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Inspiré des Alcooliques anonymes, ce groupe de parole créé à Issy-les-Moulineaux en novembre 2022 accompagne les personnes vers la sobriété écologique mise à mal par la société de consommation. Reporterre a assisté à une séance.
Un collectif de huit chercheurs, ingénieurs et experts de l’aéronautique et de l’environnement appelle, dans une tribune au « Monde », à dépasser les clivages pour s’entendre sur des solutions concrètes de décarbonation de la filière, y compris la sobriété.
L’aéroport du Bourget est l’un des plus polluants de France : environ 42 % des vols concernent de très courtes distance tandis que 41 % volent à vide, selon l’analyse de données inédites menée par Reporterre.
« Une belle victoire pour nos forêts ! » Le 7 décembre, sur le réseau social X (ex-Twitter), l’association Canopée révèle que Air France met fin à son partenariat avec Alliance Forêts Bois (AFB). Pour l’année 2024, un contrat de plus de 20 millions d’euros liait la compagnie aérienne à la plus grande coopérative forestière de France, pour opérer son devoir de compensation carbone.
Comment voyager sans polluer ? C’est une question que se posent de plus en plus de personnes. Et au-delà, de celles qui se préoccupent de l’empreinte carbone de leurs voyages, le problème se pose plus globalement, pour notre société toute entière.
Car si nous voulons préserver nos conditions de vie futures et empêcher l’emballement climatique, nous devons diviser par 2 nos émissions mondiales d’ici à 2030 par rapport à 1990. Ce qui suppose une transformation radicale de nos sociétés qui passera aussi par une remise en question de nos façons de voyager. Aujourd’hui, l’avion est le mode de transport le plus polluant du fait des distances parcourues. Et pourtant, on le prend de plus en plus souvent sans y réfléchir. Rien qu’en France, les émissions de l’aérien représentent l’équivalent de 5,3 % des émissions globales, soit 2 fois plus qu’il y a 30 ans. Dans ce contexte d’urgence écologique, de plus en plus d’appels se multiplient donc pour réduire drastiquement l'usage de l’avion et limiter l'empreinte carbone du secteur. À l’image de l’ingénieur Jean-Marc Jancovici et sa proposition choc de mettre en place un quota de 4 vols en avion dans une vie. Alors pourquoi faudrait-il limiter l’usage de l’avion pour respecter l’accord de Paris ? Peut-on vraiment croire aux belles promesses d’un avion vert ? Et comment conjuguer l’envie de voyager et la préservation de notre planète ?
Réponses tout de suite dans ce décryptage de Paloma Moritz.
Malgré les effets du réchauffement climatique, peu de personnes sont prêtes à renoncer à l’avion. Notre calculette estime le temps nécessaire pour contrebalancer individuellement les émissions d’un aller-retour.
L'impact de l'aviation sur le réchauffement climatique ne se résume pas aux émissions de CO2 : les traînées de condensation laissées par les avions y concourent « au moins » autant, estiment des experts qui appellent à mieux étudier le phénomène.
Le transport aérien est l’un des secteurs les plus pointés du doigt en raison de son impact environnemental. Mais alors que les émissions de gaz à effet de serre liées au numérique explosent, celles-ci deviennent une excuse pour ne pas se préoccuper de l’aviation, qui serait plus vertueuse en comparaison. Un amalgame fallacieux.
Les traînées de condensation des avions de plus en plus décriées pour leurs conséquences climatiques
La combustion du kérosène contribue à former un voile nuageux qui, la nuit, empêche la Terre de renvoyer hors de l’atmosphère une partie de la chaleur emmagasinée.
Face à la crise inflationniste qui touche la Grande-Bretagne, un duo de Youtubers anglais s'est récemment rendu en Pologne pour faire ses courses. Malgré le prix des billets d'avion, les deux compères en ont eu pour moins cher qu'en Grande-Bretagne.
Les compagnies aériennes comptent sur un carburant « vert » pour cesser de polluer. Mais le principal type de carburant possible, produit à partir d’hydrogène, nécessitera beaucoup, beaucoup d’électricité. L’équivalent d’au moins 15 réacteurs nucléaires rien que pour les vols au départ de la France.
À l’heure de la planification écologique, le ministère de la transition écologique s’apprête à autoriser un nouveau transporteur aérien à effectuer des vols intérieurs déjà couverts par d’autres opérateurs. Pis, cette compagnie bretonne est financée à 60 % par des aides publiques.
Politiques et entreprises de l’aéronautique le promettent : c’est sûr, l’avion sera totalement vert et décarboné d’ici 25 ans ! L'engagement fait rêver, répété à l'envi dans les médias à l'occasion de la réouverture du salon aéronautique du Bourget. Nous aimerons pouvoir voyager à l’autre bout du monde sans avoir honte des milliers de litres de kérosène déversés. Mais rares sont les fois où les décideurs du secteur de l’aérien et les dirigeants politiques nous expliquent dans le détail comment concrètement ils comptent y arriver. N'est-ce pas Guillaume Faury lui-même, patron d'Airbus, qui affirmait récemment dans la matinale de France Inter : "On va réussir à décarboner l'aviation, c'est évident !"
En visite chez le fabricant de moteurs Safran ce vendredi 16 juin dans les Yvelines, le chef de l’Etat a annoncé les contours de son plan pour accompagner la filière afin «d’inventer l’avion vert».
Déconnage imminent. Alors que s’ouvre le Salon international de l’aéronautique la semaine prochaine au Bourget (Seine-Saint-Denis), Airbus prévoit un doublement de la flotte mondiale d’ici à 2042. Un scénario que semble approuver la Commission européenne, proposant de considérer l’aviation comme une activité «durable».
La France n’a pas respecté ses objectifs climat et énergie en 2022. Les associations écologistes réclament des mesures fortes. Le gouvernement, lui, reste flou sur la méthode qu’il compte employer.
À l’occasion des départs en vacances estivaux pour de nombreux Français et Françaises, le prix des billets de train reste malheureusement très supérieur à celui des billets d’avion, à trajet égal. C’est ce que dénonce un nouveau rapport de Greenpeace Europe centrale et de l’Est qui analyse, dans le détail, le fossé entre les prix des billets d’avion, mode de transport extrêmement polluant, et ceux des billets de train, dont l’impact sur le climat est pourtant jusqu’à 100 fois moins important.
En France, prendre le train coûte en moyenne 2,6 fois plus cher que l’avion. Dans un rapport publié le 20 juillet, Greenpeace Europe centrale et de l’Est réalise une analyse comparant le prix du train et celui de l’avion dans toute l’Europe. Sur le continent, le train est en moyenne deux fois plus cher. Pour certains trajets, le fossé se creuse encore davantage : un Barcelone-Londres coûte jusqu’à trente fois plus cher par le réseau ferroviaire.
Parfois, on a l’impression de marcher sur la tête. Les effets du dérèglement climatique se font sentir par chacun d’entre nous et hormis quelques climatosceptiques invétérés, tout le monde — et notamment la communauté scientifique — s’accorde sur le fait d’attribuer le réchauffement aux activités humaines émettrices de gaz à effet de serre. Parmi celles-ci, l’une des plus polluantes est l’avion. Alors que seulement 1% de la population humaine utilise ce mode de transport, il est responsable de plus de la moitié des émissions de CO2 dans l’atmosphère dues aux déplacements. Or l’aviation connaît la croissance la plus rapide en Europe. Le trafic aérien est en train de revenir aux niveaux d’avant la pandémie, de les dépasser même.
Si l’aérien ne représente que 2,5 % des émissions de CO₂ globales, la moitié des émissions du secteur est générée par seulement 1 % de la population mondiale. Mais avant d’envisager des mesures radicales, il est urgent de faire évoluer notre façon de prendre l’avion.