vous connaissez sans doute la fonctionnalité « Recherche par image » de Google. Celle-ci permet de trouver des images similaires à celle que vous uploadez. Par exemple, si j’uploade une photo de moi en train de manger une glace, Google va me renvoyer des tas de photos de gens, surement des hommes barbus, qui mangent une glace.
Depuis 30 ans, on présente l’anonymisation des données comme étant la parade à tout problème lié à l’utilisation des données privées. Depuis 10 ans, des études scientifiques critiquent la méthode et les standards en vigueur les jugeant peu fiables. Aujourd’hui, des chercheurs de l’UCLouvain apportent la preuve que le modèle n’est pas sûr et qu’il faut revoir la législation et la façon de protéger nos données privées lors de leur anonymisation.
« Les ensembles de données anonymes peuvent être reconstitués par les personnes utilisant l'apprentissage automatique ». C’est la conclusion d’une nouvelle étude réalisée récemment par des universitaires de l’Imperial College London et de l’UCLouvain (Université catholique de Louvain).
Depuis le 9 mai, il faut donner son nom, prénom et date de naissance pour acheter un billet de train sur les lignes TGV et Intercités. Seuls les TER proposent encore des billets qui ne sont pas nominatifs.
Facebook a procédé à l'achat de Confirm.io, une firme spécialisée dans la reconnaissance de pièces d'identité. Les technologies serviront vraisemblablement aux procédures mises en place par le réseau social pour vérifier l'identité de membres ne pouvant plus accéder à leur compte... en attendant une possible généralisation ?
Introduite par Apple dans son iPhone X, la reconnaissance faciale s'apprête à envahir notre quotidien. Qu'il s'agisse d'identifier des gens sur les réseaux sociaux ou bien de payer avec son sourire plutôt qu'avec sa carte bleue, l'ascension de cette technologie semble irrésistible, du fait de son potentiel commercial évident. Mais faut-il vraiment se résigner à vivre dans un monde de surveillance totale et de publicités toujours plus ciblées ? Dans cette tribune, le journaliste Fabien Benoit, collaborateur régulier d'Usbek & Rica, plaide pour la « sanctuarisation du droit à l'anonymat » et appelle à l'ouverture d'« États généraux de la biométrie et de la vie privée », sur le modèle du grand débat national sur la bioéthique qui vient de s'ouvrir.
"Les « trolls », ces internautes qui aiment provoquer des polémiques sur les réseaux sociaux et autres espaces ouverts aux commentaires, généralement sous le couvert de l’anonymat, seraient-ils plus déchaînés encore lorsqu’ils agissent à visage découvert ? C’est la conclusion d’une étude publiée par deux sociologues de l’université de Zurich, Lea Staher et Katja Rost, et l’économiste Bruno S. Frey, dans la revue PLoS One."
"Le Rapporteur spécial Pablo De Greiff a communiqué ce mois-ci un rapport dans lequel il demande aux Etats de garantir la possibilité pour les citoyens de chiffrer efficacement leurs communications, et de protéger leur anonymat."
"Les autorités russes, qui ne voient pas le réseau TOR d'un très bon œil, financent des travaux pour obtenir la levée de l'anonymat des usagers. Mais ce plan connaît quelques contrariétés : l'institut qui avait obtenu un financement en ce sens cherche désormais à se désengager du projet."
"Un groupe de chercheurs vient de mettre au point une alternative au réseau TOR qui offre une plus grande rapidité dans la navigation.
En ces temps de surveillance généralisée, il semble évident que les solutions de masquage de type VPN ou encore la navigation sur Internet via le réseau en oignon TOR vont se développer. Dans cette optique, l’arrivée d’une nouvelle solution ne peut être qu’une bonne nouvelle."