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Suite à la publication de la tribune refusant Sylvain Tesson comme parrain du Printemps des Poètes, une levée de bouclier a envahi l'espace médiatique. Le coeur de la polémique a pris l’accent d’une pseudo-défense de la liberté d'expression. Cette défense apparaît comme une simple distraction du point soulevé par la tribune : la banalisation de l'extrême droite par le biais du champ culturel.
Les théoriciens du « combat culturel » mené par les sphères identitaires ne cachent plus leur satisfaction de voir leurs thèmes et leurs soutiens essaimer dans le groupe Bolloré, mais aussi en dehors, renforçant leur exposition.
Depuis le début de la révolte des agriculteurs, CNews, « Touche pas à mon poste » ou encore le JDD, multiplient les gestes de soutien envers le monde agricole. Avec un double objectif : capter la colère agricole et la diriger contre les adversaires désignés de la paysannerie, écologistes et Europe en tête.
Après la publication d’une tribune s’alarmant de sa nomination comme parrain du Printemps des poètes, l’écrivain a reçu le soutien d’éditorialistes et de responsables politiques. La bataille culturelle menée par l’extrême droite se porte bien.
Ce vendredi, dans une tribune parue dans Libération, 1 200 poètes et auteurs s’opposent au parrainage du Printemps des poètes par Sylvain Tesson, qu’ils considèrent comme une « icône réactionnaire ».
Un recours de Reporters sans frontières devant l’autorité administrative, jugé ces jours-ci, pourrait bien ouvrir la voie à une évolution de la façon dont le régulateur des médias fait respecter l’expression pluraliste des courants de pensée et d’opinion à la télévision.
Le texte, publié par « Libération », estime que l’écrivain a été « érigé en icône réactionnaire » et que sa nomination « vient renforcer la banalisation et la normalisation de l’extrême droite dans les sphères politique, culturelle, et dans l’ensemble de la société ».
À chaque événement, fait divers ou mouvement social, les chaînes des milliardaires ne donnent la parole qu’à la droite et à l’extrême droite. Alors que des milliers d’agriculteurs réclament des rémunérations dignes et l’arrêt des accords de libre échange, BFM continue sur sa lancée. Trois exemples ces deux derniers jours :
Alors que la « préférence nationale » va faire son entrée dans le droit français, l’autre grande victoire culturelle des droites extrêmes est la conversion de tout le camp conservateur à l’hostilité vis-à-vis des politiques environnementales, estime Stéphane Foucart, journaliste au « Monde », dans sa chronique.
Théorisé par le Club de l’horloge, noyau doctrinal du parti de Jean-Marie Le Pen et de sa fille Marine, le principe de préférence nationale est inséparable de valeurs ethnocentristes et de pratiques discriminatoires. À rebours de l’évolution du droit jusque-là, sa logique imprègne la loi immigration.
L’économiste Antoine Math, chercheur à l’Institut de recherches économiques et sociales (Ires) et spécialiste des politiques sociales, estime que les mesures du projet de loi immigration relatives aux prestations sociales sont « extrêmement graves au regard du principe d’égalité ».
La loi « immigration » dans sa version la plus dure a été votée à l’Assemblée nationale, avec les voix du RN. Un tournant pour Emmanuel Macron.
Gérald Darmanin et Elisabeth Borne se sont félicités que le texte ait été adopté sans les voix du RN, pourtant ses 88 députés ont voté pour. S’ils avaient voté contre, il aurait été retoqué.
Le projet de loi sur l’immigration a été adopté mardi par les députés, avec le soutien de la droite et de l’extrême droite. Pour les macronistes, la crise politique est toutefois loin d’être éteinte : Élisabeth Borne a repris à son compte plusieurs obsessions de l’extrême droite, 62 députés n’ont pas voté la loi et plusieurs ministres menacent de démissionner.
Dans un édito, le présentateur de CNews Pascal Praud a fustigé un prétendu « système », qui voudrait « réécrire » le drame qui a coûté la vie à Thomas à Crépol.
Elon Musk croit-il aussi aux fées, aux fantômes et aux licornes ? Ça aurait le mérite d’être inoffensif… Invité dans un rassemblement politique d’extrême droite à Rome, le milliardaire a réaffirmé croire au « wokisme », un mouvement militant mondial imaginaire qui planifierait la destruction de la civilisation pour défendre les minorités.
En avril, son invitation à l'Opéra de Limoges avait suscité des protestations. Aujourd'hui, des associations dénoncent sa venue prochaine à l'Opéra de Nice. Le point sur la controverse.
Les digues cèdent une à une. À la tête de l'État, partout dans le pays, l'extrême droite s'affiche à visage découvert. Enraciné dans tous les secteurs de la société, le fascisme gagne du terrain. Chronologie d'une perdition annoncée.
La nouvelle loi contre l’immigration fait droit au programme xénophobe de l’extrême droite qui, faisant de l’étranger un ennemi public, s’attaque à l’universalité et à l’égalité des droits. L’histoire retiendra que le responsable de cette déchéance nationale est le président qui fut élu pour lui faire barrage : Emmanuel Macron.
Par deux fois Emmanuel Macron a été élu grâce aux Français qui voulaient faire barrage à l’arrivée de l’extrême droite aux affaires. Et voilà que les macronistes acceptent des mesures insensées contre des immigrés en situation régulière sous l’œil gourmand du RN. Une trahison politique et un naufrage moral.