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"Le contrôleur indépendant de la législation antiterroriste britannique, David Anderson, s’est prononcé jeudi pour une réorganisation complète des dispositions qui gouvernent l’utilisation des moyens de surveillance en Grande-Bretagne – sans remettre en cause le système de surveillance de masse existant aux Etats-Unis."
"Dans un rapport remis la semaine dernière, le Rapporteur spécial pour la liberté d'expression à l'ONU estime que les Etats ne doivent pas entraver la sécurité du chiffrement en exigeant un accès par backdoor, ou en interdisant les communications chiffrées. Protéger la confidentialité des échanges c'est protéger les autres libertés, rappelle-t-il. Et le terrorisme n'y doit rien changer."
"Mardi 2 juin, les sénateurs américains ont adopté le “USA Freedom Act”, qui limite la collecte de données téléphoniques par la NSA: c'est la première loi à revenir sur le “Patriot Act” adopté après le 11-Septembre. Le même jour, les sénateurs français entamaient l'examen du projet de loi renseignement... autorisant la collecte de données « en temps réel » sur internet ou la pose de « boîtes noires » sur le réseau."
" La reine Elizabeth présentera mercredi prochain dans un discours traditionnel à chaque élection le projet législatif du Premier ministre David Cameron, et devrait annoncer à cette occasion que la censure sur Internet s'étendra bientôt à la publication d'opinions extrémistes mais légales, parce qu'elles pourraient mener à "renverser la démocratie" — alors-même que c'est la possibilité d'exprimer toutes les vues, même les plus extrêmes, qui témoigne de la vitalité de la démocratie."
"Pour Manuel Valls, les nombreuses associations, personnalités et simples citoyens qui ont appelé les députés à voter contre le projet de loi Renseignement ont mis une "pression" à laquelle "heureusement peu de députés ont été sensibles". Ils ont succombé à une autre pression : celle du Premier ministre."
"Alors que le Gouvernement a publié un "Vrai/Faux" pour tenter de déminer ce qu'il estime être les "fantasmes" des opposants au Projet de Loi Renseignement, Numerama se prête au même jeu en répondant point par point."
"Octave Klaba, le président-fondateur d'OVH qui a renoncé à quitter la France, a pris la plume pour tenter de rassurer ses clients sur la portée du projet de loi Renseignement et de ses fameuses boîtes noires. Mais dit-il vrai ? Nous avons vérifié."
"Alors qu’une vingtaine de sites considérés comme faisant de l’apologie du terrorisme sont désormais bloqués en France, le député Lionel Tardy a adressé trois questions au ministère de l’Intérieur pour connaître les modalités précises de ces restrictions d’accès."
"L'attentat déjoué de Villejuif, où deux églises semblaient visées, est une nouvelle occasion pour le gouvernement de souligner qu'un attentat peut se produire à tout instant. Une stratégie de communication qui permet aussi de justifier son agenda sécuritaire."
"Pour le député socialiste Jacques Cresta, il faut établir un lien entre la violence exprimée dans les jeux vidéo et la violence la plus crue et meurtrière exprimée par les frères Kouachi et Amedy Coulibaly lors des attentats de janvier 2015 à Paris."
"Un des arguments les plus entendus de la bouche des défenseurs de cette loi est « si nous ne la votons pas, nous serons responsables du prochain attentat ». Autrement dit « vous autres, opposants, vous faites les complices du terrorisme ».
L’argument porte, comme tous les arguments bassement populistes qui parlent aux tripes plutôt qu’à la cervelle.
Il est faux, et voici pourquoi."
"Est-il plus facile de faire prendre conscience des dérives de l'espionnage massif des communications de tous les individus, lorsque l'on prévient les citoyens que même les photos de leurs sexes sont collectées et parfois regardées par les agents ? C'est la tentative réussie du dernier numéro de l'émission Last Week Tonight de John Oliver, avec la complicité d'Edward Snowden lui-même. "Ils collectent tout, y compris les photos de votre queue", prévient-il."
Loi Renseignement : Urvoas s'en prend à l'amateurisme et la mauvaise foi des opposants - Next INpact
"« Une surveillance limitée à quelques individus qui présentent une menace avérée au regard de motivations sérieuses ». Voilà comment Jean-Jacques Urvoas décrit le projet de loi sur le renseignement dans son rapport en Commission des lois. Le député PS en profite aussi pour dézinguer les opposants au texte.
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Le projet de loi a certes été dézingué par la Quadrature du net, Gandi, le Syndicat de la Magistrature, Amnesty International, la CGT Police, La commission nationale consultative des droits de l’homme, l’Ordre des avocats de Paris, l’Union Syndicat des magistrats, Renaissance numérique, l’AFDEL, le Syntec Numérique, Human Rights Watch, la Commission du numérique, l’actuelle gendarme des écoutes, Jean-Marie Delarue, Alain Marsaud, député, ancien juge anti terroriste, Marc Trévidic, juge antiterroriste, ou encore... Charlie Hebdo, dont l'attentat figure parmi les faire-valoir au texte. Mais Urvoas n'en a visiblement cure et préfère « dépassionner »."
"Et oui, c’est étonnant, mais c’est Yves Calvi sur RTL, hier, le 07 avril 2015, qui interview Marc Trévidic, un juge qui ne mâche pas ses mots sur les dangers du projet de loi sur le renseignement — que le gouvernement socialiste veut faire voter. Le juge s’inquiète de l’aspect éminemment politique de la lutte anti-terroriste, ayant été au premier chef concerné par l’aspect parfaitement subjectif du concept. Si le projet est voté, c’est une nouvelle ère qui débute. Vraiment. Et il le dit."
"Il n'y a pas plus expert que lui en France dans le domaine de la lutte judiciaire contre le terrorisme, mais c'est un juge désabusé qui s'est présenté mardi aux micros de RTL. Il confirme que toutes les lois qui se basent sur l'accusation de terrorisme, telles celles qui permettent de censurer ou de surveiller, sont des instruments dangereux pour la démocratie qui laissent beaucoup trop de place aux manipulations politiques."
"Un texte qui vise une surveillance massive, sans véritables garde-fous. Voilà comment l’association des sites Internet communautaires (ASIC) analyse le projet de loi sur le renseignement. Elle concentre son attention sur les boîtes noires qui pourront être installées sur n’importe quelle infrastructure."
"On se croirait dans Un jour sans fin. Cette sensation, lorsque les mêmes mauvaises idées sur Internet refont surface. On se réveille à la case départ, comme si tout ce pourquoi nous nous sommes battus avait été balayé pendant la nuit.[…]
Le fait que des tueurs déséquilibrés aient assassiné des défenseurs de la liberté d’expression ne rend pas moins stupide et ni moins irréalisable la surveillance de masse (à ne pas confondre avec, vous savez, la surveillance de djihadistes soupçonnés de préparer des actes de terrorisme, à quoi les barbouzes français ont échoué, probablement parce qu’ils étaient trop occupés à chercher des aiguilles dans les bottes de foin avec leur surveillance de masse)."
"Si tout le monde semble d'accord sur le fait qu'une loi sur le renseignement semblait nécessaire –la dernière datait de juillet 1991–, le contenu du projet qui doit être débattu à l'Assemblée nationale à partir du 14 avril est très critiqué par de nombreuses associations et organismes défenseurs des libertés."
"La tyrannie est toujours multiforme, et l’histoire ancienne ou plus récente est là pour nous le démontrer. Les récentes révélations du Figaro analysées par Reflets, si elles se révèlent exactes, sont un signal excessivement inquiétant de l’état du système politique et social dans lequel nous sommes désormais entrés. Pour bien comprendre ce que signifierait la mise en place des « boites noires » internet placées chez les FAI — que la majorité socialiste aimerait généraliser pour surveiller des présumés terroristes, un retour en arrière dans l’histoire des régimes autoritaires, policiers, système totalitaires ou sociétés dictatoriales est nécessaire. Non pas pour faire un amalgame, mais pour bien établir l’impossibilité quasi historique, pour les responsables politiques français, de mettre en place ces outils. Ni plus, ni moins."
"Comment fonctionneront les boîtes noires que l'Etat veut imposer sur les serveurs des fournisseurs d'accès à internet et des grands éditeurs de services en ligne, pour détecter les apprentis-terroristes ? Auditionnés en commissions, MM. Le Drian et Cazeneuve ont livré quelques bouts d'explications. Peu rassurantes."