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Deux chercheurs britanniques ont tracé la provenance de plus de 500 milliards de dollars ayant financé les multinationales responsables de la déforestation en Amazonie brésilienne et leurs résultats accablent une nouvelle fois la BNP Paribas. La banque française a porté à elle seule 3 % des financements irriguant, sur la période 2014-2023, les 39 multinationales passées au crible par les chercheurs. Celles dont l’activité dans la production de soja, de bœuf, d’huile de palme et de pâte de bois destinée à l’exportation a entraîné la destruction de plus de 300 000 hectares de forêt.
Depuis quelque temps, les études se succèdent et s’accordent à dire que l’Amazonie flirte dangereusement avec son point son point de non-retour. Une autre le confirme encore aujourd’hui. Mais les chercheurs veulent rester optimistes et proposent des pistes pour nous éviter le pire.
Entre 2010 et 2019, l'Amazonie brésilienne a ainsi émis environ 18% de plus de carbone qu'elle n'en a absorbé, avec 4,45 milliards de tonnes rejetées, contre 3,78 milliards de tonnes stockées.
Ce basculement majeur et inédit de la forêt amazonienne brésilienne sur les dix dernières années est dû au changement climatique ainsi qu’aux activités humaines.
The first broad look at all of the gases that affect how the Amazon works—not just CO2—reveals a system on the brink.
La zone humide, qui abrite une faune et une flore exceptionnelles, n’est plus que l’ombre d’elle-même. Plus de 16 000 départs de feu ont été comptabilisés dans la région depuis le début de l’année.
Malgré une diminution en août, les surfaces concernées sont en progression par rapport à 2019. Selon les scientifiques, passé un seuil critique, la forêt ne pourra plus se régénérer.
Un article paru vendredi 17 juillet dans la revue Science, intitulé The rotten apples of Brazil’s agribusiness (Les fruits pourris de l’agrobusiness brésilien), établit un lien entre de grandes chaînes d’approvisionnement en soja et en viande bovine — les principales exportations agricoles du Brésil — et les activités illégales de déforestation dans les régions de l’Amazonie et du Cerrado.
Le bilan annuel du Global Forest Watch révèle que le couvert forestier a reculé de 24 millions d’hectares dans le monde en 2019. Près d’un tiers de ce recul est survenu dans les forêts primaires tropicales humides, qui jouent un rôle clé dans la régulation du climat.
Claudette Labonté, présidente de la fédération Parikweneh de Guyane, et Jean-Philippe Chambrier, président de la Fédération des organisations autochtones de Guyane, expliquent, dans une tribune au « Monde », qu’il existe des alternatives d’utilisation durable de territoires forestiers riches en biodiversité mises en œuvre par d’autres pays amazoniens.
Plusieurs incendies qui consument une partie de l’Amazonie ont été revendiqués par de gros propriétaires terriens brésiliens, en soutien à Bolsonaro et à leur « droit » à détruire la forêt. Une situation facilitée par les attaques contre les défenseurs de l’environnement, encouragées depuis la prise de pouvoir du dirigeant d’extrême-droite. Mais aussi par les clients achetant viandes et soja brésilien, dont la France. Décryptage.
Le président d’extrême droite multiplie les mesures nuisibles envers l’environnement. Alors que le dernier rapport du Giec insiste sur le rôle des forêts et des peuples autochtones contre la crise climatique, le Brésil est un contre-modèle : plus de 2 000 kilomètres carrés de forêt ont été rasés sur le seul mois de juillet.
D’un côté, Emmanuel Macron reçoit le chef autochtone Raoni et l’assure du soutien de la France pour préserver l’Amazonie. De l’autre, le ministère de l’Économie et des Finances et le grand patronat français accueillent une délégation de ministre, gouverneurs et gros industriels brésiliens pour discuter des « opportunités » économiques offertes par les privatisations et les projets industriels au Brésil et… en Amazonie.
Le nouveau président brésilien élu ce 28 octobre a multiplié les annonces visant directement l’Amazonie, les défenseurs de l’environnement et les communautés autochtones. Jair Bolsonaro veut la fin des démarcations de terres indigènes et ouvrir de larges zones de forêts à l’exploitation minière et à l’agrobusiness, des secteurs économiques qui ont appuyé sa candidature. Si l’élection de Bolsonaro, et la violence qu’il attise par ses discours, constituent une menace directe pour la vie des communautés locales, l’avenir de l’Amazonie nous concerne tous : l’accélération de sa destruction aura de lourdes conséquences sur l’équilibre climatique de la planète.
Jair Bolsonaro, le favori de l’élection présidentielle de ce dimanche 28 octobre, souhaite abolir le ministère de l’Environnement du Brésil, exposant ainsi la plus grande forêt tropicale du monde et ses habitants à des bandes criminelles de bûcherons et de mineurs.
"Le Brésil est, depuis des années, en proie à une déforestation massive à cause de la surexploitation de l’homme. Une déforestation qui inquiète, car elle touche la forêt amazonienne, considérée comme le ‘poumon de la Terre’, mais que des entreprises détruisent sans scrupules, que ce soit pour le bois ou pour les ressources qui se trouvent dans les terres qu’elle recouvre. Le gouvernement surveille au mieux, mais il semblerait que leur système soit défaillant."
"C’est, au choix, une bonne ou une mauvaise nouvelle pour la planète et pour l’humanité. Les optimistes retiendront que la forêt amazonienne est capable, grâce à la très grande diversité de ses arbres, de s’adapter à un changement climatique de relativement faible amplitude. Les pessimistes noteront, eux, que cette forêt ne résisterait pas à une forte hausse des températures. L’enjeu est crucial, en raison de l’importance de cet écosystème tropical humide qui, s’étendant sur plus de 6 millions de km2 répartis entre neuf pays (Brésil, Pérou, Colombie, Bolivie, Venezuela, Guyana, Surinam, Equateur, Guyane française), constitue la plus grande réserve mondiale d’espèces animales et végétales, en même temps qu’un gigantesque puits de carbone."
"Selon une récente étude brésilienne, la forêt tropicale atlantique serait en danger. En cause ? La disparition du jaguar, dont les effectifs sont en baisse régulière. La disparition du félin menace l’écosystème et pourrait avoir un effet désastreux. Enquête sur ce nouveau mal qui frappe la forêt d’Amazonie."
"Au Brésil, la déforestation de l'Amazonie a atteint 5 843 km2 sur un an, en hausse de 28 % par rapport à l'année précédente, a annoncé jeudi 14 novembre la ministre de l'environnement du pays, Izabella Teixeira.
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Malgré cette hausse, il s'agit du deuxième taux le plus faible de déforestation au Brésil après les 4 571 km2 enregistrés en 2012 (contre 6 418 km2 en 2011). En 2004, année record, 27 000 km2 de forêts avaient été dévastés."