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Alors que l’Assemblée nationale se levait mercredi 10 mai au soir en hommage à Yannick Morez, maire démissionnaire après des menaces venues de l’extrême droite et l’incendie de sa maison, la gauche dénonce l’attitude des députés du Rassemblement national restés assis.
Samedi 6 mai, des groupuscules néofascistes ont manifesté à Paris, en cagoules et masques noirs. Axel Loustau et Olivier Duguet, les deux anciens trésoriers du microparti de Marine Le Pen, Jeanne, étaient présents en marge de ce défilé. Le premier a tenté d’intimider notre photographe.
Face aux vagues de sécheresse sur leurs terres électorales, des élus du parti de Marine Le Pen relativisent l’ampleur du réchauffement climatique, opposant le « bon sens paysan » au « catastrophisme » des scientifiques.
Pour la première fois, un député Rassemblement national siégera à la Cour de justice de la République (CJR). Une étape de plus dans la notabilisation de l’extrême droite, sous l’effet de sa progression fracassante à l’Assemblée nationale et de la passivité complice de la majorité présidentielle.
Sous le vernis de sa dédiabolisation feinte, les fondamentaux du Rassemblement national arrivent intacts dans les valises des 89 nouveaux députés élus : xénophobie, homophobie, relents d’intégrisme catho et revendications identitaires.
Un rapport de l’Office anti-fraude de l’Union européenne, transmis il y a un mois à la justice française, accuse la candidate du Rassemblement national d’avoir personnellement détourné près de 140 000 euros d’argent public du Parlement de Strasbourg quand elle était eurodéputée. Révélations.
À la veille du premier tour, Mediapart a demandé à une douzaine de représentants de la société civile de décrire les dégâts que produirait une présidence d’extrême droite, en matière de justice ou d’éducation, pour les droits des femmes ou des étrangers. Revue des catastrophes prévisibles.
Derrière sa fade campagne, la candidate d’extrême droite défend un programme brutal, profondément xénophobe et autoritaire, qui mettrait la France au ban des démocraties européennes.
Des mails obtenus par Mediapart et Marianne démontrent que Marine Le Pen a été informée de la situation problématique de son ancien conseiller Gaël Nofri, soupçonné d'avoir été rémunéré pendant la campagne de 2012 par un contrat « fictif ». La justice a été saisie de ce cas le 3 mars, dans l'affaire des assistants parlementaires du FN.
Le dernier rapport des policiers chargés de l’enquête sur les soupçons d’emplois fictifs d’assistants parlementaires européens du RN conclut à un « système organisé frauduleux de détournement des fonds européens ». Des documents interrogent sur le rôle de Marine Le Pen elle-même. Le RN conteste les faits et dénonce une « manipulation » politique, à un mois des régionales.
Que s’est-il passé pendant six ans au sein des quatorze villes gérées par le RN/FN ? Le collectif Vigilance et initiatives syndicales antifascistes livre, avec les éditions Syllepse, son bilan de la gestion communale par l’extrême droite. En voici quelques illustrations.
Le tribunal a écarté les soupçons de surfacturation des kits de campagne, mais condamne l’équipe du microparti de Marine Le Pen, et son prestataire Frédéric Chatillon pour « escroquerie ». Il condamne aussi le RN pour « recel d’abus de biens sociaux ». Le parquet fait appel de ce jugement.
Le RN a été condamné mardi 16 juin pour « recel d’abus de biens sociaux » dans l’affaire du financement de ses campagnes législatives de 2012. Il est cependant relaxé de la principale accusation, la surfacturation des kits de campagne de ses candidats, remboursés par l’État.
Selon Facebook, parmi les partis représentés au Parlement européen, le Rassemblement national est celui qui dépense le plus en publicité.
Marine Le Pen fait de la plus grande ville gouvernée par le RN le modèle d’une gestion exemplaire. Mais le bilan Rachline est lesté de critiques sur son goût de la fête et l’endettement massif de la ville
Aux élections européennes du 26 mai, le Rassemblement national de Marine Le Pen pourrait arriver en tête, comme en 2014. Il devrait dépasser les 20 % de voix. Dans toute l’Europe, des partis d’extrême droite travaillent à une large alliance pour constituer un groupe qui pourrait dépasser 80 députés au Parlement européen. Pour quelle politique ? Que votent les élus du Rassemblement national à Bruxelles et Strasbourg ? Ils se sont certes prononcés contre les récents accords de libres échange, mais aussi, et à chaque fois que cela leur est possible, contre toutes les mesures de protection des travailleurs européens.