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Une nouvelle ruée minière a commencé et touche aussi la France. Au nom de la lutte contre la crise climatique, il faudrait extraire de plus en plus de métaux. Celia Izoard dénonce l’impasse de cette « transition » extractiviste. Entretien.
Des pénuries de minéraux critiques menacent les objectifs internationaux de transition énergétique et alimentent de fortes tensions géostratégiques, alerte GlobalData dans un communiqué publié mercredi 20 novembre.
Pour extraire des métaux destinés aux voitures électriques des pays les plus riches, il faut de l’eau. Au Maroc, au Chili, en Argentine… les mines engloutissent la ressource de pays souffrant déjà de la sécheresse.
La demande de ces métaux, indispensables à toute la transition énergétique mais existant en quantité limitée, pourrait être multipliée par 30 en 20 ans, portée par la production de gros véhicules, particulièrement gourmands.
Construire des voitures trop grosses et trop lourdes, comme les SUV, entraîne une surconsommation de métaux critiques et fait planer à court terme la menace de pénuries. C’est le message d’alerte lancé par un rapport du WWF France, publié jeudi 9 novembre.
Le numérique est souvent présenté comme immatériel, comme s’il était indépendant de toute infrastructure, et que son développement était par conséquent peu polluant. Il est même perçu comme une « solution » au changement climatique : les mails qui remplacent les documents imprimés, les bilans carbone « neutres » des GAFAM ; c’est une vision omniprésente.
L'Agence de la transition écologique a rendu un nouveau rapport sur les véhicules électriques. Elle y évalue leur intérêt écologique et économique face au véhicule thermique.
À mon avis, l'avis de l'ADEME (dont je ne parviens à avoir ni la méthodologie, ni les sources) est loin d'être la source la plus solide sur ce sujet.
Beaucoup des études de référence sur la question trouvent des résultats plus en faveur de l'électrique.
À quelques jours du nouveau Mondial de l’auto, la voiture électrique apparaît comme la solution miracle pour alléger le lourd impact écologique des transports. Métaux rares, pollution de l’air et effets rebonds… cette technologie n’est pourtant pas toute verte sous le capot.
Le marché du véhicule particulier est en pleine transformation et entame une phase d’électrification massive. Si l’électrification du parc (actuellement constitué de près de 40 millions de véhicules en France) est l’un des leviers incontournables pour atteindre la neutralité carbone en 2050, elle n’est pas suffisante pour que cette transition[…] Plus de détails
Indispensable pour la fabrication des batteries électriques, le cobalt fait partie des matières premières les plus convoitées. Sa rareté alimente les inquiétudes quant à d’éventuelles pénuries. En République démocratique du Congo (RDC), principal producteur mondial, des enfants travaillent dans les mines pour fournir les grandes entreprises des secteurs de l’automobile, de l’informatique et de la téléphonie.
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Poussant le raisonnement à l’extrême, les analystes de la banque UBS ont relevé qu’un monde où le parc automobile serait à 100 % électrique exigerait une hausse de… 1 928 % de la production mondiale de métal bleu (+ 2 898 % pour le lithium et + 655 % pour les terres rares) (3). Une mission impossible à moins de transformer des régions entières en complexes miniers avec un coût environnemental très élevé (4).
Le numérique consomme beaucoup de métaux, dont l’extraction a un fort impact environnemental et qui se raréfient. Pour éviter la pénurie et réduire la pollution, des solutions existent.
Le marché de la voiture électrique est en pleine croissance. Elle est présentée comme la solution miracle : à la fois vertueuse contre le réchauffement climatique et alternative indolore pour notre confort, nous permettant d’entrer en transition sans rien changer de nos habitudes de vie et d’une mobilité construite autour de la voiture individuelle. Malheureusement, la voiture électrique n’est pas si propre. Si l’on veut encore espérer limiter le réchauffement climatique à un niveau soutenable, l’effort à soutenir passera nécessairement par l’adoption collective d’autres modes de transports.
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« La transition vers des mobilités décarbonées est incompatible avec l’essor des flux de déplacement, fussent-ils plus verts », fustige l’association. Nous ferions ainsi face à un biais propre au solutionnisme technologique : le fantasme d’un progrès technologique qui nous dispenserait de toute évolution de nos modes de vie et nous permettrait de conserver notamment ce totem qu’est la voiture individuelle. À l’opposé, le Forum vies mobiles appelle à « transformer les pratiques de mobilité et les représentations collectives qui y sont associées ».